L’homme des cavernes
Ringo alunda BarbaraTitre original (ou alternatif) : Caveman
Des choses gentilles à dire sur ce film
Ah quelle joie de batifoler en peau de bête dans l’arrière pays mexicain, dans l’état de Zacatecas, à s’amuser à lancer des Atouk (prénom), des ool (mot signifiant nourriture) et des zugzug (mot signifiant sexe) et à s’imaginer poursuivi par des dinosaures affublés d’un strabisme divergent... C’est en tout cas c’est l’impression que donnent Ringo Starr et Dennis Quaid sous la direction de Carl Gottlieb dans Caveman film de 1981.
Sorti la même année que la Guerre du feu et la Folle histoire du monde, Caveman s’attarde comme les deux autres sur les origines de l’humanité et son goût pour les gros gigots et, plus largement, les plaisirs de la chair, ainsi que les bagarres autour des gros gigots et des plaisirs de la chair. Mais là où la Guerre du feu et la Folle histoire du monde ont pu marquer les esprits, Caveman a, lui, presque totalement disparu des mémoires si ce n’est de celles des fans des Beattles et des amateurs de potins mondains puisque c’est sur ce film que les chemins de Ringo Starr et de Barbara Bach se sont croisés.
Et effectivement, il ne se passe pas grand-chose dans Caveman. Tout comme dans Un million d’années avant J.C. dont il se pose comme la parodie, on suit les déambulations d’hommes et de femmes des cavernes qui... bin qui pas grand-chose. Est-ce chiant pour autant ? Eh bien pas tant que ça non plus. Moins prenant que son modèle, il dégage toutefois un charme un peu similaire et on suit la trajectoire de Atouk (Ringo donc), exclu de son clan, puis de Atouk et Lar (Dennis Quaid), puis de Atouk et Lar et Tala (Shelley Long) et Gog (Jack Gilford), puis de puis de Atouk et Lar et Tala et Gog et les autres avec une certaine affection et sans qu’ils aient besoins de beaucoup de dialogues pour se rendre sympathiques. Naturellement, on retrouve aussi les reptiles fantastiques animés en stop motion, la subtilité de Ray Harryhausen en moins (mais qui constitue un ressort comique en plus), et autres marionnettes chaussettes.
Sur le plan de l’humour, justement, c’est compliqué. Le dinosaure affligé d’un strabisme divergent fait son petit effet c’est sûr, tout comme la représentation de Lana (Barbara Bach) dans le sable : un bonhomme-bâton complété de deux gros ronds au niveau de la poitrine tracé avec un bout de bois par Atouk, la mine nostalgique. Il y a bien aussi une tentative de running gag avec un homme préhistorique de petite taille susceptible de disparaître à tout moment, mais développé de manière trop timide et trop éparse pour fonctionner réellement.
De manière générale, le truc est là, les touches humoristiques sont assez occasionnelles, et on peine à cerner la direction choisie derrière, est-ce une volonté de ne pas trop en faire ? Est-ce qu’il y avait la volonté de trop en faire mais que la majorité des séquences humoristiques tombent à plat ? Y avait-il l’ambition de développer cette espèce d’humour poétique et absurde qui fonctionne dans son incapacité à fonctionner ? L’air de ravi de la crèche qu’affiche le tout jeune Dennis Quaid était-il recherché ? Toujours est-il que l’humour étant un peu le moteur du film, ce flou l’empêche d’installer une vraie dynamique.
C’est dommage Caveman à défaut d’être un délire singulier avait tout du petit délire vraiment sympa... un délire poussé jusqu’à l’édition d’un dico promotionnel anglais/homme des cavernes, lors de l’exploitation en salles en Australie où on retrouve les ool, alunda et autres zugzug.
Arf... Ce film n'est pas assez riche en ingrédients pour jouer dans de bonnes conditions avec une grille de 36 cases...
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