Reptilicus, le monstre des mers
Copenhague, sa petite sirène, ses jardins et son dinosaureTitre original (ou alternatif) : Reptilicus
À regarder uniquement entre ami es | |
|
|
1
regard incrédule
:
|
Des choses gentilles à dire sur ce film
Un truc qui se réveille parce qu’on a foré trop profondément, l’idée est simple et efficace. Elle porte une certaine aura de secret et de légende, elle renvoie aux mystères du fond des âges, on peut aussi voir en filigrane dans les entrailles ces lieux encore inexplorés, et même y greffer les pensées très XVIIIe siècle du type « Doux Jésus, l’homme de science va beaucoup trop loin ».
De tous ces fantasmes, Sidney W. Pink aux manettes de Reptilicus, a misé sur le fond des âges : lors de forages en Laponie, une équipe de scientifiques découvre accidentellement ce qui semble être la queue d’une bestiole inconnue étrangement conservée par le froid... Les choses déconnent sévère lorsqu’au contact de la chaleur entrée par la porte laissée ouverte de la chambre froide du labo où il est étudié, l’appendice dégèle et fait pousser à partir de son moignon une bestiole complète. Le machin ira ensuite saccager des maquettes des rues de Copenhague, cracher de l’incrustation dégueulasse et terrifier une bande de comédiens inexpressifs. Un programme réjouissant... si on a jamais vu de films de gros monstre. Pas de bol les deux poids lourds du genre, King Kong et Godzilla, ont déjà vu le jour depuis belle lurette, et niveau animation, Ray Harryhausen était dans sa période faste.
Déjà dépassé au moment de sa sortie, Reptilicus n’est clairement pas un bon film de monstre : les personnages stéréotypés s’accumulent, du scientifique de base au militaire de base en passant par la fille du savant et le gardien gaffeur ; c’est scientifiquement crétin ; c’est balisé découverte, risque, conférence de presse, catastrophe, scène de panique, destruction... Tout y est. Et c’est là que le charme agit, dans l’accumulation de clichés et par extension dans la surenchère. À titre d’exemple, ce ne sera pas juste scientifiquement crétin, ce sera objectivement crétin... passons sur la créature, qui est en elle-même tout un poème, le laboratoire où elle réside le temps de son étude est le théâtre de scènes sacrément débiles. Et vas-y qu’on isole que dalle, qu’on stérilise que dalle, qu’on prélève de la viande congelée molle à mains nues... c’est limite si le bon docteur ne se suce pas le bouts des doigts juste après. Le tout saupoudré de discours scientifiques ânonnés avec le plus grand sérieux. De quoi assurer des scènes, malgré leurs longueurs, quand-même bien savoureuses.
Petit bonus, il y a quand-même quelques surprises, et notamment un passage hallucinant et assez long au cours duquel les personnages, en balade en ville, se reconvertissent en guides touristiques et présentent aux spectateurs du monde Copenhague et les jardins de Tivoli sous toutes les coutures... Le moment le plus wtf du film. Et pourtant y a un dragon tout moche qui ressemble à un tuyau d’arrosage qui crache de l’acide sur une population terrorisée qui se jette à vélo du rebord d’un pont basculant.
Arf... Ce film n'est pas assez riche en ingrédients pour jouer dans de bonnes conditions avec une grille de 36 cases...
Un message, un commentaire ?
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.