Ping Pong
Hail to the ping babyTitre original (ou alternatif) : Pingu-Pongu - ピンポン
Des choses gentilles à dire sur ce film
Au Japon, tous les sports sont prétextes à raconter des histoires d’amitié et de rivalités. L’abnégation et la discipline sont de rigueur. On y surmonte des obstacles autant extérieurs (le bon vieux champion silencieux écrasant de charisme aussi puissant que fin observateur) qu’intérieurs (la bonne vieille période de doute) et on y a des discussions à cœur ouvert les yeux posés sur l’horizon... jusqu’à laisser exploser ses ambitions à la face du monde en criant depuis le haut d’un immeuble ou en sautant dans une rivière. C’est grosso modo tout ce qu’on a dans Ping Pong, qui suit le parcours de deux amis d’enfance dans le milieu du ping-pong, donc, ou du ping pour ménager les susceptibilités. On est en terrain familier.
Trop familier. À la différence de Shinobu Yaguchi qui dans Waterboys arrive, avec une trame tout aussi balisée, à faire sourire et vibrer autant qu’à surprendre, Fumihiko Sori livre un film hyper calibré shonen tout en premier degré à double tranchant.
Niveau points noirs, le film est rendu irritant entre autres par des tunnels de dialogues (les fameuses discussions à cœur ouvert) qui aspirent à une certaine profondeur mais qui, caricaturaux à l’extrême, manquent de finesse, d’émotion et de tripes. Est-ce une question d’approche ? Les tics de réalisation, le trop plein d’esthétisation, parfois, et l’emploi d’une musique pop particulièrement pénible et passe partout soulignent l’aspect très démonstratif, voire un peu tarte, de ces séquences... Est-ce une question de support ? Possible aussi, ce genre de passage, incontournable dans un récit de ce type, passe plus facilement sur papier ou dilué au fil des épisodes d’une série animée. Quoiqu’il en soit il y a quelque chose qui coince.
En revanche, c’est efficace. L’ambiance est dans l’ensemble très réussie, le film sent la sueur et le caoutchouc des raquettes, quant aux matchs, ils sont, en soi, bien foutus, lisibles et pêchus, malgré quelques inserts obligés des proches/entraîneurs/adversaires qui suivent et analysent les matchs qui sont, là encore, forcés et caricaturaux... Et, histoire de partir sur une bonne note, Fumihiko Sori a soigné sa fin, en prenant le parti de ne pas montrer le match final entre les deux amis et de passer directement à l’épilogue. Dommage, finalement, qu’il n’ait pas fait plus d’entorses au cahier des charges.
Arf... Ce film n'est pas assez riche en ingrédients pour jouer dans de bonnes conditions avec une grille de 36 cases...
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