Survival Family
L’apocalypse joyeuseTitre original (ou alternatif) : サバイバルファミリー
Des choses gentilles à dire sur ce film
On ne peut pas dire que Survival Family soit ce que Shinobu Yaguchi a fait de plus péchu ; ce n’est pas non plus ce qu’il a fait de plus maîtrisé dans la mesure où le film peut apparaître comme un peu bancal aussi bien en terme de rythme qu’en terme de ton. Malgré tout, il appréhende le genre post-apo de manière assez surprenante.
La catastrophe prend la forme d’une panne de courant de très grande ampleur. Juste comme ça... Ce qui marchait jusqu’à présent ne marche plus. Et tous les dominos tombent de manière plus ou moins absurde : les salary-men forcent la porte automatique de l’immeuble de leur boîte pour aller travailler - travail justement remis en question par l’absence de courant - ; les familles prennent conscience qu’elles habitent bien trop haut pour un être humain une fois l’ascenseur en panne ; les prix des produits de premières nécessité grimpent forcément ; la rumeur d’un pays de Cocagne où tout marche toujours, et en direction duquel la petite famille du titre va prendre la route... Tout ça avec en filigrane l’idée d’un monde moderne pas si moderne et surtout terriblement fragile.
C’est loin d’être inédit, mais Shinobu Yaguchi arrive par sa mise en scène à y instaurer une certaine subtilité. D’autant qu’il s’affranchit des habituelles scènes de violence... tout juste trouve-t-on un massacre en bonne et due forme des résidents d’un aquarium public - les habitants et les exilés faisant contre mauvaise fortune bonne grillade - et des chiens retournés à l’état sauvage (ma foi en très peu de temps).
On ne peut pas pour autant dire que la petite famille mène la belle vie, mais son exil est jalonné de rencontres plutôt positives avec un groupe de cyclistes débrouillards ou encore un fermier bourru au grand cœur, qui portent en eux la possibilité d’un autre monde.
Le film dont la philosophie peut être globalement résumée par cette phrase de l’un des personnages : « Profitez juste de la situation » n’en est pas pour autant un modèle d’optimisme à 100%. Tout dépend de la manière dont on interprète la photo prise par le groupe de cyclistes reçue par la famille en fin de film : la possibilité d’un autre monde, quelque part plus sain, persiste-t-elle malgré le « retour à la normale » de ce monde moderne pas si moderne ? Ou est-elle finalement réduite à un souvenir, une illusion ?
Arf... Ce film n'est pas assez riche en ingrédients pour jouer dans de bonnes conditions avec une grille de 36 cases...
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