Saga Lammbock
Lommbock
La beuh est l’avenir de l’HommeDes choses gentilles à dire sur ce film
15-20 ans après l’aventure pizzeria/trafic de canabis, Stefan (Lucas Gregorowicz) a fait sa vie à Dubai où il s’apprête à se marier, Kai (Moritz Bleibtreu) vit en couple avec Sabine (Mavie Hörbiger) et son fils Jonathan (Louis Hofmann)... L’équilibre précaire finit de voler en éclat quand Stefan rentre temporairement au pays pour des questions administratives. 15-20 ans après Allô Pizza, Christian Zübert signe une suite naturellement dispensable mais somme toute assez sympathique.
20 ans après, que sont-ils devenus ? Le procédé a toujours quelque chose d’un peu opportuniste, d’autant que Allô pizza bénéficie d’une petite aura culte. Sans surprise, la suite que propose Christian Zübert va donc répondre aux attentes des fans et on va retrouver la beuh, la pizzeria, la merde sous forme d’histoires de coucheries ou encore les discussions autour d’un joint et les théories foireuses de Kai auquel Stefan finira naïvement par apporter du crédit... Petit clin d’œil supplémentaire, une référence à la sœur de Stefan, maman d’un jeune handicapé dont l’évocation fait pudiquement détourner les yeux de l’expat’.
Tout est là sans que ce soit non plus trop appuyé, ça s’inscrit naturellement dans un récit neuf, ce qui est un bon point. Là où ça pêche un peu, c’est que tout est là sauf l’inattendu, la fraîcheur, la spontanéité qui contribuait au charme du premier film. Christian Zübert a pris pas mal de bouteille depuis Allô pizza qui était son premier film, mais ça s’est fait au détriment d’une certaine patte.
Si le film peut sembler plus calibré, alignant des péripéties parfois faciles, il n’en demeure pas moins plutôt fun grâce à quelques délires réguliers (théorie de Kai sur les humains nés de parties de jambes en l’air grands singes/extra-terrestres qui explique au final pourquoi il ne couche plus vraiment avec sa copine, son point de vue sur ce que veulent les femmes initié par le lapsus YouPorn de Stefan...) et surtout un final légèrement à contre-courant.
En effet si le premier film se terminait sur une forme de ’faut bien grandir un peu amer mais bien amené, ici, Christian Zübert semble prôner la régression : pas de on a bien fait de céder à la pression sociale, pas de on aura tous appris quelque chose et on en ressort grandi, pas de final moralement compatible avec ce que la société attend d’un individu, pas de victoire du néo travail, famille, patrie, pas d’exaltation de la réussite sociale et du self-made human... Stefan et Kai se rendent compte que la recherche du bonheur en allant de l’avant est une illusion au même titre que de le rechercher dans leur passé, à la différence que dans le second cas, on rigole quand-même beaucoup plus.
Arf... Ce film n'est pas assez riche en ingrédients pour jouer dans de bonnes conditions avec une grille de 36 cases...
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