La Poison

Divorce à l’ancienne
Paul Braconnier et sa femme Blandine n'ont qu'une seule idée en tête : trouver le moyen d'assassiner l'autre sans risque. Paul rencontre dans ce but un célèbre avocat qui lui explique comment procéder. Paul tue ensuite sa femme d'un coup de couteau dans le ventre, pendant qu'elle lui verse du poison...
source synopsis et images : Gaumont
Fiche créée le 30 novembre 2022 et mise à jour le 18 mai 2023

Des choses gentilles à dire sur ce film

Furieusement drôle, violemment acide, terriblement humain, La Poison est souvent considéré comme un chef-d’œuvre du cinéma français et ce n’est pas pour rien.
Le scénario est simple et efficace. L’histoire est suffisamment simple pour être appréciée par tous (quoique le film ait fait grincer pas mal de dents à sa sortie) mais sa construction, dans ses jeux de causes, de conséquences, d’implications, d’imprécations, tient par contre beaucoup du mécanisme d’horlogerie... et un peu aussi du jeu de massacre : l’événement central du film, l’assassinat d’un conjoint, va servir à critiquer frontalement ou dessiner un sourire en coin, la justice naturellement, la presse (les bons vieux choux gras), l’institution du mariage, la société rurale - mais pas que - de l’époque (avec les mécanismes de rumeur, le poids des histoires de cul, le meurtre devenu chanson populaire), le développement économique à tout prix. Les villageois qui, en quête d’un miracle pour rendre leur village attractif se montrent finalement reconnaissants envers Paul Braconnier (Michel Simon) pour le meurtre de sa femme, grâce auquel il y a eu des titres dans la presse en grosses lettres, un nouveau poteau indicateur et une nouvelle manne économique avec la maison du crime.
Tout un travail d’écriture qu’on savoure dans les personnages mis en scène, autant les principaux que les secondaires, qui vont porter chacun - ouvertement comme Paul Braconnier ou à leur insu, comme les villageois -, dans leurs situations, dans leurs caractères, dans leurs mots, dans leurs agissements, un bout de critique féroce. Les dialogues relèvent quant à eux de l’orfèvrerie. Les morceaux de bravoures que sont le premier entretien de Paul avec son avocat (Jean Debucourt), la seconde confrontation, en miroir, sont un délice ; la scène du tribunal, aux accents parfois vibrants du discours final du petit coiffeur juif du Dictateur, mais surtout d’un cynisme ravageur, est l’une des plus belles manières de faire mettre à la justice le nez dans son caca. La réalisation et le montage ne sont pas en reste, la dernière partie qui juxtapose le procès et les jeux d’enfants est un régal.
Inutile de préciser que l’interprétation est à l’avenant, Germaine Reuver, Jean Debucourt, Pauline Carton, pour ne citer que ceux-là, sont extraordinaires. Quant à Michel Simon, bin c’est Michel Simon, là encore c’est un monstre sacré et ce n’est pas pour rien...



Arf... Ce film n'est pas assez riche en ingrédients pour jouer dans de bonnes conditions avec une grille de 36 cases...


Consulter les 10 ingrédients et les 2 types de morts de ce film

Personnage > Agissement

Personnage > Caractéristique

Personnage > Interprétation

Réalisation

Réalisation > Audio

Scénario > Blague, gag et quiproquo

Scénario > Dialogue

Scénario > Élément

Thème > Rejets, moqueries ou discriminations


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