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Labyrinthe

Meurtre à Carcassonne

Titre original : Labyrinth
source synopsis et images : Columbia Pictures
Fiche créée le 10 février 2023 et mise à jour le 12 février 2023

Des choses à dire sur ce film

Si les berlines étaient l’unité de mesure de la connerie, Labyrinth attendrait bien 23-24 grosses berlines.
Adapté du roman éponyme de Kate Mosse, le téléfilm part avec un sérieux handicap : la vague thriller ésotérique qui a suivi la parution et l’adaptation de Da Vinci Code. Le terrain est instable et il n’en faut pas beaucoup pour s’enfoncer lamentablement dans la stupidité à la manière d’une grosse berline qui essaierait de franchir le passage du Gois 4 heures après la marée basse.
Confirmation dès l’ouverture avec une présentation écrite sentencieuse au possible. S’en suivent des aventures sur deux époques, le XIIIe siècle et les années 2000. L’idée n’est pas inintéressante en soi, mais les récits peinent à réellement s’articuler (ou du moins le faire sans que ça paraisse extrêmement artificiel ou facile) d’autant que le résultat est déséquilibré. En effet, la partie médiévale, sans être particulièrement passionnante, est plutôt soignée (Christopher Smith avait plutôt bien restitué le XIVe siècle, deux ans auparavant, dans Black Death), tandis que la partie contemporaine tient malheureusement plus du Meurtre à - insérer le nom du patelin vaguement touristique le plus proche -.
Les clichés, dans cette partie du récit, s’accumulent à la vitesse d’une grosse berline lancée sur la RN 145 un mardi midi : société secrète et personnages caricaturaux qui se donnent à qui mieux-mieux des airs énigmatiques, de l’avocat au pin’s en forme de croix qui lance des chaises de jardin quand il n’est pas content à la femme mi-fatale mi-raisin à la tête d’un empire financier ; des personnages qui agissent en dépit du bon sens pour ménager quelques retournements ; des archétypes de rituels ancestraux ; des morts étranges ; des sites touristiques ; un truc plus ou moins lié à la bible ; et des enjeux dont on se fout comme sa première grosse berline... À l’image de la séquence qui conclut - presque - l’aventure d’Alice (Vanessa Kirby), où on la voit caresser l’air pénétré les pierres du château de Montségur pour souligner son lien émotionnel avec le passé toussa toussa, le métrage en entier est beaucoup trop premier degré et sentencieux pour son propre bien.
Tout ça pourrait être rigolo façon téléfilm de terroir con-con sauf que Christopher Smith est quand-même un bon réalisateur, et qu’on ne peut pas trop compter sur de grosses fautes. Tout au plus a-t-on droit à un côté magie du cinéma avec un festival de coups pouet pouet type figurant passé par le fil de l’épée filmé de profil, l’épée passant entre le torse et le bras (oui, oui), ou encore une scène d’immolation à la chaîne filmée, là encore, de profil, avec un brasier au premier plan et des figurants poussés les uns après les autres qu’on devine quand même placés quelques mètres derrière... Fred Olen Ray n’aurait pas fait mieux. Accessoirement quelques trucs bien crétins viennent pimenter l’ensemble : sang d’un meurtre pas si récent qu’on récupère bien liquide du bout du doigt ; le fait que de méchants hommes de main écoutent du Plastic Bertrand en boucle parce que ouais le film se passe en France... ce qui n’empêche pas, d’ailleurs, tout le monde, français compris, de parler anglais ; ou encore nobliau fanatique qui va faire des cathares « d’honnêtes chrétiens même [s’il] doi[t] tuer jusqu’au dernier d’entre eux pour y parvenir ». Mais bon voilà, c’est lisible comme les courbes d’une grosse berline, les décors naturels sont mis en valeur, l’ambiance médiévale est relativement bien restituée et Smith se paye quelques beaux plans.
Idem pour le casting qui, quoique bancal n’est pas complètement à la ramasse : Tom Felton, bon acteur au demeurant ici dans un rôle qui ne lui correspond pas du tout, John Hurt qui n’en fout pas une rame (ce qui est compréhensible au vu ce qu’on lui propose) mais qui reste écrasant de charisme, Tony Curran impeccable en beau salaud ou encore Vanessa Kirby qui ne s’en sort pas trop mal en ingénue prise dans une histoire qui la dépasse... Voilà on est à 10000 grosses berlines des Stéphane Bern, Stéphane Plaza, Michel Cymès, Annie Grégorio, Florence Pernel...
Au final, Labyrinth c’est loin d’être bon, c’est pas hyper mauvais... c’est juste sacrément chiant.

  2 Regards incrédules
  1. Quelques effets qui dénotent dans une production de ce type.
  2. Les sbires qui semblent n’écouter que Ça plane pour moi de Plastic Bertrand.



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Personnage > Agissement

Personnage > Caractéristique

Personnage > Citation

Personnage > Héros ou héroïne

Personnage > Méchant·e

Personnage secondaire

Réalisation

Réalisation > Audio

Réalisation > Surprise !

Scénario > Contexte spatio-temporel

Scénario > Dialogue

Scénario > Élément

Scénario > Ficelle scénaristique

Scénario > Situation

Thème > N’importe quoi

Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes

??? Vous avez repéré un ingrédient manquant ???

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