Toys
Bad toys, bad toys whatcha gonna do when they come for you ?Des choses gentilles à dire sur ce film
Aussi chouette que terriblement brouillon, Toys propose un curieux mélange de comédie romantique, d’intrigues de gestion d’une entreprise florissante pas très éloignées du soap-opera et de thématiques science-fictionnelles avec l’exploration de la guerre 2.0 telle qu’elle se pouvait se profiler à l’époque. C’est ambitieux.
Et peut-être un peu trop.
En résumé, le patron excentrique d’une fabrique de jouets (Donald O’Connor), décide à la surprise générale de léguer son entreprise à son général de frère (Michael Gambon) plutôt qu’à son rêveur de fils, Leslie (Robin Williams), afin de le faire grandir. Simple sur le papier, le récit s’avère plus compliqué à suivre à l’écran : déséquilibrée, l’intrigue s’enlise parfois et semble à la fois manquer de péripéties intermédiaires ou au contraire regorger de petits bouts en trop.
Le personnage de Gwen (Robin Wright) témoigne de ce mauvais dosage. Elle n’est là que pour une amourette avec Leslie qui, si elle peut être intéressante en terme de symbolique dans le parcours quasi initiatique du héros, apparaît comme plaquée sur le récit plutôt qu’intégrée dedans. À l’image de Gwen, la plupart des personnages, s’ils sont tous attachants (et le casting est vraiment chouette à commencer par Joan Cusack), sont à peine effleurés, ce qui souligne le côté un peu brinquebalant de l’ensemble.
Sur le fond, Barry Levinson ne donne pas trop non plus l’impression de savoir où il veut en venir. Le discours est à la fois pacifiste et progressiste dans sa façon d’aborder la place de l’enfance dans l’individu et dans la société et en même temps un peu réac dans la thématique « le jeu vidéo comme danger potentiel » qui filtre dans une version distordue et pessimiste de Starfighter (chouette idée mais développement caricatural) ; les valeurs familiales sont autant embrassées que repoussées ; c’est à la fois un peu manichéen et pas vraiment, l’antagoniste est malgré tout lui aussi un grand gosse qui a vécu dans l’ombre de son père, et finira à ses côtés à suivre un défilé de petits soldats. Le tout laisse un sentiment d’inachevé. C’est d’autant plus dommage que sur la forme, il n’y a rien a dire.
Le film a en effet pour lui d’avoir une identité visuelle surréaliste assez forte, décors, costumes, accessoires, tout est ciselé et tient autant du délire que de l’élément de narration ou de caractérisation : le cortège funèbre avec l’auto-tamponneuse ; la passion du capitaine Patrick Zevo (LL Cool J) pour le camouflage ; les passages qui montrent les murs du laboratoire où ont lieu des analyses de faux vomi ou ceux de la cantine se rapprocher pour faire plus de place aux expérimentations du général ; le faux clip...
Toys est terriblement inégal et ressemble plus à une ébauche qu’à un film terminé mais ça reste une proposition inhabituelle pour un film de ce standing (60 à 80 millions de dollars de budgets alloués par la Fox selon les sources)... Et on y voit LL Cool J piquer une crise devant son plateau parce que les aliments se touchent...
Arf... Ce film n'est pas assez riche en ingrédients pour jouer dans de bonnes conditions avec une grille de 36 cases...
Un message, un commentaire ?
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.