L’Homme qui a volé le soleil

Comme un chien enragé qui court après une voiture
Un professeur de sciences de lycée construit une bombe atomique et menace de la faire exploser si les autorités ne répondent pas à ses exigences. Mais l'excentricité de ses demandes déroute la police.

Titre original (ou alternatif) : 太陽を盗んだ男 ; The man who stole the sun
source synopsis et images : Kitty Films Tristone Entertainment
Fiche créée le 27 août 2024 et mise à jour le 27 août 2024

Des choses gentilles à dire sur ce film

Un homme absorbé par l’observation d’une centrale. À l’air libre, dans les herbes hautes, il mastique frénétiquement un chewing-gum, forme machinalement une belle bulle bien ronde qui éclate dans un bruit sec tandis que s’ouvre le générique. Sur fond de musique seventies, on découvre davantage le personnage de Makoto (Kenji Sawada) le visage d’abord collé à la vitre d’un métro bondé. Il est professeur de physique. Il n’est pas à sa place. Ou peut-être est-ce le monde autour de lui qui n’est pas à la sienne.
L’ouverture de The man who stole the sun donne pas mal de clés. Mais pas toutes. Si on sait que Makoto a un côté enfantin, un côté poète, un côté désabusé et que sous ses airs d’albatros qui dort parfois pendant ses cours ou se livre à des imitations de Tarzan dans la cour du lycée, ça reste une pointure dans son domaine, on ne sait pas véritablement ce qui va le motiver à construire une bombe atomique dans son appartement. Lui-même ne semble pas savoir non plus.
Il y a un peu de curiosité scientifique dans sa démarche, un peu de lubie aussi, de celles qui aident à tenir jusqu’au lendemain et au jour d’après, la construction de la bombe va même alimenter ses cours et se heurter à la totale indifférence de ses élèves, mais rien qui ne ressemble à un but autre que la construction de la bombe atomique pour la construction de la bombe atomique. Si bien qu’au moment où les premiers échanges avec les autorités ont lieu, Makoto avoue ne pas avoir réfléchi à la question des revendications. Il se rabattra dans un premier temps sur la retransmission en intégralité d’un match de baseball... Faute d’avoir réussi à dresser sa liste de revendications (sur laquelle il travaille en cours), il demande ensuite la participation de la population lors d’une émission de radio, nourrissant dès lors chez l’animatrice une certaine forme de fascination.
De fait, The man who stole the sun oscille entre comédie, thriller psychologique, bon vieux policier et romance. Les repères sont aussi brouillés quant aux deux personnages principaux Makoto, le trouble fête qui veut hurler son désarroi à la face du monde, et Yamashita (Bunta Sugawara) le flic qu’il a lui même contacté pour lui faire face.
La propension de Makoto à recourir au déguisement, en femme enceinte notamment, la bombe faisant office de ventre arrondi (quelle super image), le classe dans la catégorie génie du mal, une figure qui a, dans l’absolu, quelque chose de fascinant. Makoto est même attachant. Il dégage quelque chose de juvénile (souligné aussi par les référence à la culture populaire qui peuvent lui être attachées : Tetsuwan Atom : Uchû no yûsha, Ultraman Leo...) qui contribue petit à petit à l’asseoir comme héros au détriment de l’inspecteur Yamashita, symbole d’ordre, de rigidité et d’intransigeance, auquel Bunta Sugawara de surcroit prête ses traits burinés et sa brosse raide.
Le récit de Leonard Schrader (le frère de Paul) articulé autour de Makoto fait qu’on marche dans ses pas. La mise en scène de Kazuhiko Hasegawa et l’interpretation de Kenji Sawada donnent une envie irrépressible de l’accompagner foutre des coups de pieds dans les fourmilières... quitte à perdre ses cheveux par poignées et vomir ses dents et le reste.
Avec The man who stole the sun, Schrader et Hasegawa cernent un monde et une époque, qui derrière une certaine forme d’insouciance et de légèreté, sont sur le point d’exploser. À moins qu’ils aient juste capté un petit bout de ce qu’est l’humanité. Bref, un bijou punk et nihiliste.



Arf... Ce film n'est pas assez riche en ingrédients pour jouer dans de bonnes conditions avec une grille de 36 cases...


Consulter les 23 ingrédients de ce film

Personnage > Agissement

Personnage secondaire

Réalisation

Réalisation > Accessoire et compagnie

Réalisation > Audio

Scénario > Blague, gag et quiproquo

Scénario > Élément

Scénario > Ficelle scénaristique

Scénario > Situation

Thème > N’importe quoi

    Ce film ne contient aucune mort


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