Triple assassinat dans le Suffolk
Compte cruel
Des choses gentilles à dire sur ce film
Beau, étrange, malicieux, ludique, Drowning by Numbers a un côté œuvre de primitif flamand...
D’un point de vue esthétique, on y retrouve les pointes de couleurs qui vont exploser au cœur des teintes ternes et brunes ainsi qu’un certain réalisme : Peter Greenaway réussit d’un côté à faire sentir les embruns, les eaux glacées, la piqûre des blessures, l’odeur des pommes mais aussi, la manière d’un Brueghel, de dépeindre les mœurs et les mécanismes d’une époque. Les occurrences à Brueghel sont d’ailleurs nombreuses, du tableau qui apparaît clairement à la compilation maniaque, en passant par des renvois incessants aux jeux grandeurs nature. Des jeux qui vont autant rythmer la vie des protagonistes (voire décider de leur sort) que donner du fil à retordre au spectateur. Le film est d’ailleurs connu pour ça, les nombres 1 à 100 y apparaissent dans l’ordre, à un moment ou à un autre... et plusieurs visionnages seront nécessaires pour les attraper tous.
Petite cerise, la musique Michael Nyman est à l’image du film : hypnotique.