Le continent fantastique
Aventure camomilleTitre original (ou alternatif) : Voyage au centre de la Terre, Viaje al centro de la Tierra
Des choses à dire sur ce film
Le continent fantastique est une adaptation fauchée de Voyage au centre de la Terre. Très fauchée. N’espérez même pas une orgie de monstres en caoutchouc filmés en gros plans ou de lézards sur le dos desquels auraient été collés des crêtes, des ailerons et autres appendices... Y en a bien un peu mais vraiment très peu. Les stock-shots de volcans en éruption et autres trucs spectaculaires sont assez timides eux aussi. Tout comme les maquettes et les filets d’eau filmés en très gros plan incapable d’offrir leur petite dose de plaisir kitsch...
Mais plus que le manque de budget, ce qui pêche dans Le continent fantastique, c’est que rien n’est fait pour essayer d’en tirer partie. En fait rien n’est fait. Il ne se passe rien. Pire, toute idée qui a le malheur de surgir est immédiatement évacuée : la petite équipe du professeur Lindenbrook (Kenneth More) rencontre un type (Jack Taylor), comme ça, à plusieurs kilomètres sous la surface et ne pose pas vraiment de question ; s’il y a bien une tentative de montrer que cet étrange personnage cache quelque chose, rien n’est fait pour entretenir le suspense... ni même y apporter une conclusion ; en effet, s’il est suggéré qu’il est lié à une civilisation qui vit sa vie dans les entrailles de la terre, rien n’est vraiment précisé ; quant à la découverte rapide de cette civilisation par l’intermédiaire d’un plan montrant un laboratoire vaguement futuriste et les quelques scientifiques qui s’y agitent, elle n’appelle pas d’autre réaction chez le groupe de Lindenbrook qu’un « Je suppose que sous terre il faut s’attendre par principe à de l’inattendu »...
Sur la forme, c’est guère mieux, toute action qui fait mine de partir est immédiatement avortée : un monstre en caoutchouc fait une apparition ? Il disparait quelques secondes plus tard, pour toujours. Deux mastodontes s’affrontent à quelques encablures de la coquille de noix des héros ? Aucune conséquence. Et quand ces mêmes héros se retrouvent par mégarde en plein milieu de tortues potentiellement dangereuses, leur agressivité ne se traduit que par des gazouillis... Il ne se passe jamais rien et les héros, qui ne se montrent pas très très réactifs quand une membre de l’équipe, égarée, hurle tant et plus, ne s’y trompent pas.
Au final, Le continent fantastique c’est le genre de film devant lequel on serait tenté de se dire qu’on ne louperait pas grand-chose en piquant un petit roupillon, et c’est un peu vrai. Mais ce serait au final prendre aussi le risque de passer à côté des meilleurs moments (parmi lesquels quelques bouffées délirantes de comédiens de doublage et les apparitions malheureusement trop brèves d’un homme en costume de gorille à même de ravir les amateurs du genre) tellement ceux-ci sont fugaces...
Arf... Ce film n'est pas assez riche en ingrédients pour jouer dans de bonnes conditions avec une grille de 36 cases...
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