Les Challengers
Les roulettes de feuDes choses gentilles à dire sur ce film
Bienvenue dans un monde merveilleux où tout le monde danse en roller de manière à la fois stylée, élégante, synchronisée et totalement spontanée. Bienvenue dans un monde où on peut se laisser emporter par la foule et se mettre à danser en abandonnant le combiné de téléphone et la personne à l’autre bout. Bienvenue dans un monde où les canettes de soda abandonnées et les poubelles renversées sont bien alignées pour faire faire des petits parcours. Les cinq premières minutes de Roller Boogie nous montrent tout ce qu’on a à savoir sur le film : ce sera ensoleillé, ce sera bariolé, ce sera joyeux, ce sera musical, ce sera djeune !
À partir de là, Roller Boogie qu’est-ce que ça raconte ? Roller Boogie c’est un de ces contes de fées modernes où une princesse et un roturier vivent leur amour contre vents et marées, notre princesse, Terry (Linda Blair), est une jeune fille issue d’un milieu très aisé qui s’épanouit dans le patin à roulettes et entre les bras de son jeune mentor, en l’occurrence, notre roturier, Bobby (Jim Bray), un patineur sans le sou mais extrêmement doué. Mais c’est aussi l’histoire du roller disco où ils ont l’habitude de sortir, menacé de fermeture puis de destruction ; des mafieux de bluette cherchant à acquérir le bâtiment pour le raser et en faire un parking.
Le premier morceau de l’intrigue est expédié très rapidement, une rencontre quasi fortuite, une demi première séance d’entraînement et hop bisou. La seconde, elle, met du temps à arriver. Mais est emballée presque tout aussi vite. Dans un cas comme dans l’autre on reste dans du très classique, un peu risible dans ses cheminements, ses archétypes, mais classique.
Ce qui fait l’intérêt de Roller Boogie, c’est donc l’habillage : la bande son ultra disco et les chorégraphies roller, en groupe, en solo, en vis-à-vis, à l’endroit, à l’envers, de toutes les manières, y compris en forme de fauteuil, il y a parfois un jongleur dans le tas parce que pourquoi pas... ou encore un patineur exagérément maladroit qui a bien évidemment son importance. On parle roller, on pense roller, on danse roller, on vit roller.
C’est l’apanage d’ailleurs de ce genre de film axé autour d’une discipline, tout s’y rapporte, à commencer ici par tout ce qui relève de la virilité et la bathitude. Par quel biais Mark L. Leister nous fait-il comprendre que Bobby a l’âme d’un chef ? Par la maîtrise du roller et de la danse. On se retrouve donc avec des scènes (dont la scène d’ouverture) qui rappelleraient presque le joueur de flûte de Hamelin tant il est suivi aveuglement. Bobby, quand il dit « let’s conga ! » sur la piste du roller disco, personne ne bronche, tout le monde le suit et se met à s’agiter. Cette injonction ouvre une séquence folle qui débute en chenille (à roller) et s’achève sur un enchaînement de vues subjectives de danseurs tourbillonnant qui regardent leurs partenaires aux airs niais.
C’est d’autant plus risible au final, que nos jeunes danseurs sont considérés par les parents de Terry et par la bourgeoisie de la ville comme des gens dangereux qui poussent les gens tout habillés dans des piscines privées (une belle scène de surenchère du reste au cours de laquelle aucun des comédiens ne parvient à donner l’illusion de tomber accidentellement). Le péril jeune de l’époque... En même temps c’est effectivement le disco qui viendra à bout des méchants mafieux.
Un film très dispensable mais plutôt amusant.
Arf... Ce film n'est pas assez riche en ingrédients pour jouer dans de bonnes conditions avec une grille de 36 cases...
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