Mutations

La salade des gens heureux
Suite à une série de décès étranges survenus dans une petite ville des États-Unis, Mike Brady, agent des services sanitaires, est envoyé sur place afin d'épauler le shérif local dans son enquête.

Titre original (ou alternatif) : Slugs ; Slugs : muerte viscosa
source synopsis et images : Dister Group New World Pictures
Fiche créée le 26 juillet 2024 et mise à jour le 14 octobre 2024

Des choses gentilles à dire sur ce film

Mutations ou Slugs, c’est l’archétype du mauvais film d’attaques animales et qu’est-ce que c’est bon. C’est bon parce qu’il est question de limaces, ce qui est beaucoup moins répandu que les araignées, les guêpes ou les sauterelles... et c’est bon parce que le réalisateur, le valencien Juan Piquer Simón, surtout connu pour Supersonic man et Le sadique à la tronçonneuse, est un gros admirateur du cinéma américain et qu’il signe avec Slugs son film le plus « américain ».
L’amour pour un certain type de cinéma transparaît clairement dans le film et participe à lui donner cette aura over the top : l’enthousiasme de Juan Piquer Simón (le Simón de son nom étant soit dit en passant un ajout de sa part justement pour faire plus américain) transpire dans chaque élément de caractérisation du film : sa structure, l’idée d’une menace qui se dévoile progressivement, l’alibi des produits chimiques, les bluk bluk que font les remous de l’eau d’un lac qui se teinte progressivement de sang, ses décors, les bruitages de bestioles habituellement vaguement silencieuses, l’outrance générale, le premier degré mais aussi ses quelques poussées transgressives et crades (mais mignonnes quand-même)...
En gros, dans Slugs, on assiste donc à l’invasion d’une petite bourgade nord-américaine par un gros paquet de limaces mutantes qui s’infiltrent partout et ont la décence de disparaître rapidement après chaque méfait en ne laissant derrière elles que de petits filets de bave et des os pas très bien nettoyés. Le responsable des services sanitaires de la ville, Mark Brady (Michael Garfield) et son pote égoutier (Philip MacHale) sont sur le coup tandis que le shériff (John Battaglia), quand il ne fait pas la sourde oreille, incendie ses collègues sans raison et que le maire de la ville (Manuel de Blas) refuse de se pencher sur cette vague de disparitions inquiétantes de peur de faire capoter l’installation d’une grosse compagnie sur son territoire.
Pour l’originalité, on repassera. Tout, pour ce qui est du récit, affiche des airs de déjà vu, exception faite tout de même de l’idée des limaces qui a priori n’a auparavant pas été exploitée... et pour une bonne raison : c’est sacrément casse-gueule. Et Slugs se vautre tout de suite au point d’apparaître non pas comme une bisserie mais bien une parodie de bisserie. Et c’est là que la passion dévorante de Juan Piquer Simón pour le cinéma américain se fait sentir. L’une des premières attaques du film voit un jardinier du dimanche dans sa serre glisser la main dans un gant où est venue s’abriter une limace... et c’est parti pour des hurlements de premier ordre, une lutte frénétique du comédien contre son propre bras à grands renforts de pirouettes digne d’un CP qui agonise en jouant aux cowboys et aux indiens. Ça aurait pu s’arrêter là. Mais le fermier, après avoir frappé sa main sur le rebord de son établi à plusieurs reprise pour aplatir la limace qui lui est attaché, entreprend de couper son gant, toujours en hurlant, à coups de cisailles. C’est un échec. Pire, il renverse dans la manœuvre un récipient plein d’acide qui en rongeant le sol commence à l’asphyxier. Ça aurait pu s’arrêter là. Mais le malheureux, les yeux gonflés de larmes se fait tomber, dans la panique, une armoire dessus, avant de se décider à se couper le bras, considéré comme définitivement perdu, avec une hachette. Ça aurait pu s’arrêter là. Si Juan Piquer Simón ne s’était pas dit que tout ça manquait un peu d’explosions...
Et c’est comme ça tout le temps. Tout est poussé à fond. Si bien que les personnages agissent régulièrement en dépit du bon sens pour mieux servir le récit et que c’est assez voyant. Peut-on en effet voir ailleurs que dans un film d’horreur cheap quelqu’un préparer une salade comme le fait Maureen Watson (Alicia Moro) que son alcoolisme semble 1. dispenser de laver sa salade, 2. la lui faire couper en grosses rondelles sans remarquer la limace de 4 centimètres d’épaisseur qu’elle débite en même temps, 3. empêcher visiblement de remarquer ensuite les gros bouts bizarres qui la décorent ?
L’autre grande qualité de Slugs, c’est son rythme. Comme dans tout film d’attaques animales, la menace est certes relativement invisible au départ et ses attaques assez espacées... mais l’outrance avec laquelle elles sont montrées accentue leur impact. Et ça fonctionne aussi pour les événements d’apparence anodins sensés contribuer à faire monter la sauce. Citons la première exploration de l’égout au cours de laquelle les limaces arrachent une barre de métal des mains de l’égoutier et l’emportent avec elles dans un tuyau ou encore la non attaque que subit Mark traduite par l’échange suivant « Rhaaa cette saloperie m’a mordu », « mais pourtant les limaces ça ne mord pas » et qui se conclut sur un bref plan de marionnette de limace sifflant la gueule grande ouverte. Les dialogues ne sont d’ailleurs pas étrangers au fonctionnement de l’ensemble.
Parce que ouais, le rythme est aussi maintenu lors des tunnels de dialogues qui peuvent survenir ici ou là pour tenter de caractériser les personnages, d’étoffer leurs relations, clarifier certains enjeux politiques grâce à l’absurdité caricaturale avec laquelle ils ont été écrits... Et grâce aussi à des comédiens de doublage particulièrement en forme. Autant les passages qui n’ont aucun sens, pétris de répliques improbables et de réponses sans rapport aucun avec les échanges qui précèdent que les polissoneries de couple et les répliques tartes chuchotées dans l’intimité, qui d’ordinaire sont plutôt chiantes, permettent au film de rayonner dans ses moments calmes.
Et c’est comme ça jusqu’à la fin où Mark, qui vient d’assister impuissant à la mort de son pote, soupire « c’est pas ce qui va me consoler » à l’annonce de la victoire des humains sur les limaces... juste avant de s’écrier, jovial comme Emmanuel Macron assistant à son premier combat de SDF, « Kiiiiim ! » à la vue de sa femme qu’il s’empresse d’aller embrasser sur fond de musique particulièrement joyeuse.
Voilà Slugs, c’est Red is dead mais en sérieux... et en mieux.



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Choississez 36 ingrédients parmi cette liste et placez-les judicieusement dans votre grille.
Attention, parmi ces ingrédients, seuls 33  figurent dans la recette de ce film ; tous les autres ne s'y trouvent pas.

Personnage > Agissement

    — Bagarre | Coup dans les couilles (ouch !)

    L’arme des faibles qui fait toujours mouche.

    — Contre-intuitif | Lance une répartie comique incongrue dans un moment dramatique

    Même dans les situations le plus dangereuses, la coolitude du personnage est telle qu’elle/il ne peut s’empêcher de faire une blagounette.

    — Franchit une grande distance suspendu à une liane, un câble, un lustre
    — Se regarde dans un miroir | Mutation, dégénération ou détérioration

    Ne se reconnaît plus... mais au sens littéral.

    — Tension | Échappe in extremis à un danger

    C’était à un poil de cul près, mais ouf, on s’en est sorti.
    Une valeur sûre du catalogue.

    — Tension | Laisse une empreinte sanguinolente après avoir touché un mur

Personnage > Caractéristique

    — Maladie | Alcoolique

Personnage > Citation

    — Commente | "Putain, les femmes..." / « Ah, les bonnes femmes »
    — S’inquiète | « Oh mon dieu ! »

    & variantes : « Que dieu vous bénisse », etc.


Personnage > Interprétation

    — En fait des caisses

Personnage secondaire

    — Comparse animalier

    & assimilé : fidèle destrier, chaton sauvage, dragon rigolard, extra-terrestre... Qu’il soit gourmand, lourdingue ou paresseux, c’est sa loyauté qui le caractérise avant tout.
    Petit bonus : s’il ne partage pas la même langue que le héros qu’il accompagne, tous les deux s’entendent quand même à la perfection.
    Personnage surtout présent dans les films pour la jeunesse.

    — Foule en délire | Concert, spectacle, manifestation sportive (combat à mort planifié inclus)
    — Passe son temps à apporter des documents aux membres du QG
    — Secrétaire qui échoue à empêcher quelqu’un d’entrer

    Peut apparaître dans l’encadrement de la porte du bureau de la direction, derrière l’importune, en adoptant une posture contrite.
    & variantes : peut être un sous-fifre, un planton, etc.

    — Vieille avec son chien dans les bras

    Chien dans les bras ou en laisse, vieux ou vieille.


Réalisation

    — Explosion (souterraine) qui fait voler les plaques d’égout
    — Fin | C’est reparti pour un tour
    — Fin | Ouverte

    (on voit le héros dans la foule/c’est une autre histoire/point d’interrogation)

    — Fin | Tout est bien qui finit bien

    Une fin heureuse dans un monde de brutes.

    — Grammaire | Ralentis injustifiés et insupportables

    Ralenti = oh là là, attention, il se passe quelque chose de dramatique !

    — Ouverture | Découverte d’une morte

    Comme dans les épisodes de l’inspecteur Barnaby, qui commencent tous par la découverte d’un cadavre.

    — Ouverture | Présentation écrite de l’univers, de la situation, du personnage, du contexte voire définition

    Le plus souvent dans une jolie police : lettres gothiques pour la fantasy, typo sobre et anguleuse pour la SF, etc.

    — Tension | Amie qui ne répond pas à l’appel de son prénom

    « Amanda ? Amanda ? AMANDA ?! »
    « A M A N D A A A !!! »

    — Vue subjective | Jumelles... avec deux ronds bien dessinés

    Purement graphique.

    — Zoom (rapide) sur le visage d’un personnage qui découvre quelque chose d’horrible
    — Zoom rapide sur un cadavre (ou autre élément horrible)

Réalisation > Accessoire et compagnie

    — N’importe quoi | Explosion injustifiée

    (voiture, avion, bateau, etc.)

    — Pouet-pouet | Mannequin en chute libre

    & variantes : mannequin écrabouillé, mannequin projeté... mais mannequin libéré !


Réalisation > Audio

    —  ? | Dialogues en arrière-plan sonore

    Lors d’un rassemblement, on entend des voix plus distinctement que d’autres :
    ‒ « J’en ai pris plein la poire ! » ;
    ‒ « Laissez-le parler ! » ;
    ‒ « Il a raison ! » ;
    Etc.

    — Bruit exagéré | Insecte(s) ou autre(s) bestiole(s) qui galope(nt), s’agite(nt)
    — Bruit générique | Verre cassé

    Ou vase, poterie...

    — Effet | Lasers qui font « piou-piou », touches d’ordinateurs qui font « pi-pou-pou » etc.
    — Effet | Mort/suicide hors champ : recours à un panoramique ou à un plan d’ensemble/plan large, coup de feu ou cri en fond sonore

Réalisation > Surprise !

    — Faux suspense | Ce qu’on entend est en fait la piste audio d’un film diffusé dans le film

    Y a pas de raison que les personnages de films ne regardent pas des films.


Scénario > Blague, gag et quiproquo

    — Calembour
    — Fait des grimaces (dans le dos) / répète une phrase sur un ton moqueur

    Pas d’accord, humiliée, le personnage attend que son/sa interlocuteurice ait le dos tourné pour lui faire des grimaces !
    & variante : personnage qui en imite un autre (dans son dos ou non) en reprenant ses phrases et en les prononçant comme un gamin
    Effet garanti sur nos zygomatiques.

    — Surprise dans une position gênante
    — Tombe à la renverse sous le coup de la surprise

Scénario > Contexte spatio-temporel

    — Boîte de nuit

    Des lasers, de la musique techno, des basses, des jeunes qui lèvent les bras en l’air et le patron qui les regarde depuis l’étage qui surplombe la piste de danse.

    — Déjà la sonnerie annonçant la fin du cours ?

    À croire que les moments de classe les plus intéressants sont tous concentrés en fin d’heure.


Scénario > Dialogue

    — À voix haute | Se parle
    — Atteinte à la virilité | Taulards, sportifs, soldats ou flics appelés mesdemoiselles

    & variantes.

    — Bute sur un mot scientifique/étranger visiblement compliqué / remplace la dernière syllabe d’un mot compliqué par « quoi »

    Le tout pour amener de manière subtile une explication.

    — Philosophie ou psychologie de comptoir

    Quand on a la chance de recevoir une leçon de vie comme celle-là, on en profite, parce qu’elle va nous changer à tout jamais.

    — Phrase qui commence ou se termine par un sifflement

    Ou qui commence par un sifflement bien entendu.

    — Sous-entendu sexuel

Scénario > Élément

    — Toast (trier cling cling cling)

    Garder cette entrée pour les toast simples « à machin », « je lève mon verre à »
    Pour les cling-cling-cling de bords de verres voir entrée cling-cling


Scénario > Ficelle scénaristique

    — La chatte à Maurice (ou anti-chatte à Mireille)

    Moins de chance que ça, c’est au moins une malédiction égyptienne sur 7 générations.

    — La personne qui sait la vérité n’est crue par personne

    Scientifique, lanceur d’alerte, policier s’évertue en vain à éviter la catastrophe.

    — Passage obligé dans une partie immergée
    — Plus de réseau téléphonique
    — Tension | N’entend pas les appels à l’aide/les cris d’une victime
    — Tueurse, espionne qui tombe amoureuxse de sa cible

    Et qui va avoir des problème parce qu’il ou elle a failli à sa mission.

    — Vieille légende, racontar, fait divers transmise à un moment ou à un autre...

    Et qui une fois sur deux fait écho à la situation que traversent les personnages.


Scénario > Situation

    — Situation | Moment gênant lors d’un repas

    Les repas sont souvent le lieu de psychodrame, révélation embarrassante qui casse l’ambiance.

    — Trop injuste | Victime ou témoin pas crue (par la police)

Thème > GI Joe

    — Agissement | Rire gras de commando/de bande de voyous etc.

    Rire gras et collectif à l’évocation d’un passé commun/anecdote gênante/blague salace/humiliation/mission à venir


Thème > N’importe quoi

    — Carton-pâte | Le regard des personnages ne porte pas au-delà du champ de la caméra
    — Non-suspension d’incrédulité | Disparaît comme par enchantement
    — Technique | Lampe torche du personnage que l’éclairage du plateau rend inutile

Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes

    — Dépendante | Elles craquent toutes pour ce mâle alpha
    — Harcèlement ou agression sexuelle | Culture du viol
    — Image dégradante | Femme qui se blottit dans la poitrine d’un homme à la vue d’une scène choquante

    ... ou d’un simple cadavre.

    — Image dégradante | Nunuche
    — Objectification sexuelle | Nichons, fesses
    — Objectification sexuelle | Tenues légères
    — Stéréotype sexiste | Heureusement que les femmes ont les pieds sur terre

    & variantes : ont un vrai sens moral, etc.


VO française ou doublage en VF

    — Expressions désuètes

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Personnage > Agissement

Personnage > Caractéristique

Personnage > Citation

Personnage > Interprétation

Personnage secondaire

Réalisation

Réalisation > Accessoire et compagnie

Réalisation > Audio

Scénario > Contexte spatio-temporel

Scénario > Dialogue

Scénario > Élément

Scénario > Ficelle scénaristique

Scénario > Situation

Thème > N’importe quoi

Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes

VO française ou doublage en VF

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