Postman

Ce qu’un postulat bêbête vous promet, Kevin Costner vous l’apporte
En 2013, dans l'Ouest américain, une guerre d'une ampleur sans précédent a fait voler en éclats les structures de la société et bouleverse l'écosystème. Les survivants vivent dans des hameaux de fortune sous le joug d'un général auto-proclamé du nom de Bethlehem, qui fait régner la terreur. Un vagabond anonyme croise un jour le chemin du despote.

Titre original (ou alternatif) : The Postman
source synopsis et images : Tig Productions Warner Bros. Pictures
Fiche créée le 29 août 2024 et mise à jour le 29 août 2024
  1. « We had a great nation once »
  2. « I’m gonna to make us strong again »
À regarder uniquement entre amies
sur l'échelle de Slater

Des choses à dire sur ce film

Postman. Sept lettres. Un film. Trois heures. Bon ok, les élans hyper patriotiques, le premier degré à toute épreuve et surtout complètement à côté de la plaque du truc sont supers. Mais trois heures, putain, trois heures.
Adaptation du roman éponyme de David Brin dans lequel un homme s’improvise facteur pour maintenir la civilisation dans un monde dévasté, Postman est le mélange raté du plus grand succès de Kevin Costner, Danse avec les loups, et du plus gros flop, jusque-là, auquel il a été associé Waterworld. Du premier, il n’aura pas le souffle, il n’aura pas le sens du rythme ni la manière de poser les choses, il n’aura pas non plus la poésie ; du second, il n’aura pas la saveur un peu nanarde qui rendait cet accident industriel plutôt sympathique ni même son aura post-apo.
Cette dimension, assez présente dans le roman, a été presque entièrement évacuée pour donner au film la teinte western chère au réalisateur. Le parti pris était intéressant mais la trop faible proportion de post-apo dans le dosage neutralise complètement le discours. En effet, les éléments post-apo les plus pertinents sont rares (la découverte du cadavre du facteur qui fait démarrer l’action), pour le reste on a un saupoudrage tantôt sentencieux (intro pas aussi naze que celles qu’on peut voir dans les Resident Evil de Paul W. S. Anderson mais quand même assez basse du front) tantôt humoristique avec ce que ça peut avoir de pertinent (les références aux Beatles dans les affabulations du personnage principal (Kevin Costner) : Richard Starkey, It’s getting better all the time qui inscrivent autant l’action dans une ligne temporelle qu’elle mettent en valeur le côté débrouillard du héros) mais aussi de carrément tarte (le héros au moment d’envoyer ses facteurs en mission retourne sa casquette avec un demi-sourire : « quand j’étais gosse, tout le monde mettait sa visière devant derrière, on trouvait ça cool »). Bref, on a un univers qui peine à fonctionner.
Si le postulat de départ est inhabituel voire intéressant, avec cette idée d’un post-apo optimiste où la civilisation est préservée par la communication et le service public postal, il peut très rapidement et très facilement tourner au ridicule pour peu que la manière de le développer manque de finesse. Et c’est justement l’écueil que Kevin Costner s’est mangé la tête la première en plombant son récit par une exaltation de la bravoure très très très premier degré mais aussi par un côté make america great again aussi appuyé que maladroit.
Oui, oui, les expressions « We had a great nation once » « I’m gonna to make us strong again » sont bien présentes, texto, elles sortent de la bouche de l’antagoniste (Will Patton) certes mais le camp des héros n’est pas en reste. De loin en loin (le film dure trois heures, putain, trois heures), on a donc des pépites du type « je suis facteur, je ne me sauve devant personne » ; une séquence qui s’attarde sur les actions in fine héroïques des facteurs, leur serment en voix off répété à l’unisson défilant en fond sonore ; ou encore la scène centrale qui voit notre Kevin dépasser malencontreusement un gamin sorti trop tard pour lui remettre son enveloppe, qui s’arrête, fait demi-tour pour récupérer le courrier au triple galop (mais au ralenti) sur la musique héroïque d’un James Newton Howard peu inspiré...
Et comme si ça ne suffisait pas, le tout suppure régulièrement les bons sentiments hypocrites et la fausse bienveillance. Avec deux grosses tartes à la crème dans le genre :
1. Il faut bien que le héros ait sa romance, mais la candidate au poste, Abby (Olivia Williams), est mariée... pas de souci, il suffit de tuer le mari gênant pour préserver la bonne morale. Et en plus ça donne un peu plus de profondeur aux personnages.
2. S’il faut bien que le méchant meure, le héros ne peut pas se charger froidement de la besogne, surtout après les grands discours empreints de chevalerie, alors une fois vaincu, le général Bethlehem va quand même s’emparer d’une arme pour pouvoir quand même être buté par son lieutenant en voie de rédemption.
Ouf le cahier des charges est respecté et l’honneur et la bienséance sont saufs.
On ne peut pas dire Postman, c’est un flop quand-même un peu mérité.



Cliquer ici pour jouer au bingo avec ces propositions d'ingrédients

Choississez 36 ingrédients parmi cette liste et placez-les judicieusement dans votre grille.
Attention, parmi ces ingrédients, seuls 33  figurent dans la recette de ce film ; tous les autres ne s'y trouvent pas.

Bonus

    — Se tape des « bonnes meufs » dans son propre film

    On est jamais mieux servi que par soi-même.


Personnage > Agissement

    — Bagarre | Empêche un personnage d’en abattre un autre en retenant son bras ou en le poussant au dernier moment

    Rhâââââ !

    — Bagarre | Valdingue à travers une vitre, une palissade, une porte...
    — Contre-intuitif | Lance une répartie comique incongrue dans un moment dramatique

    Même dans les situations le plus dangereuses, la coolitude du personnage est telle qu’elle/il ne peut s’empêcher de faire une blagounette.

    — Coolitude | Est frappée par une révélation subite

    Le héros a trouvé un truc mais ne le dit à personne et quitte le groupe précipitamment

    — Course-poursuite | Court après un véhicule

    Que le personnage soit abandonné par les gens qui partent sans lui ou qu’il cherche à les rattraper, il se retrouve à leur courir après, en vain (ou pas).

    — Fuite | Bouscule des passants

    Y’a toujours des cons pour être en plein dans la course des protagonistes, aussi. Faut comprendre, merde.

    — Méchante grand format qui reste stoïque après avoir reçu un coup de poing
    — Mort | Meurt dans les bras d’un autre personnage

    La tension dramatique au paroxysme !

    — N’importe quoi | Projeté exagérément loin sous l’effet d’un coup de feu... voire d’un simple choc

    Touchée par un coup de feu, le personnage voltige 4 m en arrière.

    — Passion | Se fait draguer
    — Regrette

    Le personnage, soit en public, soit en privé, se lance dans un acte de contrition : il regrette tellement certains de ces actes passés.

    — Se racle la gorge pour attirer l’attention
    — Se regarde dans un miroir | Maquillage, nœud de cravate, etc.

    Et par extension, tous les usages quotidiens rendus possibles par un miroir.

    — Stylé | Joue au golf dans son bureau

    Généralement un homme politique, un mafieux, un juge...

    — Tension | Échappe in extremis à un danger

    C’était à un poil de cul près, mais ouf, on s’en est sorti.
    Une valeur sûre du catalogue.


Personnage > Caractéristique

    — Blues | Est désolée d’apprendre la mort d’une personne

    ‒ « Votre femme ne vient pas avec vous. »
    ‒ « Non... Elle est morte il y a 3 ans. »
    ‒ « Oh, je suis désolé. »


Personnage > Citation

    — Ordonne | « Tuez-le ! » / « Tuez-la ! »
    — Prévient | « Fais pas le con ! »
    — Regrette | « Qu’est-ce que j’ai fait... »
    — S’attendrissent | « Awwwwwww » collectif

Personnage > Héros ou héroïne

    — Chevalier blanc qui partage son écuelle
    — Fibre héroïque | Sauve une femme en détresse, ou un enfant inconscient

    & variantes type une femme inconsciente


Personnage > Interprétation

    — Loose | S’évanouit exagérément

Personnage > Méchante

    — Le/la méchante, vaincu.e/arrêtée, saisit l’arme d’un des gardes/flics qui l’escorte pour quand-même pouvoir être butée
    — Mégalomane

    & variantes : se prend pour un dieu, etc.

    — Mort | Le chef des méchants (ou la traîtresse) meurt toujours en dernier

    Autrement dit, tant qu’un de ses sous-fifres reste en jeu, il pourrait survivre à une décapitation.

    — Mort | Mort particulièrement horrible du/de la méchante

Réalisation

    — Ambiance | Plans de groupes corbeaux + croassements
    — Grammaire | Allers/retours rapides entre les héros et une course filmée en caméra subjective
    — Grammaire | Passage musical
    — Habillage | Incrustation de texte sur l’écran : lieu, date, heure, etc.

    Ou « X mois/années plus tard/plus tôt » (inclut à ce titre les cartons au même titre que les incrustations à proprement parler)

    — Homme torche qui s’agite en tout sens
    — Ouverture ou fin | Voix off d’introduction ou de conclusion

    À l’adresse du spectateur. Direct. Sans vaseline ni repas aux chandelles.

    — Technique | Pluie artificielle artificielle

    & variantes : neige tombant en abondance au premier plan mais totalement absente de l’arrière-plan.

    — Tension | Porte qui tremble sous les coups des assaillants

    Avec les réactions classiques des personnages barricadés dans la pièce : celui qui panique, celui qui garde la tête froide et qui pige que c’est une diversion, celui qui transpire beaucoup...

    — Très gros plan de la bouche du méchant/terroriste/kidnappeur au téléphone avec les flics/les proches d’une victime
    — Vue subjective | Jumelles... avec deux ronds bien dessinés

    Purement graphique.


Réalisation > Accessoire et compagnie

    — Défonce une voiture à la batte de baseball
    — Loose | Contredanse sur un pare-brise

Réalisation > Audio

    — Bruit exagéré | Coup de couteau

    Extra spongieux.

    — Bruit générique | Chat

    Chat qui couine, qui feule, qui vole...

    — Bruit générique | Verre cassé

    Ou vase, poterie...

    — Effet | Accompagne une ouverture subite de paupières

    Dans la vraie vie ça doit être très chiant

    — Musique | Saxophone sexy

Réalisation > Surprise !

    — Faux suspense !

    Exemples :

    • une musique stridente accompagne l’arrivée dans le champ d’une main qui se pose sur l’épaule du personnage que l’on suit, mais ce n’était que la main d’un ami.
    • un discours d’un officiel mécontent laisse croire à une sanction terrible pour un personnage, jusqu’à l’annonce d’une remise de médaille annoncée avec un grand sourire.
    — Faux suspense | Tire sur les entraves, les gardes... ou simplement à côté de la personne désignée comme cible
    — Tension désamorcée | Surprise par un animal

    Genre un chat ou un piaf qui vole bas


Scénario > Blague, gag et quiproquo

    — Frappée par une porte ouverte brusquement

Scénario > Contexte spatio-temporel

    — Boîte de nuit

    Des lasers, de la musique techno, des basses, des jeunes qui lèvent les bras en l’air et le patron qui les regarde depuis l’étage qui surplombe la piste de danse.

    — Inauguration

    Rubans, fanfare, foule en délire et parfois corruption et dessous de tables


Scénario > Dialogue

    — Citation d’un personnage célèbre

    Pour la/le méchante, signe d’une culture et d’un raffinement qui le/la situe haut sur l’échelle sociale, et largement au-dessus de ses sbires.

    — Deux types se battent (à mort), sans pouvoir s’empêcher de papoter tranquillou

    Entre une fente à l’escrime, une esquive de masse d’arme ou une parade d’uppercut, les combattantes enchaînent leur explication de texte, et sans être essoufflée qui plus est.

    — Foule en délire

    Applaudissements nourris après une action héroïque, la résolution positive d’un événement dramatique, etc.

    — S’adresse à son ennemi invisible ou absent | « Je sais que tu es là », « Qu’est-ce que tu mijotes ? »...

Scénario > Élément

    — Drapeau national flottant au vent
    — Impérialisme, néo-colonialisme ou propagande | Les Américaines, c’est vraiment les plus fortes
    — Mort | Stupide

    Valable pour souligner l’absurdité de la vie : un personnage tombe dans l’escalier et se tue en voulant échapper à un danger.
    Mais aussi pour enfoncer le clou karmique quand il s’agit d’un personnage négatif : un sbire, quand il ne connaît pas une fin dégueulasse, peut mourir de manière ridicule... Et parfois il fait les deux.

    — Toast

    Du simple « à machin » au grand format précédé d’un cling-cling-cling émis par le bord d’un verre frappé par un couvert.

    — Une proche meurt sous ses yeux

    sa copine, son pote, son mari, son gnard...


Scénario > Ficelle scénaristique

    — L’univers est petit

    « Toi, ici ? »... Quand on tombe sur une vieille connaissance à l’autre bout de la galaxie

    — La chatte à Mireille

    À ce niveau-là, est-ce encore de la chance ? Plutôt une intervention divine.


Scénario > Situation

    — Agissement | Conversation privée entendue à l’insu des personnes qui parlent

    & variantes : les micros sont restés ouverts, conversation de toilettes de lieux publics, etc.


Thème > GI Joe

    — Agissement | Salut militaire

    Chef, oui Chef !

    — Ordonne | « Go, go, go ! »

    & variantes


Thème > N’importe quoi

    — Accessoire | Coiffure impeccable, en toutes circonstances
    — Stylé | Explication scientifique sans queue ni tête mais pleine de mots compliqués

    Sciensse !


Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes

    — Objectification sexuelle | Nichons, fesses

(Cette liste d'ingrédients est renouvelée automatiquement tous les 2 mois)



Consulter les 33 ingrédients de ce film

Bonus

Personnage > Agissement

Personnage > Caractéristique

Personnage > Citation

Personnage > Héros ou héroïne

Personnage > Interprétation

Personnage > Méchante

Réalisation

Réalisation > Audio

Réalisation > Surprise !

Scénario > Contexte spatio-temporel

Scénario > Dialogue

Scénario > Élément

Scénario > Ficelle scénaristique

Thème > GI Joe

Thème > N’importe quoi

Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes

    Ce film ne contient aucune mort


  Vous avez repéré un ingrédient manquant ?

Forcément, la liste des ingrédients par film ne peut être complète ni exacte. Vous avez vu ce film et vous avez remarqué un oubli ? Dite-z’y nous et cliquez sur le bouton en bas du formulaire pour nous les soumettre ; merci d’avance !



Un message, un commentaire ?

Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.