Monsternado
Quand les requins volent bas, c’est rarement bon signeDes choses à dire sur ce film
Wow super un nouveau film ouvertement débile avec une tornade et des bestioles aquatiques... oui mais un film fait par des anglais. Est-ce que ça fera une différence ? Une pointe d’humour à froid et de non-sens viendra-t-elle améliorer la recette des spécialistes outre-atlantique du genre qui mêle désagréablement je-m’en-foutisme, paresse, humour lourdingue avec supplément de cynisme ? Eh bien non.
Parce que de l’humour, volontaire en tout cas, il n’y en aura même pas. Monsternado est tout en premier degré, il renoue de cette manière avec une tradition un peu années 1990 des films et téléfilms d’attaques animales, le charme des effets pratiques en moins. Tyler-James enchaîne imperturbablement des scènes qui vont de la journaliste professionnelle jusqu’au bout des ongles en reportage en pleine tempête au bord de mer chognée au vol par un squale au céphalopode qui a trop vu King Kong, en passant par le type piégé sur le toit de sa bagnole entourée par les eaux où de petits ailerons de requins font des cercles. Et tel un Roland Emmerich du pauvre, il conserve un ton sérieux des plus intrigants.
Dans cette foire au n’importe quoi, on sent aussi les efforts qui sont faits pour donner plus d’épaisseur au récit notamment au niveau des personnages. Chacun d’eux semble avoir son background : le scientifique mis au ban de la communauté pour ses théories farfelues de rigueur, les plus inattendues agentes du FBI sous couverture de dentelle, et jusqu’au directeur de l’hôtel qui a priori en a vu de belles... mais ces tentatives d’assise réussissent le double exploit d’être suffisamment présentes pour ralentir le déroulement de l’action et pas assez creusées pour apporter un brin de tension en temps voulu ou permettre aux spectateurs et spectatrices de développer un sentiment d’empathie. Ne reste que l’artifice dans ce qu’il a de plus pur et de plus rigolo.
Après, c’est dommage parce qu’il y a dans l’ambiance, quelque chose qui pourrait fonctionner, notamment ce contraste entre les couleurs chaudes et denses, un côté presque néon, de l’intérieur hôtel et le côté bleu acier de l’extérieur tempétueux qui marque la première partie. Certains effets visuels ne sont pas si dégueulasses, en comparaison d’autres titres du même acabit. Et puis, il y a aussi quelques éléments un peu inattendus, du type crise cardiaque qui vient faucher un personnage dans un film où la norme est de se faire boulotter par des bestioles plus ou moins grosses, ou encore bavure d’agente du FBI en pleine panique. Pas de quoi rendre l’ensemble vraiment agréable ou sympathique... mais on peut toujours se satisfaire du mauvais jeu général et d’un petit paquet d’erreurs techniques. C’est mesquin, OK, mais on n’a pas grand-chose d’autre à quoi se raccrocher.
Arf... Ce film n'est pas assez riche en ingrédients pour jouer dans de bonnes conditions avec une grille de 36 cases...
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