Love on delivery
Tous les héros ne portent pas de cape, certains portent un masque de Garfield
Des choses gentilles à dire sur ce film
L’une des nombreuses qualités de Stephen Chow, c’est la facilité avec laquelle il jongle entre l’humour cartoonesque benêt et la tendresse béate, sans jamais que l’un ne neutralise l’autre, ni même, à l’intérieur de ces tonalités plutôt casse-gueules, tomber, pour l’une, dans le comique lourd, pour l’autre, dans le gnan-gnan, le cynisme ou la condescendance. Love on delivery en est un nouvel exemple.
Sur une histoire d’amour unilatéral relativement classique - un timide livreur de repas qui s’entraîne durement au combat pour se faire remarquer (en bien) de la fille qu’il aime -, Stephen Chow arrive à greffer une bonne dose d’humain et, surtout, un sacré paquet d’idées aussi inattendues que débiles. La première scène au cours de laquelle son personnage apparaît est particulièrement réussie : transition de l’affiche de Terminator qui orne l’intérieur de la porte du casier de vestiaire de Lily (Christy Chung), qui ne cesse de rappeler son intérêt pour les hommes forts vers une ruelle filmée de nuit où, sous le regard incrédule d’un badaud, Ang Ho-Kam (Stephen Chow) se redresse, entièrement nu, la mine impassible. Le clin d’œil à Terminator, évident, n’est pas pour autant un clin d’œil facile : il s’avère que Ang Ho-Kam n’a rien d’une machine culturiste inarrêtable, il vient de se faire dépouiller... volontairement de surcroît.
Dans Love on delivery, l’humour de Chow arrive régulièrement à rebours (y compris quand Stephen Chow tombe dans le délire scatologique). Mais le plus souvent, c’est donc de l’humour un peu absurde, un peu cartoonesque que déroule Stephen Chow, bien aidé par son bînome Ng Man-Tat : utilisation super-héroïque d’un masque de Garfield ; surenchère de personnages affublés de masques de Garfield (pour des raisons vilement sexuelles) puis entassement des mêmes personnages affublés de masques de Garfield dans une bagnole façon Sherlock Holmes Ghibli ; séquences d’entraînement stupide (incluant un Funky town mi-chantonné mi-marmonné par Chow à pisser de rire) ; jusqu’au point presse prélude au combat final, lequel avec ses victimes envoyées aux quatre vents préfigure Crazy kung fu...
Largement de quoi oublier quelques longueurs et autres errances scénaristiques en somme.
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Attention, parmi ces ingrédients, seuls 36 figurent dans la recette de ce film ; tous les autres ne s'y trouvent pas.
Bonus
Personnage > Agissement
Clin d’œil plutôt destiné au spectateur ou à la spectatrice...
Pleine en plus. Ces gens n’ont aucun savoir vivre.
Parce qu’on n’a pas toujours un Glock avec soi.
Tu rencontres quelqu’un ? Présente-toi en chantant. Tu traverses un moment de désespoir ? Chante ton désarroi à la face du monde. Tu penses que tu n’as pas été assez clair·e sur pourquoi tu réagis de manière agressive face à ta famille (et parce que le film s’adresse à des gosses, qui sont par définition teubé·es) ? Explicite-le en chanson.
Personnage > Caractéristique
Personnage > Citation
Personnage > Héros ou héroïne
Personnage > Méchant·e
Personnage secondaire
Réalisation
La dernière image du film, souvent une image de joie ou de victoire, est gelée, soit pour quelques secondes, soit pour tout le générique de fin.
Des fois qu’on aurait pas compris avec le petit mot d’esprit, le baiser langoureux, le plan grue et le thème principal joué crescendo.
Ralenti = oh là là, attention, il se passe quelque chose de dramatique !
Précision : pour les cas de strangulation ou de tirage de col.
Les personnages suspendu dans le vide ne sont pas concernés.
Réalisation > Accessoire et compagnie
Beaucoup de sang, mais pas de plaie. Ou à l’inverse, une plaie qui ne saigne pas.
Réalisation > Audio
Scénario > Blague, gag et quiproquo
Scénario > Contexte spatio-temporel
Scénario > Dialogue
Scénario > Élément
Scénario > Ficelle scénaristique
Scénario > Situation
Thème > N’importe quoi
Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes
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36 ingrédients repérés par l'équipe dans ce film
Personnage > Agissement
- ? | Un personnage encourage à distance et à voix basse l’action d’un autre personnage
-
Bagarre | Pète une bouteille contre un coin de table pour s’en faire une arme
-
Bagarre | Valdingue à travers une vitre, une palissade, une porte...
-
Coolitude | Dis-le en chanson
-
N’importe quoi | Projeté exagérément loin sous l’effet d’un coup de feu... voire d’un simple choc
- Soulagement marqué par une forte expiration
Personnage > Citation
Personnage > Héros ou héroïne
-
Fibre héroïque | Sauve une femme en détresse, ou un enfant inconscient
-
Passion | Demande en mariage chevaleresque
Personnage secondaire
Réalisation
-
Fin | Image figée
-
Fin | Le mot FIN apparaît en toutes lettres à l’écran
- Grammaire | Passage musical
-
Grammaire | Ralentis injustifiés et insupportables
-
Gros plan | Pieds d’un personnage battant dans le vide
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Mise en scène | Plongée sur un personnage qui hurle
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Technique | Prises de vues multiples pour une même scène
Réalisation > Accessoire et compagnie
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Pouet-pouet | Fausse blessure
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Pouet-pouet | Mannequin en chute libre
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Tension | Gros plan sur les aiguilles d’une horloge qui avancent
Réalisation > Audio
Scénario > Blague, gag et quiproquo
- Comique de répétition
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Coup dans les couilles (gag)
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Faux suspense | Rêve éveillé ou fantasme
- Gag cartoonesque
- Grimace (gag)
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Pipi, caca, prout
Scénario > Contexte spatio-temporel
Scénario > Élément
Scénario > Ficelle scénaristique
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Cauchemar | Se réveille en hurlant/en sueur/en sursaut
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La chatte à Maurice (ou anti-chatte à Mireille)