Mutations
La salade des gens heureuxTitre original (ou alternatif) : Slugs ; Slugs : muerte viscosa
Des choses gentilles à dire sur ce film
Mutations ou Slugs, c’est l’archétype du mauvais film d’attaques animales et qu’est-ce que c’est bon. C’est bon parce qu’il est question de limaces, ce qui est beaucoup moins répandu que les araignées, les guêpes ou les sauterelles... et c’est bon parce que le réalisateur, le valencien Juan Piquer Simón, surtout connu pour Supersonic man et Le sadique à la tronçonneuse, est un gros admirateur du cinéma américain et qu’il signe avec Slugs son film le plus « américain ». L’amour pour un certain type de cinéma transparaît clairement dans le film et participe à lui donner cette aura over the top : l’enthousiasme de Juan Piquer Simón (le Simón de son nom étant soit dit en passant un ajout de sa part justement pour faire plus américain) transpire dans chaque élément de caractérisation du film : sa structure, l’idée d’une menace qui se dévoile progressivement, l’alibi des produits chimiques, les bluk bluk que font les remous de l’eau d’un lac qui se teinte progressivement de sang, ses décors, les bruitages de bestioles habituellement vaguement silencieuses, l’outrance générale, le premier degré mais aussi ses quelques poussées transgressives et crades (mais mignonnes quand-même)...
En gros, dans Slugs, on assiste donc à l’invasion d’une petite bourgade nord-américaine par un gros paquet de limaces mutantes qui s’infiltrent partout et ont la décence de disparaître rapidement après chaque méfait en ne laissant derrière elles de petits filets de bave et des os pas très bien nettoyés. Le responsable des services sanitaires de la ville, Mark Brady (Michael Garfield) et son pote égoutier (Philip MacHale) sont sur le coup tandis que le shériff (John Battaglia), quand il ne fait pas la sourde oreille, incendie ses collègues sans raison et que le maire de la ville (Manuel de Blas) refuse de se pencher sur cette vague de disparitions inquiétantes de peur de faire capoter l’installation d’une grosse compagnie sur son territoire.
Pour l’originalité, on repassera, tout, pour ce qui est du récit, affiche des airs de déjà vu, exception faite tout de même de l’idée des limaces qui a priori n’a auparavant pas été exploitée... et pour une bonne raison : c’est sacrément casse-gueule et Slugs se vautre tout de suite au point d’apparaître non pas comme une bisserie mais bien une parodie de bisserie. Et c’est là que la passion dévorante de Juan Piquer Simón pour le cinéma américain se fait sentir. L’une des premières attaques du film voit un jardinier du dimanche dans sa serre glisser la main dans un gant où est venue s’abriter une limace... et c’est parti pour des hurlements de premier ordre, une lutte frénétique du comédien contre son propre bras à grands renforts de pirouettes digne d’un CP qui agonise en jouant aux cowboys et aux indiens. Ça aurait pu s’arrêter là. Mais le fermier, après avoir frappé sa main sur le rebord de son établi à plusieurs reprise pour aplatir la limace qui lui est attaché, entreprend de couper son gant, toujours en hurlant, à coups de cisailles. C’est un échec. Pire, il renverse dans la manœuvre un récipient plein d’acide qui en rongeant le sol commence à l’asphyxier. Ça aurait pu s’arrêter là. Mais le malheureux, les yeux gonflés de larmes se fait tomber, dans la panique, une armoire dessus, avant de se décider à se couper le bras, considéré comme définitivement perdu, avec une hachette. Ça aurait pu s’arrêter là. Si Juan Piquer Simón ne s’était pas dit que tout ça manquait un peu d’explosions...
Et c’est comme ça tout le temps. Tout est poussé à fond. Si bien que les personnages agissent régulièrement en dépit du bon sens pour mieux servir le récit et que c’est assez voyant. Peut-on en effet voir ailleurs que dans un film d’horreur cheap quelqu’un préparer une salade comme le fait Maureen Watson (Alicia Moro) que son alcoolisme semble 1. dispenser de laver sa salade, 2. la lui faire couper en grosses rondelles sans remarquer la limace de 4 centimètres d’épaisseur qu’elle débite en même temps, 3. empêcher visiblement de remarquer ensuite les gros bouts bizarres qui la décorent ?
L’autre grande qualité de Slugs, c’est son rythme. Comme dans tout film d’attaques animales, la menace est certes relativement invisible au départ et ses attaques assez espacées... mais l’outrance avec laquelle elles sont montrées accentue leur impact. Et ça fonctionne aussi pour les événement d’apparence anodins sensés contribuer à faire monter la sauce. Citons la première exploration de l’égout au cours de laquelle les limaces arrachent une barre de métal des mains de l’égoutier et l’emportent avec elles dans un tuyau ou encore la non attaque que subit Mark traduite par l’échange suivant « Rhaaa cette saloperie m’a mordu », « mais pourtant les limaces ça ne mord pas » et qui se conclut sur un bref plan de marionnette de limace sifflant la gueule grande ouverte. Les dialogues ne sont d’ailleurs pas étrangers au fonctionnement de l’ensemble.
Parce que ouais, le rythme est aussi maintenu lors des tunnels de dialogues qui peuvent survenir ici ou là pour tenter de caractériser les personnages, d’étoffer leurs relations, clarifier certains enjeux politiques grâce à l’absurdité caricaturale avec laquelle ils ont été écrits... Et grâce aussi à des comédiens de doublage particulièrement en forme. Autant les passages qui n’ont aucun sens, pétris de répliques improbables et de réponses sans rapport aucun avec les échanges qui précèdent que les polissoneries de couple et les répliques tartes chuchotées dans l’intimité, qui d’ordinaire sont plutôt chiantes, permettent au film de rayonner dans ses moments calmes.
Et c’est comme ça jusqu’à la fin où Mark, qui vient d’assister impuissant à la mort de son pote, soupire « c’est pas ce qui va me consoler » à l’annonce de la victoire des humains sur les limaces... juste avant de s’écrier, jovial comme Emmanuel Macron assistant à son premier combat de SDF, « Kiiiiim ! » à la vue de sa femme qu’il s’empresse d’aller embrasser sur fond de musique particulièrement joyeuse.
Voilà Slugs, c’est Red is dead mais en sérieux... et en mieux.
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Attention, parmi ces ingrédients, seuls 33 figurent dans la recette de ce film ; tous les autres ne s'y trouvent pas.
Personnage > Agissement
Souvent pour donner des éléments au spectateur... Parfois pour réveiller accidentellement une entité maléfique.
Que le personnage soit abandonné par les gens qui partent sans lui ou qu’il cherche à les rattraper, il se retrouve à leur courir après, en vain (ou pas).
ou une clôture, une grille, une grange, etc.
Un personnage pète un boulon (patron·ne, méchant·es, héroïne ou héros, etc.).
& variantes : ébouriffe les cheveux, tire sur les joues, etc.
Y’a toujours des cons pour être en plein dans la course des protagonistes, aussi. Faut comprendre, merde.
& variantes : stupidité, honnêteté malvenue, maladresse ou autre.
Personnage > Caractéristique
Personnage > Citation
Personnage > Héros ou héroïne
Personnage > Interprétation
Personnage secondaire
Généralement présent dans la filmographie de Schwarzy (gloire éternelle sur toi, Ô mon Dieu).
Réalisation
Précision : pour les cas de strangulation ou de tirage de col.
Les personnages suspendu dans le vide ne sont pas concernés.
Et certains en font des films entiers !
Réalisation > Accessoire et compagnie
Réalisation > Audio
Lors d’un rassemblement, on entend des voix plus distinctement que d’autres :
‒ « J’en ai pris plein la poire ! » ;
‒ « Laissez-le parler ! » ;
‒ « Il a raison ! » ;
Etc.
Scénario > Blague, gag et quiproquo
Scénario > Contexte spatio-temporel
Scénario > Dialogue
Le tout pour amener de manière subtile une explication.
Quand on a la chance de recevoir une leçon de vie comme celle-là, on en profite, parce qu’elle va nous changer à tout jamais.
Ou qui commence par un sifflement bien entendu.
Scénario > Élément
Valable pour souligner l’absurdité de la vie : un personnage tombe dans l’escalier et se tue en voulant échapper à un danger.
Mais aussi pour enfoncer le clou karmique quand il s’agit d’un personnage négatif : un sbire, quand il ne connaît pas une fin dégueulasse, peut mourir de manière ridicule... Et parfois il fait les deux.
Scénario > Ficelle scénaristique
Moins de chance que ça, c’est au moins une malédiction égyptienne sur 7 générations.
Scénario > Situation
Thème > N’importe quoi
Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes
VO française ou doublage en VF
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33 ingrédients
de ce film
Personnage > Agissement
Personnage > Caractéristique
Personnage > Citation
Personnage > Interprétation
Personnage secondaire
Réalisation
- Explosion (souterraine) qui fait voler les plaques d’égout
-
Fin | Ouverte
-
Tension | Ami·e qui ne répond pas à l’appel de son prénom
- Zoom (rapide) sur le visage d’un personnage qui découvre quelque chose d’horrible
- Zoom rapide sur un cadavre (ou autre élément horrible)
Réalisation > Accessoire et compagnie
Réalisation > Audio
-
? | Dialogues en arrière-plan sonore
- Bruit exagéré | Insecte(s) ou autre(s) bestiole(s) qui galope(nt), s’agite(nt)
-
Bruit générique | Verre cassé
-
Effet | Mort/suicide hors champ : recours à un panoramique ou un plan large, coup de feu ou cri en fond sonore
Scénario > Contexte spatio-temporel
Scénario > Dialogue
- À voix haute | Se parle
-
Bute sur un mot scientifique/étranger visiblement compliqué / remplace la dernière syllabe d’un mot compliqué par « quoi »
-
Phrase qui commence ou se termine par un sifflement
- Sous-entendu sexuel
Scénario > Élément
Scénario > Ficelle scénaristique
-
La personne qui sait la vérité n’est crue par personne
- Tension | N’entend pas les appels à l’aide/les cris d’une victime
-
Vieille légende, racontar, fait divers transmise à un moment ou à un autre...
Scénario > Situation
Thème > N’importe quoi
Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes
-
Image dégradante | Femme qui se blottit dans la poitrine d’un homme à la vue d’une scène choquante
- Image dégradante | Nunuche
-
Objectification sexuelle | Nichons, fesses
- Objectification sexuelle | Tenues légères
VO française ou doublage en VF
Ce film ne contient aucune mort
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