Labyrinthe
Meurtre à CarcassonneChiant, voire carrément pénible | |
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regards incrédules
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Des choses à dire sur ce film
Si les berlines étaient l’unité de mesure de la connerie, Labyrinth attendrait bien 23-24 grosses berlines.
Adapté du roman éponyme de Kate Mosse, le téléfilm part avec un sérieux handicap : la vague thriller ésotérique qui a suivi la parution et l’adaptation de Da Vinci Code. Le terrain est instable et il n’en faut pas beaucoup pour s’enfoncer lamentablement dans la stupidité à la manière d’une grosse berline qui essaierait de franchir le passage du Gois 4 heures après la marée basse.
Confirmation dès l’ouverture avec une présentation écrite sentencieuse au possible. S’en suivent des aventures sur deux époques, le XIIIe siècle et les années 2000. L’idée n’est pas inintéressante en soi, mais les récits peinent à réellement s’articuler (ou du moins le faire sans que ça paraisse extrêmement artificiel ou facile) d’autant que le résultat est déséquilibré. En effet, la partie médiévale, sans être particulièrement passionnante, est plutôt soignée (Christopher Smith avait plutôt bien restitué le XIVe siècle, deux ans auparavant, dans Black Death), tandis que la partie contemporaine tient malheureusement plus du Meurtre à - insérer le nom du patelin vaguement touristique le plus proche -.
Les clichés, dans cette partie du récit, s’accumulent à la vitesse d’une grosse berline lancée sur la RN 145 un mardi midi : société secrète et personnages caricaturaux qui se donnent à qui mieux-mieux des airs énigmatiques, de l’avocat au pin’s en forme de croix qui lance des chaises de jardin quand il n’est pas content à la femme mi-fatale mi-raisin à la tête d’un empire financier ; des personnages qui agissent en dépit du bon sens pour ménager quelques retournements ; des archétypes de rituels ancestraux ; des morts étranges ; des sites touristiques ; un truc plus ou moins lié à la bible ; et des enjeux dont on se fout comme de sa première grosse berline... À l’image de la séquence qui conclut - presque - l’aventure d’Alice (Vanessa Kirby), où on la voit caresser l’air pénétré les pierres du château de Montségur pour souligner son lien émotionnel avec le passé toussa toussa, le métrage en entier est beaucoup trop premier degré et sentencieux pour son propre bien.
Tout ça pourrait être rigolo façon téléfilm de terroir con-con sauf que Christopher Smith est quand-même un bon réalisateur, et qu’on ne peut pas trop compter sur de grosses fautes. Tout au plus a-t-on droit à un côté magie du cinéma avec un festival de coups pouet pouet type figurant passé par le fil de l’épée filmé de profil, l’épée passant entre le torse et le bras (oui, oui), ou encore une scène d’immolation à la chaîne filmée, là encore, de profil, avec un brasier au premier plan et des figurants poussés les uns après les autres qu’on devine quand même placés quelques mètres derrière... Fred Olen Ray n’aurait pas fait mieux. Accessoirement quelques trucs bien crétins viennent pimenter l’ensemble : sang d’un meurtre pas si récent qu’on récupère bien liquide du bout du doigt ; le fait que de méchants hommes de main écoutent du Plastic Bertrand en boucle parce que ouais le film se passe en France... ce qui n’empêche pas, d’ailleurs, tout le monde, français compris, de parler anglais ; ou encore nobliau fanatique qui va faire des cathares « d’honnêtes chrétiens même [s’il] doi[t] tuer jusqu’au dernier d’entre eux pour y parvenir ». Mais bon voilà, c’est lisible comme les courbes d’une grosse berline, les décors naturels sont mis en valeur, l’ambiance médiévale est relativement bien restituée et Smith se paye quelques beaux plans.
Idem pour le casting qui, quoique bancal n’est pas complètement à la ramasse : Tom Felton, bon acteur au demeurant ici dans un rôle qui ne lui correspond pas du tout, John Hurt qui n’en fout pas une rame (ce qui est compréhensible au vu ce qu’on lui propose) mais qui reste écrasant de charisme, Tony Curran impeccable en beau salaud ou encore Vanessa Kirby qui ne s’en sort pas trop mal en ingénue prise dans une histoire qui la dépasse... Voilà on est à 10000 grosses berlines des Stéphane Bern, Stéphane Plaza, Michel Cymès, Annie Grégorio, Florence Pernel...
Au final, Labyrinth c’est loin d’être bon, c’est pas hyper mauvais... c’est juste sacrément chiant.
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Attention, parmi ces 100 ingrédients, seuls 50 figurent dans la recette de ce film (sur les 57repérés par l'équipe d'Incredulos Vultus) ; ce qui veut dire que 50 ingrédients de cette liste ne se trouvent pas dans ce film.
Bonus
Personnage > Agissement
Souvent pour donner des éléments au spectateur... Parfois pour réveiller accidentellement une entité maléfique.
Tu rencontres quelqu’un ? Présente-toi en chantant. Tu traverses un moment de désespoir ? Chante ton désarroi à la face du monde. Tu penses que tu n’as pas été assez clair·e sur pourquoi tu réagis de manière agressive face à ta famille (et parce que le film s’adresse à des gosses, qui sont par définition teubé·es) ? Explicite-le en chanson.
Et en partant de cinq bons mètres.
Concerne généralement les sbires et les seconds couteaux.
Avant de mourir la/le mourant·e formule une demande à la personne proche, qui lui fait la promesse d’honorer cette demande.
« Je te promets de m’occuper de ton fils. », « Je te promets de te venger. », « Je te promets de trouver qui a fait ça. »
Les personnes qui composent un groupe en danger ne trouve rien de mieux à faire que de se séparer pour mieux se faire dégommer, alors que c’est vraiment la dernière chose à faire.
Suis généralement des appels anonymes répétés qui mette le personnage sur les nerfs, mais pas de bol ce coup-ci, car le chapelet d’injures est adressé à quelqu’un d’autre qui appelle justement à la suite des coups de fils fantômes.
Personnage > Caractéristique
Personnage > Citation
Personnage > Héros ou héroïne
Personnage > Interprétation
Personnage > Méchant·e
Personnage secondaire
Amateur de bière bas de gamme et de grosses bagnoles/de sportives rouges à bandes blanches. Oh, et il porte la veste rembourrée de l’équipe de foot.
& assimilé : fidèle destrier, chaton sauvage, dragon rigolard, extra-terrestre... Qu’il soit gourmand, lourdingue ou paresseux, c’est sa loyauté qui le caractérise avant tout.
Petit bonus : s’il ne partage pas la même langue que le héros qu’il accompagne, tous les deux s’entendent quand même à la perfection.
Personnage surtout présent dans les films pour la jeunesse.
Réalisation
Ou bien se fait bouler, d’ailleurs...
La touche eighties.
La dernière image du film, souvent une image de joie ou de victoire, est gelée, soit pour quelques secondes, soit pour tout le générique de fin.
Quoi de mieux que de terminer un film en s’amusant de la mort des sales types qui ont pourri la vie du héros pendant plus d’une heure et demie ?
Voire zoom arrière qui emmène le spectateur jusque dans l’espace.
Ralenti = oh là là, attention, il se passe quelque chose de dramatique !
... et qui signifie la sortie de coma du personnage (& variantes)
Ou « X mois/années plus tard/plus tôt » (inclut à ce titre les cartons au même titre que les incrustations à proprement parler)
À l’adresse du spectateur. Direct. Sans vaseline ni repas aux chandelles.
Réalisation > Accessoire et compagnie
Réalisation > Audio
Inclut des insultes lancées avec un accent de titi parisien
Comme une épée tirée d’un fourreau en cuir ; et par extension, tout bruit métallique absolument impossible.
Woosh pour les coups donnés dans le vide (entraînements, démonstrations de rapidité) et cling dans les combats réels... Ah oui, et les armures font bong parfois.
Réalisation > Surprise !
- une musique stridente accompagne l’arrivée dans le champ d’une main qui se pose sur l’épaule du personnage que l’on suit, mais ce n’était que la main d’un ami.
- un discours d’un officiel mécontent laisse croire à une sanction terrible pour un personnage, jusqu’à l’annonce d’une remise de médaille annoncée avec un grand sourire.
Exemples :
Scénario > Blague, gag et quiproquo
Scénario > Contexte spatio-temporel
Scénario > Dialogue
- Un personnage étranger ponctue ses phrases, parfaitement construites d’un point de vue grammatical, de mots clés de sa langue d’origine (à titre d’exemple un mexicain peut prononcer sans fourcher acide acétylsalicylique mais semblera incapable de dire sir ou mister en VO, monsieur en VF, et se bornera à dire señor) ;
- Les personnages étrangers parlent entre eux en français pour ce qui est de la VF (mais avec un accent quand même)... Y compris dans les QG de l’armée allemande, dans les films qui se déroulent pendant la seconde guerre mondiale, par exemple ;
- C’est tout aussi crétin pour les extraterrestres dont la langue maternelle est l’anglais. Mais on ne poussera pas le vice jusqu’à cocher cette entrée pas plus qu’on ne la cochera pour les films historiques même si, pour rappel, on ne parlait pas anglais dans la Rome antique.
Entrent dans cette catégorie deux trucs insupportables :
Ou qui commence par un sifflement bien entendu.
Scénario > Élément
Avec tout ce qu’on peut en attendre formellement : plan d’ensemble depuis l’extérieur de la cabine ou baignoire, plan rapproché de profil du personnage qui redresse légèrement la tête dans un soupir de soulagement tandis que le jet d’eau lui frappe le torse, plan de face le montrant incliner sa tête d’un côté et de l’autre les yeux fermés...
A toujours un côté poseur, publicitaire, affecté. Le personnages ne se mouche pas dans ses doigts, ne grimace pas quand le jet d’eau lui éclabousse la tronche.
Suivant le contexte peut être filmé par le prisme Vue subjective.
Moment de calme qui peut être interrompu.
Scénario > Ficelle scénaristique
Scénario > Situation
Thème > GI Joe
Thème > N’importe quoi
Thème > Rejets, moqueries ou discriminations
Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes
Thème > Testostérone
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les
57 ingrédients
et les 11 types de morts
de ce film
Personnage > Agissement
-
À voix haute | Lit ou fait la lecture
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Bagarre | Brise nuque
- Drame | Ferme les paupières d’un·e mort·e
-
Lance une attaque surprise dans le dos d’un personnage... en parlant voire en hurlant
-
Mort | Fait une promesse à un·e mourant·e
-
Mort | Meurt dans les bras d’un autre personnage
-
Se libère de ses liens | En toute discrétion
- Vie de merde | Vomit
Personnage > Caractéristique
-
Blues | N’arrive pas à se remettre d’une rupture
-
Pas très net·te | Entend des voix ou a des visions
-
Super pouvoir | A un œil de lynx
- Super pouvoir | Ces gens sont beaucoup trop beaux !
- Super pouvoir | Il/elle sait tout faire
Personnage > Citation
- Déclare | « Que Dieu vous/nous/te protège/garde/vienne en aide etc. »
-
Ordonne | « Tuez-le ! » / « Tuez-la ! »
- Prévient | « Ne faites confiance à personne. »
Personnage > Héros ou héroïne
Personnage > Interprétation
Personnage > Méchant·e
Personnage secondaire
Réalisation
- Bagarre | Effet de ralentis, de sacades, de sifflements au cours d’une bataille
- Fin | Le film se termine sur un baiser
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Fin | Mot d’esprit/répartie comique
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Fin | Plan grue/hélico qui s’éloigne en montant
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Grammaire | Ralentis injustifiés et insupportables
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Gros plan | sur un œil qui s’ouvre
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Habillage | Incrustation de texte sur l’écran : lieu, date, heure, etc.
- Média | Point de situation par un reportage télé, radio ou presse écrite
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Ouverture ou fin | Voix off d’introduction ou de conclusion
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Ouverture | Présentation écrite de l’univers, de la situation, du personnage, du contexte voire définition
- Reconstitution de souvenirs, récit, accompagnés d’une voix-off
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Technique | Faux raccord flagrant
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Technique | La caméra bouge pour simuler un tremblement de terre ou une secousse
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Tension | Caché·e
Réalisation > Audio
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Ambiance sonore | Concert de klaxon pendant un embouteillage
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Bruit exagéré | Bruit métallique injustifié
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Bruit exagéré | Coup de couteau
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Bruit exagéré | Les épées, cannes, flèches, lances font woosh et cling !
- Effet | Cri de Wilhelm
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Effet | Mort/suicide hors champ : recours à un panoramique ou à un plan d’ensemble/plan large, coup de feu ou cri en fond sonore
Réalisation > Surprise !
Scénario > Contexte spatio-temporel
Scénario > Dialogue
Scénario > Élément
- Problèmes familiaux | Rivalités au sein de la fratrie
-
Scène de douche quasi publicitaire
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Un·e proche meurt sous ses yeux
Scénario > Ficelle scénaristique
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Cauchemar | Se réveille en hurlant/en sueur/en sursaut
- Secret révélé dans le dernier soupir d’un·e mourant·e
Scénario > Situation
-
Agissement | Conversation privée entendue à l’insu des personnes qui parlent
- Émotion | Moment prière (élan collectif) (à trier)
-
Tension | Torture
Thème > N’importe quoi
Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes
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