Jeepers Creepers 3
Croquemitaine faisandéDes choses gentilles à dire sur ce film
C’est toujours un peu triste de voir un croquemitaine devenir l’ombre de lui-même, à passer la journée assis la bave aux lèvres dans le hall, à attendre qu’une bonne âme veuille bien faire rouler son fauteuil jusqu’à sa chambre et accepte de lui poser un oreiller sur le visage et appuyer de manière ferme mais tendre jusqu’à la délivrance. Mais non. Il y aura toujours des connards pour lui faire faire un dernier tour de scène avilissant. Puis un autre. Puis un autre. Demandez à Freddy. Demandez à Jason. Demandez à ce pauvre Mike qui a connu récemment une nouvelle fin particulièrement ridicule.
Jeepers Creepers aurait pu et aurait dû s’arrêter à Jeepers Creepers. Victor Salva lui a donné une suite. Pas très bonne mais pas mauvaise non plus : celle-ci a le mérite de ne pas répéter le modèle initial, de sortir deux trois passages d’équarrissage d’adulescents jubilatoires, et d’étoffer sa mythologie. Le choix de Victor Salva de tirer davantage vers l’action dans cet opus n’est pas inintéressant dans son approche pop corn, mais ce faisant, il neutralisait le climat angoissant qu’il avait établi dans le premier film. De là, le ver était dans le fruit.
Pour ce troisième film, on n’a ni l’angoisse, ni le divertissement. Le scenario essaie de reboucler comme il peut avec les différents éléments et les différentes temporalités sans parvenir à quoi que ce soit. En termes d’action, c’est un peu mou, d’autant que Victor Salva a pris la fâcheuse habitude d’abuser des ralentis, rallongeant la durée de scènes qui n’avaient pas besoin d’être rallongées. L’horreur ne bénéficie pas pour autant de la baisse du rythme, le réalisateur peinant à retrouver l’ambiance du premier film. Une débauche d’effets douteux parmi lesquelles des effets pyrotechniques numériques finissent de rendre l’expérience douloureuse. Il faut dire que les moyens dont pouvait bénéficier le réalisateur ont pas mal réduit avec le retrait progressif des investisseurs suite à la redécouverte de son passé pédophile.
Il y avait malgré tout des atouts et des idées, Meg Foster, le camion du premier film, la scène où des types terrifiés sont planqués sous les voitures et les remorques comme des gosses qui auraient pu donner quelque chose de bien... mais voilà rien de tout ça n’est vraiment exploité. Meg Foster n’est pas forcément bien dirigée et n’a pas de personnage suffisamment travaillé sur lequel s’adosser, le camion surnaturel frise le ridicule par la multiplication d’accessoires débiles et mal incrustés, quant à la scène des types planqués, Victor Salva n’arrive pas à en dégager une réelle angoisse. Et que dire du Creeper devenu caricatural à l’extrême...
Une horreur.
Arf... Ce film n'est pas assez riche en ingrédients pour jouer dans de bonnes conditions avec une grille de 36 cases...
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