Le drive-in de l’Enfer
Remise de peine pour bonne conduiteTitre original (ou alternatif) : Dead End Drive-In
Des choses gentilles à dire sur ce film
Certains gouvernements proposent à leur jeunesse réfractaire une traversée du désert des rangers armés jusqu’aux dents sur leurs talons ou l’envoient s’entretuer sur une île, d’autres se contentent simplement de lui apprendre la vie à coups de flashball, de grenades de désencerclement et de campagnes de discréditation... Dans Le drive-in de l’enfer, les jeunes se retrouvent juste dans l’incapacité de quitter le méga drive-in où ils ont décidé de passer un bon moment, polisson ou non.
Ce qui est marrant dans Le drive-in de l’enfer, c’est que les choses ne sont pas posées frontalement : des éléments de présentation en introduction, l’affiche d’un Rambo takes Russia, le quotidien de Crabs (Ned Manning). Et ça va arriver comme ça... de manière assez simpliste. Ses roues sont volées en deux coups de clé (et par des flics) sur le drive-in, et le voilà dans l’incapacité de partir. Pas forcément crédibles la scène et ses conséquences acquièrent cependant, de fait, une saveur délicieusement surréaliste.
Comme dans un cauchemar, les choses s’enchaînent sans réelle logique, mais l’impression d’impuissance est bel et bien là. Crabs court dans tous les sens et surtout en rond pour sortir de cette prison à ciel ouvert dans laquelle il est immobilisé (et non pas détenu, nuance) parce que l’accès au drive-in ne se fait que par une voie réservée aux piétons et que partir à pied serait contrevenir à la loi. D’abord absurde, ce postulat semble pertinent en soulignant d’abord, cette manière qu’ont les autorités de pousser les gens à la faute pour pouvoir les briser de manière plus ou moins légitime, mais aussi dans la critique de l’administration et l’obéissance aveugle aux règles.
Plus largement, c’est aussi l’illusion du confort et le nivèlement par le bas qui sont abordés dans Le drive-in de l’enfer. Les pensionnaires sont logés, nourris, divertis (ciné pop-corn et beuh à volonté) et sans soucis. Il est vrai que l’extérieur tel qu’il est décrit n’est pas spécialement stimulant, alors pourquoi partir ? pourquoi remettre en cause cette mesure ? pourquoi nourrir une forme de ressentiment à l’encontre du gouvernement alors que ce sont les étrangers qui ont déboulé dans le drive-in qui sont directement responsables de l’épuisement des ressources disponibles ? Voilà, même si le drive-in a ses petites frappes, Crabs se retrouve davantage confronté à une forme aiguë d’apathie et de renoncement qu’à de l’agressivité pure et dure, d’autant que sa copine, elle, évolue, et se fond finalement très bien dans son nouvel environnement.
Sur la forme, Le drive-in de l’enfer est un peu inégal, un peu maladroit mais il dégage pas mal de personnalité. Le score synthé et l’ambiance générale très typée années 1990 fonctionnent plutôt bien. Loin d’apparaître en total décalage avec le récit ou, avec le recul, comme ridicules, ils renforcent le côté intemporel et évocateur du film y compris dans ses délires mécaniques et sa séquence « auto-tamponneuses » et saut de camion finale.
Une belle petite curiosité en somme.
Arf... Ce film n'est pas assez riche en ingrédients pour jouer dans de bonnes conditions avec une grille de 36 cases...
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