Soul Kitchen
Fisc fuckingDes choses gentilles à dire sur ce film
Feel good movie de Fatih Akin, Soul kitchen aligne tout ce qu’on peut s’attendre à voir mais étrangement sans être pour autant dépourvu d’âme.
Le parcours est classique : un héros poissard à la mine désabusée (Adam Bousdoukos), entouré de surcroît de boulets ou de caractériels, se retrouve dans une merde noire composée d’une séparation qui tourne rupture, d’un lumbago, et des menaces de contrôle, de fermeture, puis de saisie qui pèsent sur son resto... Inutile de préciser que tout se passe bien : la copine du début reste une bonne copine (et ça tombe bien elle a de la thune) et une nouvelle relation pointe le bout de son nez ; laquelle n’est pas chiropractrice mais en connaît un ; l’antagoniste, Neumann (Wotan Wilke Möhring) ancien copain d’école, promoteur immobilier on ne peut plus Scooby-dooesque, qui a failli faire main basse sur le resto se retrouve en taule pour avoir baisé le fisc et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.
L’enchaînement des situations est rapide, souvent trop, les problèmes semblent se résoudre d’eux-mêmes (l’ultimatum laissé par le contrôle des autorités sanitaires pfuiiiiit), les personnages, à l’exception de Zinos qui est au centre de toute la toile, sont à peine fouillés alors même qu’ils ont un gros potentiel, à commencer par le chef tonitruant, Shayn (Birol Ünel). Autant sa première apparition dans le film, puis la démonstration qu’il donne dans la cuisine du Soul kitchen, sont des plus savoureuses, autant il se fait discret finalement assez vite, remplacé par d’autres personnages, d’autres péripéties, d’autres enjeux. Le tourbillon de la vie quoi. Quant aux personnages féminins, bin c’est un peu LA fille, bon LA fille potentielle puis LA fille d’après... un personnage qui a plus une fonction donnée qu’un parcours à lui, un peu comme, finalement, Neumann est l’archétype du capitaliste sans scrupule.
Cela dit, si les personnages semblent avoir une identité de surface ou anecdotique, et que les problèmes se résolvent miraculeusement, c’est aussi pour mieux servir la dynamique générale du film et l’ambiance surtout que Fatih Akin a posé et a su faire vivre. Tout le charme de Soul Kitchen est là, dans sa dynamique, son rythme, sa simplicité, dans ce grand tout. Seul vrai reproche, Soul Kitchen est, malgré de timides scènes de beuverie et d’orgie ou encore un bûcher improvisé dans un évier qui dégénère immanquablement, beaucoup trop sage.. mais l’ambition du réalisateur n’était peut-être pas non plus de faire un Punk Kitchen.
Arf... Ce film n'est pas assez riche en ingrédients pour jouer dans de bonnes conditions avec une grille de 36 cases...
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