The Unseeable
L’éternel retourDes choses gentilles à dire sur ce film
Les années 1930. Un entre-deux-mondes à cheval entre Bangkok situé tout près et la campagne. Dans un écrin de verdure et de solitude, la beauté d’une vieille demeure bien entretenue qui sent le bois lustré autant que la pourriture. Ici vivent une dame d’un certain standing, belle, mystérieuse... et qui peine à accepter l’érosion de sa splendeur, son intendante acariâtre tout aussi effrayante et son équipe, seulement composée d’une jeune fille étonnamment joviale. Un univers feutré, élégant, malsain qu’on découvre en même temps que l’héroïne, une jeune campagnarde enceinte à la recherche du père de l’enfant.
The Unseeable est magnifique en terme d’esthétique. Il y a un gros travail autour des décors, de la lumière, de la photo qui nourrissent une ambiance étrange qui transpire les traditions, le folklore (cette vision d’une main fantomatique qui sort de l’autel pour manger les offrandes posées devant est magnifique) mais brouillent aussi les repères géographiques et temporels. Tout comme dans Les autres, on est ici un peu hors du temps. Hors du temps dans le film, mais à l’échelle du cinéma horrifique, dans une période très identifiable. The Unseeable s’inscrit en effet parfaitement dans la vague (post) J-Horror, K-Horror, mais aussi dans la vague espagnole par son côté suggéré, sa portée dramatique sous-jacente, son exploitation du thème de l’amnésie et... en donnant du rebondissement final en veux-tu en voilà.
En fait si c’est cet ensemble qui donne vraiment du charme au film de Wisit Sasanatieng, c’est aussi ce qui, au final, va pêcher un peu. Le réalisateur des réjouissants et surprenants Les larmes du tigre noir et de Citizen dog se montre assez classique. Parfois trop. Et recourt régulièrement à des effets de narration ou de réalisation faciles, employés et réemployés. La mécanique est si bien huilée que tout devient assez rapidement prévisible (un ressenti qui s’accentue pas mal avec le temps). Ça peut friser le ridicule avec la surenchère finale de révélations, toute en cris et répétitions, les spectateurs et spectatrices ayant plusieurs coups d’avance, l’excitation horrifiée de l’actrice principale (Siraphun Wattanajinda) est totalement vaine, et la répétition de situations types neutralise des idées qui pour être classiques n’étaient pas si mauvaises. Tout aussi embêtant, le film peut se montrer parfois un peu trop démonstratif en insérant des flashbacks d’éléments parfois vus quelques minutes avant, ou en illustrant chacun des racontars ou des légendes... Si le final peut le justifier, le procédé reste lourd. C’est un peu dommage.
The Unseeable n’en demeure pas moins tout à fait honnête et mérite un coup d’œil ne serait-ce que pour son atmosphère plutôt réussie.
Arf... Ce film n'est pas assez riche en ingrédients pour jouer dans de bonnes conditions avec une grille de 36 cases...
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