Au hameau de Gourdifflots, en plein Bourbonnais, deux paysans retraités, « le Glaude » et « le Bombé », se tiennent volontairement à l’écart du monde extérieur, plus occupés à faire bombance et à honorer la dive bouteille qu’à se soucier de la marche du siècle. Un soir, après bien des excès alimentaires et un formidable concours de pets, ils voient avec étonnement une soucoupe volante se poser dans leur jardin. Le Glaude accueille comme un vieil ami le curieux et débonnaire extraterrestre et lui offre un peu de sa fameuse soupe aux choux, si délectable que « la Denrée », surnom de l’extraterrestre, va fidèlement revenir, conquis par le goût exquis du potage…
Un agent de police utilise pour prendre une déposition un système qui aurait pu apparaître dans un épisode de Sauvés par le gong.
Les bruitages du chat.
Des choses à dire sur ce film
On ne peut pas dire, La Soupe aux Choux n’est pas entièrement creux. Il y a une base (en majorité due au bouquin dont il est l’adaptation) et des thématiques intéressantes : la description d’un monde où les dirigeants n’en ont que pour l’expansion économique au détriment de l’épanouissement de leurs administrés et dans lequel ceux qui sont à rebours, ceux qui veulent prendre le temps, ceux qui aiment la simplicité, finissent parqués dans une réserve est particulièrement savoureuse. Ce passage surréaliste pas très éloigné de la tournure absurde que prennent les évènements dans Calmos fonctionne plutôt bien. Il appuie aussi l’idée que s’ils ne sont pas qualifiés d’amish, ceux qui ont d’autres ambitions que le développement économique sont en tout cas considérés comme des extraterrestres par des élus complètement hors sol.
On y trouve étonnamment aussi un fond de tristesse, un fond de tendresse liés au personnage de Francine (Christine Dejoux qui joue maaaal). Sa résurrection est intéressante en soi, elle permet d’élever le décalage entre le personnage principal et le monde qui l’entoure au rang de blessure. La perspective d’une deuxième chance et les paroles de Francine, la différence d’âge, l’évolution de la société vont faire réaliser au Glaude (Louis de Funès) que s’il a profondément aimé sa femme, il l’a, peut-être, mal aimée, et, en tout cas, il ne peut plus l’aimer de la même manière. Accepter de la laisser partir est finalement le seul choix possible. Ou plutôt, accepter de partir lui-même, quitter un monde dans lequel il est condamné à ne jamais trouver sa place est finalement le seul choix possible.
Sauf que voilà tout est rapide, incohérent, les scènes se succèdent à la va comme je te pousse, les décisions et les revirements tombent comme un cheveu sur la soupe. C’est un des principaux problèmes du film et c’est loin d’être le seul : l’humour pouet-pouet déployé (et un Louis de Funès cantonné à son registre habituel), ne profite ni au récit, ni à ce qu’il peut soulever et annihile toute sa poésie un peu drôle. Et si encore c’était marrant... mais même pas.
Arf... Ce film n'est pas assez riche en ingrédients pour jouer dans de bonnes conditions avec une grille de 36 cases...