Novembre
Rude et glacial
Des choses gentilles à dire sur ce film
Les thrillers ou les films d’action ne sont plus le fort des productions françaises depuis des décennies ; on peut noter des exceptions récentes comme entre autres les efficaces Boîte noire ou les deux Balles perdues. Novembre fait partie de ces films qui rivalisent avec certains de ses cousins étrangers.
Le film tient son sujet, de manière clinique, sans ventre mou ni grosse fausse note ou explications lourdingues inutiles, certaines scènes fonctionnent vraiment pas mal comme le dialogue sur le balcon entre Samia (épatante Lyna Khoudri, l’héroïne incontestée du film !) et Hasna (Sarah Afchain) ou l’assaut de l’appartement de Saint-Denis.
Malgré cela, le sujet documentaire m’a empêché de ressentir le plaisir récréatif généré d’un bon thriller ; celui-ci cède place très vite à un malaise certain et persistant, à la limite du voyeurisme, même si Cédric Jimenez a pris garde d’éviter toute démonstration déplacée ou instrumentalisation (contrairement à Bac nord). À part évidemment, à l’instar de la trilogie Jason Bourne mais de manière moins extrême cependant, l’impression donnée d’une force incroyable des services de police et de renseignements (tenez-vous tranquille, citoyen nes agité es !), m’inspirant le souhait d’une utilisation de cette force, hors situation critique comme celles des attentats de 2015, pour traquer les casseurs en col blanc, fortunés fraudeurs fiscaux, pollueurs ou empoisonneurs sans scrupule ou décimeurs de la biodiversité. On peut toujours rêver.