Succube
You damn Loch Ness monster !
Des choses gentilles à dire sur ce film
Compliqué au démarrage, Def by Temptation s’avère au final une petite bisserie de fauchée et sympathique. Passée la première demie-heure au cours de laquelle le film n’en finit pas de commencer, on débouche sur une scène de séduction puis de conclusion érotico-tarte sur fond saxophone sexy. Le saxo ne vient pas de la bande son, mais d’un saxophoniste en transe qui se dessine en ombre chinoise derrière un voile pudique qui le sépare du couple, en train de s’émoustiller avec les fruits tirés d’une coupe posée négligemment au milieu des draps ; la séquence posée comme un fantasme s’achève sur les pieds encore vêtus de chaussettes du bonhomme qui remuent d’excitation.
Toute la suite est à l’avenant, entre deux eaux, entre séduction plan plan et saxophoniste impromptu, entre tension molle et chaussettes enthousiastes, entre mauvais premier degré et parodie assumée, mais sans qu’on sache si on rigole bien là où James Bond III (oui, oui, le réalisateur est James Bond III) l’a voulu, ni même s’il l’a vraiment voulu... Toujours est-il qu’on se trouve avec des scènes mi-premier degré, mi-délire, plutôt fun : la séquence du miroir, classique s’il en est, et tout le manège à la Vampire, vous avez dit vampire ? qui s’en suit est plutôt sympa (même si niveau réalisation, c’est pas tout à fait ça) ; Doug, le dragueur lourdingue habitué du bar (Bill Nunn) fait en fait partie du FBI et sa beaufitude n’est que purement professionnelle ; et puis on a quand-même un personnage englouti par un téléviseur, la tête de la succube sortant de l’écran façon Fantômes contre fantômes dans un effet artisanal plutôt réussi.
Estampillé Troma ce petit film de blacksploitation fantastique et au final une petite curiosité pas forcément mémorable mais plutôt sympathique. Petit plus, le film bénéficie d’une VF pas piquée des hannetons : voix monocorde qui lit les indications de lieu et de temps, répliques particulièrement débiles (et répliques particulièrement banales qui prennent une dimension débile) et tout et tout.