Le Peuple loup
Loups des villes, loups des champs
Des choses gentilles à dire sur ce film
Conte intelligent sans être pour autant alambiqué ni, ou si peu, moralisateur, Wolfwalkers, s’apparente beaucoup, sur le fond, à Princesse Mononoké. Sur la forme, c’est une poésie à la Jankovics Marcell (quoique plus mesurée en termes de délires) qui est à l’œuvre...
Mélange équilibré entre animation traditionnelle et numérique, Wolfwalkers joue ici avec la 2D et les perspectives aplaties de l’esthétique médiévale sur les paysages urbains ; là sur la fluidité de visions subjectives d’animaux guidés par des pistes olfactives ; à la ville, des lignes droites à faire saliver un sergent instructeur qui renforcent le côté borné et plein de certitudes de ses habitants, les édiles en tête ; dans les bois, un foisonnement de courbes, qui soulignent la vie et la spontanéité. Le tout sans virer à la cacophonie visuelle, à chaque univers ses caractéristiques humaines... les allégories sont plus qu’évidentes et la caricature n’est pas loin. Mais est-ce si grave ? Après tout la caricature, ou du moins les archétypes, est un peu aussi le propre des contes.
C’est ainsi qu’on a des personnages qui, s’ils sont relativement classiques, restent bien construits et particulièrement touchants. Ils sont, du reste, bien doublés : plus que d’interpréter Robyn Goodfellowe et Mebh MacTíre, Honor Kneafsey et Eva Whittaker leur donnent vie.
Un vrai beau film.