Saturday the 14th
Le jour d’après
Des choses à dire sur ce film
OK, la volonté de Julie Corman en produisant Saturday the 14th était clairement de profiter de l’onde choc du très rentable Vendredi 13 en faisant référence au nom de manière plus ou moins subtile. Et à partir de là, qu’importe le contenu tant qu’on a le nom et l’association d’idée qui va avec... Car plus que de se rapporter au film de Sean S. Cunningham, le scénariste/réalisateur Howard R. Cohen, qui écrira les Deathstalker et Barbarian Queen produits par Corman, Roger, cette fois, a plus lorgné du côté de la superstition du vendredi 13, en surenchérissant... si un vendredi 13 et de mauvais augure alors qu’est-ce que ça sera le samedi 14.
En fait, mécanisme classique de la parodie ou du pastiche, tout ici est dans la surenchère et ça ne fonctionne pas vraiment, ou pas comme prévu. Conçu pour être drôle, Saturday the 14th, qui raconte comment un gamin libère pas mégarde tout un tas de monstre du livre qui les retenait prisonniers, ne l’est pas tant que ça... même si quelques éléments arrivent à faire sourire (le running gag de la chauve-souris prise pour une chouette, le dépit d’aileron de la scène de bain, le gigantesque gant rose à quatre doigts). Côté récit, c’est on ne peut plus foutraque. Niveau rythme c’est malheureusement très déséquilibré. Tout rapiécé de partout, le film, qui va puiser dans le bestiaire classique de l’horreur, dans les situations cocasses (ainsi que le casting) des sitcoms, dans les diableries types maisons hantées et bouquins diaboliques, a un côté créature de Frankenstein qui malgré tout lui confère un certain charme.
Loin d’être aussi dingue que Terrorvision, Saturday the 14th y fait parfois écho dans la manière dont il est, pour le meilleur et pour le pire, imprévisible et nimbé de bizarrerie caoutchouteuse. Il lui manque toutefois l’essentiel, un versant sale gosse et impertinent. À regarder accompagné d’un Saumur-Champigny 1959 et d’un paquet de Raiders.