Ultime violence : Ninja II
Jacuzzi-tortureTitre original (ou alternatif) : Revenge of the ninja
Je le reverrais avec plaisir | |
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9
regards incrédules
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VU SUR VHS83
Des choses gentilles à dire sur ce film
Un film de la Cannon avec le mot « ninja » dans le titre titille forcément la corde insensible du bon goût et surtout celle, plus réactive, du mauvais.
Ultime violence débute à la fois très mollement et sur les chapeaux de roues : les chapeaux de roues par la horde de redoutables ninjas qui attaquent cruellement et inexplicablement une paisible famille sans défense ; mollement parce que toute l’action semble bizarrement avoir été tournée sous l’eau. Alors que non évidemment, parce qu’on a bien vu un bassin avec des poissons dans le jardin de la famille attaquée et que serait bizarre que les poissons soient restés dans le bassin si tout était sous l’eau.
Paradoxalement, c’est d’ailleurs un des points forts du film puisque quasi toutes les cascades et les combats sont exécutées avec une surmollesse aigüe, chaque geste étant téléphoné et/ou raté et rattrapé à l’arrache à l’écran, comme ces gymnastes qui loupent leur sortie aux barres asymétriques en se penchant en arrière, manquant de perdre l’équilibre avant de se remettre comme si de rien n’était et sourire de toutes leurs dents au jury. Dans Revenge of the ninja, c’est ça tout le temps. Et quand je dis tout le temps, ce n’est pas exagéré puisque de l’action il y en a. Beaucoup.
L’histoire tient debout par miracle pour peu qu’on n’en gratte pas le vernis, c’est-à-dire qu’on y trouve une situation initiale, un élément perturbateur, des péripéties, un gang de zonards squattant une aire de jeu pour enfants, des sauts de murets qui se terminent en cabrioles de trampolines, une grand-mère ninja, un dénouement et une longue et formidable situation finale.
Mine de rien, ce petit film fauché donne tout ce qu’il n’a pas, notamment des idées (le crachage de makibishis au visage, la jacuzzi-torture, le sac à malices d’armes, de l’envoutement fantastique express) de l’audace (de la varape avec des griffes de mains, les loops de rires du ninja noir, le masque du méchant en plastique argenté acheté à la Foir’Fouille - en plus de n’avoir aucun honneur, ce type n’a aucun goût, les explications du danger des « étoiles de la mort ») et des personnages croustifondants (le borgne, le sbire autochtone d’Amérique, le boss mafieux, Cathy).
Un moment magique passé dans mon petit cageot.
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Attention, parmi ces 100 ingrédients, seuls 50 figurent dans la recette de ce film (sur les 54repérés par l'équipe d'Incredulos Vultus) ; ce qui veut dire que 50 ingrédients de cette liste ne se trouvent pas dans ce film.
Personnage > Agissement
Les gens qui regardent le film sont si bêtes qu’il semble nécessaire que le personnage parle à voix haute pour décrire l’action.
On lui avait dit, pourtant ! Mais cette fichue tête de mule n’écoute jamais... et tant mieux pour les spectateurs et spectatrices.
« Avait pourtant été prévenu » touche autant à la narration qu’à la caractérisation du personnage.
Dans le premier cas, il permet de développer le récit sur le principe action/réaction, cause/conséquence. On se rapproche de l’ingrédient Introduction forcée d’un élément dont on sait d’avance qu’il servira plus tard (fusil de Tchekhov)/fusil de Tchekhov : en tant que spectateur, on aurait été déçu·e que le personnage ne se soit pas aventuré, par exemple, là où il ne devait pas aller.
Dans le second, ça assied ou renforce le caractère du personnage : détermination, inconscience, couilles au menton...
L’entrée peut avoir aussi une connotation morale proche du conte, avertissements de mères-grands et j’en passe.
À ne pas confondre avec une menace du type « si tu t’approche je fais ça, je te préviens ! » mise à exécution.
Même dans les situations le plus dangereuses, la coolitude du personnage est telle qu’elle/il ne peut s’empêcher de faire une blagounette.
Que le personnage soit abandonné par les gens qui partent sans lui ou qu’il cherche à les rattraper, il se retrouve à leur courir après, en vain (ou pas).
Et par extension, tous les usages quotidiens rendus possibles par un miroir.
Parce que tuer une personne ou lui foutre une raclée n’est pas suffisant, il faut aussi se faire plaisir en lâchant une répartie cinglante, spirituelle ou humiliante.
Personnage > Caractéristique
& variantes : son mari, son fils, sa mère, etc.
Il repère le moindre détail anormal ; imbattable à « Où est Charlie ? »
Personnage > Citation
Personnage > Héros ou héroïne
Personnage > Méchant·e
Comme à la Sécu.
Personnage secondaire
Soit parce qu’il est dans le coup, soit parce qu’il est incompétent, soit parce qu’il se fait buter direct comme une merde.
Comprend aussi l’équipe d’intervention qui arrive bien après la bataille.
... qui encombre un couloir, ou le parvis d’une mairie, d’un tribunal...
Réalisation
Insert toujours utile.
La touche eighties.
Voire zoom arrière qui emmène le spectateur jusque dans l’espace.
Réalisation > Accessoire et compagnie
Précieux dans les petits espaces.
Des colonnades en carton, une épée en plastique, des rochers en polystyrène, etc.
Sur le papier, les vêtements pâtissent des aléas que traverse le personnage ; à l’écran, ça se traduit par des entailles bien propres, artificielles.
Beaucoup de sang, mais pas de plaie. Ou à l’inverse, une plaie qui ne saigne pas.
Réalisation > Audio
Lors d’un rassemblement, on entend des voix plus distinctement que d’autres :
‒ « J’en ai pris plein la poire ! » ;
‒ « Laissez-le parler ! » ;
‒ « Il a raison ! » ;
Etc.
Bruits encore plus exagérés quand les balles ricochent sur des murs en pierre, sur du sable, de la terre, du bois... ou encore de la neige !
Comme une épée tirée d’un fourreau en cuir ; et par extension, tout bruit métallique absolument impossible.
Scénario > Blague, gag et quiproquo
Scénario > Dialogue
Scénario > Élément
Valable pour souligner l’absurdité de la vie : un personnage tombe dans l’escalier et se tue en voulant échapper à un danger.
Mais aussi pour enfoncer le clou karmique quand il s’agit d’un personnage négatif : un sbire, quand il ne connaît pas une fin dégueulasse, peut mourir de manière ridicule... Et parfois il fait les deux.
Scénario > Ficelle scénaristique
Avec effets faciles, bouche bée filmée au ralenti, dénouage de cheveux filmé au ralenti, regard insistant, baisse d’attention, voire effets de scintillement, etc.
Genre tu accompagnes un potes à un spectacle de magie, c’est lui qui monte sur scène mais c’est toit qui te ramasse l’envoûtement.
« Toi, ici ? »... Quand on tombe sur une vieille connaissance à l’autre bout de la galaxie
Scénario > Situation
Thème > GI Joe
Thème > N’importe quoi
Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes
Thème > Testostérone
VO française ou doublage en VF
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les
54 ingrédients
et les 9 types de morts
de ce film
Personnage > Agissement
-
Avait pourtant été prévenu·e de ne pas faire ça
- Bagarre | Envoie du sable dans les yeux
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Bagarre | Brise nuque
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Bagarre | Coup dans les couilles (ouch !)
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Chute dans le vide en criant « Aaaaaah ! »
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Contre-intuitif | Lance une répartie comique incongrue dans un moment dramatique
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Course-poursuite | Court après un véhicule
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Famille | À la fin, tombe dans les bras de sa femme/son mari/son fils/sa fille
- Passion | Se fait draguer
-
Tension | Croit apercevoir quelque chose du coin de l’œil/se sent observé·e et se retourne
-
Tension | Tape du poing sur la table pour passer sa colère
Personnage > Caractéristique
Personnage > Citation
Personnage > Héros ou héroïne
Personnage > Méchant·e
-
Bagarre | Les méchant·es attendent patiemment leur tour avant de prendre leur raclée
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Mort | Le chef des méchants (ou la traîtresse) meurt toujours en dernier
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Traître·sse (connu·e de la spectatrice/du spectateur)
Personnage secondaire
Réalisation
-
Course-poursuite | Gros plan du pied sur la pédale d’accélération ou de freins
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Fin | Plan grue/hélico qui s’éloigne en montant
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Grammaire | Ralenti lors d’une chute ou d’un saut dans le vide
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Vue subjective | de menace
Réalisation > Accessoire et compagnie
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Mobilier | escamotable, révélant une pièce ou des équipements cachés
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Pouet-pouet | Accessoire factice
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Pouet-pouet | Costumes découpés aux ciseaux / fausse usure
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Pouet-pouet | Fausse blessure
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Pouet-pouet | Mannequin en chute libre
Réalisation > Audio
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? | Dialogues en arrière-plan sonore
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Bruit exagéré | Balles qui ricochent contre du métal
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Bruit exagéré | Bruit métallique injustifié
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Bruit exagéré | Coup de couteau
- Bruit exagéré | Coups donnés lors d’un combat au corps-à-corps
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Bruit exagéré | Les épées, cannes, flèches, lances font woosh et cling !
-
Bruit générique | Verre cassé
Scénario > Élément
Scénario > Ficelle scénaristique
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Hypnotisé·e à son insu
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L’univers est petit
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La chatte à Maurice (ou anti-chatte à Mireille)
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La chatte à Mireille
Scénario > Situation
Thème > N’importe quoi
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Carton-pâte | Coup de poing pouet-pouet
- Scientifiquement non prouvé | Physique des matériaux soumise à rude épreuve
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Trop con·ne | Prévient sa future victime avant de la frapper
Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes
- Harcèlement ou agression sexuelle | Culture du viol
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Objectification sexuelle | Nichons, fesses
- Objectification sexuelle | Tenues légères
- Violence sexuelle | Violente une femme sans raison
Thème > Testostérone
- ? | Fallait pas la/le faire chier
- ? | Pulsion sexuelle masculine
-
Bagarre | Objet du quotidien qui devient une arme (mortelle)
« Bon, Sho Kosugi, Sam Firstenberg, on sait à peu près à quoi s’attendre : une série Z d’action ultra-fauchée ! Ça ne manque pas ici, et franchement, ce Revenge of the Ninja ne vaut pas grand-chose, même en étant très gentil. Côté acteur, rien à souligner de notable, par contre c’est très mal campé ! Surjeu outrancier (film de ninja oblige !), personnages aussi creux que quelconques, et prestations martiales de secondes zones. Je ne sais pas si c’est la faute du chorégraphe, du réalisateur, ou encore des interprètes eux-mêmes (Kosugi est pourtant un vrai artiste martial), mais les scènes d’action sont réellement très nulles, et c’est sûrement la grande faiblesse de ce film. On peut pardonner à une série Z à peu près tout, sauf lorsqu’elle rate l’essentiel, et ici c’est les combats, lesquels ne ressemblent à rien, et tirent volontiers vers l’absurdité la plus totale. Ah, une rencontre entre une bimbo blonde combattante et un gamin de CE2, c’est du lourd sur le papier, et je peux vous dire que dans les faits c’est une exceptionnelle baston nanarde ! Très mauvais sur l’action (on est à peu près au niveau d’une cour de récré de maternelle), Revenge of the Ninja n’est malheureusement pas très fort ailleurs ! Scénario vu et revu, jusqu’à l’indigestion même, plein d’invraisemblances et d’absurdités en plus, c’est très nanar, très drôle au second degré, mais ça n’en reste pas moins mauvais. En fin de compte ce film pique à tous les râteliers du genre en réalisant le tour de force de faire moins bien partout ! Formellement je ne m’étendrai pas beaucoup non plus. Budget minimaliste, et résultat minimaliste. Costumes débilitants, photographie sans relief, décors minimums (les films de ninjas font généralement très fort en la matière), bande son aux oubliettes, et enfin mise en scène anémique. Firstenberg m’avait presque surpris dans Le Trésor de McCinsey, mais alors ici on s’effondre, avec des ralentis foireux qui ne mettent que plus en avant le minimalisme et l’indigence des scènes d’action ! Risible au possible, totalement fauché, Revenge of the Ninja est d’une nanardise de chaque instant. Il n’y a pas grand-chose à sauver en fait, pour ne pas dire rien, mais enfin, une chose est certaine, on se marre bien si on prend ce métrage au deuxième ou au troisième degré ! Un vrai gros nanar ninjesque quoi ! 0.5 »
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