Space truckers

Lazy pictures of smoke on a highway star
Au XXIIe siècle, l'Homme a conquis une grande partie du système solaire et les transports de marchandises entre les colonies sont assurés par des convoyeurs spécialisés, les Spaces Truckers. L'un d'eux, le vieux routier John Canyon, accepte de transporter jusque sur Terre une cargaison douteuse, qui s'avère bientôt être une armée invincible de robots-guerriers particulièrement destructeurs, sur laquelle leur créateur, un scientifique déchu devenu le chef mi-homme mi-machine d'un équipage de pirates de l'espace, veut remettre la main.

Des choses gentilles à dire sur ce film

Space opera barré et bariolé, Space truckers est une belle petite curiosité signée Stuart Gordon dans laquelle Dennis Hopper joue les baroudeurs désabusés, Charles Dance les scientifiques défroqués (et démembrés) qui s’adonnent à la piraterie spatiale et Vernon Wells les brutes velues et grimaçantes comme on les aime... Et tous de s’amuser semble-t-il beaucoup.
L’histoire est toute simple : désœuvré après une embrouille avec son précédent employeur, qui a fini par passer par le hublot d’un diner de station spatiale, John Canyon (Dennis Hopper) se retrouve, flanqué de Cindy (Debi Mazar) serveuse au diner dépressurisé et de Mike (Stephen Dorff) aspirant routier, à devoir livrer une mystérieuse cargaison sur terre. Autant dire qu’ils seront menacés à la fois de l’extérieur et de l’intérieur... puisqu’ils transportent une cargaison de robots tueurs aux fesses particulièrement rebondies. Autant dire, aussi, que l’intérêt de Space truckers ne réside pas dans son scenario qui, s’il peut surprendre par les changements de tons que Stuart Gordon lui applique, reste très prévisible.
Il n’empêche que le film se suit avec plaisir, pour la bonne humeur communicative qui en émane régulièrement, pour une bonne partie de ses effets visuels, pour son ambiance, ses idées à la con et ses robots qu’on pourrait presque qualifier de sexy. Niveau univers/ambiance, Stuart Gordon a trouvé un ton particulier assez fun. Passé un prologue sympathiquement bis qui sert à poser les capacités martiales des robots, plans de pieds coupés restés alignés en rangs d’oignon après le massacre des soldats qui leur étaient attachés en prime, Gordon enchaîne avec une vue de l’intérieur de la cabine du camion de John Canyon qui arrive en vue d’une station spatiale. C’est là que Gordon dessine réellement l’identité de Space truckers : il y a des trucs en apesanteur qui volent partout (et dont on distingue parfois les fils), la voie qui mène à la station est balisée d’une masse d’enseignes et de publicités lumineuses tandis que défile le générique et qu’apparaît le logo du film, qui est à l’image de l’ensemble, rutilant, doré et disco-NASAesque.
La première partie du film, qui s’attarde sur la station, est visuellement la plus intéressante. Elle se situe à mi-chemin entre la BD de SF des années 70/80, par son côté hyper coloré et un peu punk, et les œuvres maîtresses de Shin’Ichiro Watanabe encore à venir Cowboy Bebop dans certains designs (les camions, la station...) et Space Dandy (les couleurs flashies, le code couleur de leurs logos respectifs est d’ailleurs assez similaire, le côté trivial de la vie spatiale...). Les décors, qui vont de pair avec les cadrages légèrement obliques qu’utilise parfois Gordon, sont volontairement courbés, déformés, de guingois, pour accentuer les effets de perspective et donner à la station un aspect chargé, vivant, claustrophobique. Ça fonctionne plutôt bien et renforce le délire d’ensemble au moins autant que l’insertion d’éléments croquignolets à l’image du système de sécurité utilisé pour protéger une porte dérobée située dans une des cabines de toilettes publiques : un automate en forme de vieille mamie qui hurle au satyre et ordonne de refermer la porte du cabinet dès qu’on la pousse.
Le reste du film, un peu moins original, reste très réjouissant puisqu’on y croise des pirates de l’espace très punk post-apo dans le visuel menés par Charles Dance en scientifique rapiécé de partout. Décalqué par sa création (les robots tueurs, c’est lui) il s’est rafistolé lui-même et greffé un nouveau pénis qu’il active en tirant sur une corde de démarrage à la manière d’une tondeuse (!). Et puis surtout John Canyon et ses amis y croisent les robots tueurs. À l’image du reste du film, les robots sont à la fois, un peu cheaps, sympathiquement kitsches et assez ingénieux. Loin de s’inscrire dans une longue file de robots tueurs massifs, anguleux, à la démarche saccadée et implacable, les créatures de Space truckers, si elles peuvent réduire des escouades de space marines à une éclaboussure, ont une démarche fluide, athlétique, presque élégante... et de beaux boules mis en valeur de manière consciente ou inconsciente par Stuart Gordon – les robots étant interprétés par des femmes. Si ces dernières peuvent parfois en faire des caisses à la manière des vampires ou des orcs persifflants d’arrière-plan, en se balançant d’une jambe sur l’autre, prêtes à bondir, tous doigts crochus dehors, elles apportent une touche de dynamisme supplémentaire aux scènes d’action.
Naturellement Space truckers n’est pas sans défauts, le récit reste prévisible et, plus ennuyeux, se traîne quand-même un peu parfois. Certains effets visuels, les incrustations notamment, ne sont pas très heureux. Mais il reste, malgré tout, extrêmement sympathique dans ce qu’il montre, dans ce qu’il apporte, dans ce qu’il développe, dans ce qu’il sous-entend. Un peu comme Robot Jox du même réalisateur, sorti six ans plus tôt, mais en mieux : Space truckers reste rythmé.



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Choississez 36 ingrédients parmi cette liste et placez-les judicieusement dans votre grille.
Attention, parmi ces ingrédients, seuls 49  figurent dans la recette de ce film ; tous les autres ne s'y trouvent pas.

Bonus

    — Le monde est peuplé d’Emily et de Sam

    LES prénoms le plus répandus sur terre.


Personnage > Agissement

    — Avait pourtant été prévenue de ne pas faire ça

    On lui avait dit, pourtant ! Mais cette fichue tête de mule n’écoute jamais... et tant mieux pour les spectateurs et spectatrices.
    « Avait pourtant été prévenu » touche autant à la narration qu’à la caractérisation du personnage.
    Dans le premier cas, il permet de développer le récit sur le principe action/réaction, cause/conséquence. On se rapproche de l’ingrédient Introduction forcée d’un élément dont on sait d’avance qu’il servira plus tard (fusil de Tchekhov)/fusil de Tchekhov : en tant que spectateur, on aurait été déçue que le personnage ne se soit pas aventuré, par exemple, là où il ne devait pas aller.
    Dans le second, ça assied ou renforce le caractère du personnage : détermination, inconscience, couilles au menton...
    L’entrée peut avoir aussi une connotation morale proche du conte, avertissements de mères-grands et j’en passe.

    À ne pas confondre avec une menace du type « si tu t’approche je fais ça, je te préviens ! » mise à exécution.

    — Contre-intuitif | Lance une répartie comique incongrue dans un moment dramatique

    Même dans les situations le plus dangereuses, la coolitude du personnage est telle qu’elle/il ne peut s’empêcher de faire une blagounette.

    — Course-poursuite | Saute/tombe pour atterrir sur un véhicule en marche

    Y’a des applis spécialisées aujourd’hui : 1 clic et hop ! un bus arrive à faible allure pile sous le pont sur lequel on se trouve ET dans la bonne direction. Les suppléments pour les péniches sont pas donnés, par contre.

    — Mort | Meurt dans les bras d’un autre personnage

    La tension dramatique au paroxysme !

    — Mort | Tombe d’une balustrade après s’être fait flinguer

    Héritage western.

    — N’importe quoi | Projeté exagérément loin sous l’effet d’un coup de feu... voire d’un simple choc

    Touchée par un coup de feu, le personnage voltige 4 m en arrière.

    — Passion | Fait preuve de jalousie ou de rivalité masculine

    Bonus de 5 pts si un des hommes au cœur de cette rivalité croise les bras de frustration/colère/mécontentement.

    — Passion | Se fait draguer
    — Stylé | Demande un truc en claquant des doigts

    C’est qui le boss ?

    — Tension | Échappe in extremis à un danger

    C’était à un poil de cul près, mais ouf, on s’en est sorti.
    Une valeur sûre du catalogue.

    — Trop âgée pour ces conneries | A envie de raccrocher les gants

    Peut-être avoir un chien, une maison à soi et des enfants... et arrêter tout ça pour de bon.


Personnage > Caractéristique

    — Religion | Fait un signe de croix
    — Stylé | Nom de héros trop badass pour être vrai
    — Super pouvoir | Un grand homme, proche de son équipe, progressiste et philanthrope

Personnage > Citation

    — Précise | « Rien de personnel »
    — Rassure | « Tiens bon, on va te remettre sur pieds »/« Tiens le coup, on va te sortir de là »
    — Réagit | « Holy shit ! »

    Sainte-Merde, protégez-nous des jurons anglo-saxons.

    — S’inquiète | « Oh-oh »

Personnage > Héros ou héroïne

    — Tension | Donne une leçon de courage face à son bourreau

    & variantes : est insolente face à son bourreau

    — Tension | Son fils, sa fille, sa femme, une proche est en danger, entre les mains des méchantes

Personnage > Interprétation

    — En fait des caisses
    — Loose | S’évanouit exagérément
    — Parle la bouche pleine

    .é .ui, .é .uper .rôl’ d’ fér. ça.


Personnage > Méchante

    — Bute un sbire ou un membre du personnel pour faire une démonstration
    — Mégalo | Badguysplaining

    Avant de tuer une gentille, le méchant explique son plan

    — Ni vue ni connue | Déguisement d’employée de ménage, de la compagnie des eaux ou d’électricité, etc.

    Toujours un modèle en soldes chez Le Bon Méchant, rayon grande taille (avenue de La République, allez-y de ma part, vous aurez une réduc’).

    — Profil | Capitaliste sans scrupule

    Avide de gains au mépris de tout sens moral.


Personnage secondaire

    — Comparse animalier

    & assimilé : fidèle destrier, chaton sauvage, dragon rigolard, extra-terrestre... Qu’il soit gourmand, lourdingue ou paresseux, c’est sa loyauté qui le caractérise avant tout.
    Petit bonus : s’il ne partage pas la même langue que le héros qu’il accompagne, tous les deux s’entendent quand même à la perfection.
    Personnage surtout présent dans les films pour la jeunesse.

    — Foule en délire | Concert, spectacle, manifestation sportive (combat à mort planifié inclus)

Réalisation

    — Course-poursuite | Gros plan du pied sur la pédale d’accélération ou de freins

    Insert toujours utile.

    — Fin | C’est reparti pour un tour
    — Fin | Tout est bien qui finit bien

    Une fin heureuse dans un monde de brutes.

    — Grammaire | Plan rapproché des mains d’un flic en train de dérouler un ruban autour d’une scène de crime
    — Habillage | Incrustation de texte sur l’écran : lieu, date, heure, etc.

    Ou « X mois/années plus tard/plus tôt » (inclut à ce titre les cartons au même titre que les incrustations à proprement parler)

    — Ouverture | Survol à basse altitude de vastes éléments naturels
    — Plongée | Zoom arrière depuis le visage d’un personnage submergé par une menace
    — Rattrapée in extremis par le poignet avant de tomber dans le vide

Réalisation > Accessoire et compagnie

    — Intelligence artificielle (de vaisseau)/interface | a une voix robotique/monocorde

    Parle de manière saccadée ou sur un ton monocorde. Mais en tout cas parle beaucoup.

    — Intelligence artificielle de vaisseau : a un petit nom à la con

    Quand on a vu 2001 et Alien et qu’on veut faire pareil...

    — Intelligence artificielle de vaisseau/interface/voix de haut-parleur : commente tout/repète les consignes/diffuse un message informatif

    Et tout ce qu’elle fait. D’une voix électronique, monocorde et souvent féminisée naturellement.

    — Pouet-pouet | Effet pyrotechnique hasardeux

    Souvent à base d’étincelles disgracieuses, sans aucun rapport avec la réalité.

    — Stylé | Valise pleine de billets

    & variantes...
    La valise c’est pour le grand banditisme qui s’assume, les enveloppes kraft pour les p’tits pots-de-vin

    — Tension | Compte à rebours

Réalisation > Audio

    — Ambiance sonore | Alarme stridente de vaisseau spatial/laboratoire/base secrète

    Parce qu’un vaisseau spatial sans alarme c’est une France sans fromages.

    — Bruit exagéré | Accessoire

    Un fouet qui claque beaucoup trop, etc.

    — Bruit exagéré | Balles qui ricochent contre du métal

    Bruits encore plus exagérés quand les balles ricochent sur des murs en pierre, sur du sable, de la terre, du bois... ou encore de la neige !

    — Bruit exagéré | Coup de couteau

    Extra spongieux.

    — Bruit exagéré | Coups donnés lors d’un combat au corps-à-corps
    — Bruit générique | Chat

    Chat qui couine, qui feule, qui vole...

    — Bruitage informatique qui pioupioute accompagnant l’incrustation d’un lieu ou d’une date
    — Effet | Lasers qui font « piou-piou », touches d’ordinateurs qui font « pi-pou-pou » etc.
    — Musique | Rap

    Contexte urbain.
    Lecture négative : fait partie de la panoplie tension, quartier qui craint, gang...
    Lecture positive : sert caractériser un environnement / des personnages rebelles, créatifs, dynamiques, jeunes...

    — Musique | Saxophone sexy
    — Woosh | mouvement / acrobaties

    Woosh généré par un simple mouvement ou une série d’acrobaties du type : triple salto arrière = woosh ; saut de l’ange = woosh ; enchaînement roulade, saut extension, planche et chandelle = woosh, woosh, woosh et woosh


Réalisation > Surprise !

    — Faux suspense !

    Exemples :

    • une musique stridente accompagne l’arrivée dans le champ d’une main qui se pose sur l’épaule du personnage que l’on suit, mais ce n’était que la main d’un ami.
    • un discours d’un officiel mécontent laisse croire à une sanction terrible pour un personnage, jusqu’à l’annonce d’une remise de médaille annoncée avec un grand sourire.
    — Faux suspense | C’était juste un exercice, un entraînement ou un test
    — Surprise par quelqu’un qui lui parle soudainement dans le dos
    — Tension | Note la présence d’un monstre derrière elle/lui par la réaction des personnages qui lui font face

Scénario > Blague, gag et quiproquo

    — Coup dans les couilles (gag)

    Là, on s’amuse. Là, c’est de la vraie rigolade.

    — Le subterfuge pour passer inaperçu se révèle petit à petit sous les yeux des méchantes

    Eh oui Cindy, t’as encore oublié les 12 coups de minuit.

    — Quiproquo sur l’identité des personnages
    — Se cache (gag)

    Surtout ne pas se faire voir par sa fille qu’on espionne.

    — Vomi (gag)

Scénario > Contexte spatio-temporel

    — Boîte de nuit

    Des lasers, de la musique techno, des basses, des jeunes qui lèvent les bras en l’air et le patron qui les regarde depuis l’étage qui surplombe la piste de danse.

    — Cérémonie d’enterrement / de funérailles (-> corriger les films : cimetière)

Scénario > Dialogue

    — Dit le nom complet de son conjoint hésitant ou de son enfant qui a fait une connerie, pour remettre la situation en perspective
    — Répliques à la con

    Il est nécessaire que le film soit plutôt généreux : quelques répliques à la con ne permettent pas d’associer cet ingrédient.

    — Sous-entendu sexuel

Scénario > Élément

    — Impérialisme, néo-colonialisme ou propagande | Les Indiennes, c’est vraiment les plus fortes
    — Mort | Entraînée dans les abysses

    Un p’tit plouf et puis s’en va...

    — Tension | Décompression d’une pièce de station spatiale ou d’un habitacle de vaisseau (suite à un choc sur un hublot)

Scénario > Ficelle scénaristique

    — Infiltration | Enfile la tenue d’une méchante
    — La chatte à Maurice (ou anti-chatte à Mireille)

    Moins de chance que ça, c’est au moins une malédiction égyptienne sur 7 générations.


Scénario > Situation

    — Bagarre | de bar

    Table cassée en deux, pied de chaise ou bouteille de rhum comme matraque, combat de cannes de billard, tout y passe.

    — Menace | Impliquant la bite et/ou les couilles

    Comme si y avait pas d’autres trucs qui dépassaient...

    — Tension | Doit s’échapper avant la destruction imminente de...

    ... la base secrète, le vaisseau ennemi, etc.


Thème > GI Joe

    — Agissement | Salut militaire

    Chef, oui Chef !


Thème > N’importe quoi

    — Non-suspension d’incrédulité | Distorsion spatio-temporelle

    Grave problème de cohérence au niveau du temps qui passe soit trop vite, soit trop lentement ; ou au niveau de l’espace, quand la scène se déplace hyper vite à l’autre bout du monde

    — Scientifiquement non prouvé | Physique des matériaux soumise à rude épreuve

Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes

    — Attitude, remarque et/ou stéréotype sexiste
    — Objectification sexuelle | Reluque une femme
    — Objectification sexuelle | Tenues légères

Thème > Testostérone

    — Truc de mecs | Amitié virile

    fraternité de bataillon, etc.


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Bonus

Personnage > Agissement

Personnage > Caractéristique

Personnage > Citation

Personnage > Héros ou héroïne

Personnage > Interprétation

Personnage > Méchante

Réalisation

Réalisation > Accessoire et compagnie

Réalisation > Audio

Réalisation > Surprise !

Scénario > Blague, gag et quiproquo

Scénario > Élément

Scénario > Ficelle scénaristique

Scénario > Situation

Thème > N’importe quoi

Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes

    Ce film ne contient aucune mort


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