Interceptor

Vous n’avez pas, monsieur Seagal, le monopole des couilles
Au milieu de l'océan, une capitaine de vaisseau ne peut compter que sur elle-même pour empêcher des assaillants de prendre le contrôle d'une base de défense antimissile.
source synopsis et images : Ambience Entertainment Foryor Entertainment
Fiche créée le 22 mars 2024 et mise à jour le 18 avril 2024

Des choses gentilles à dire sur ce film

Les années 1990... ce temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Matthew Reilly, lui, semble les avoir bien connues et surtout ne pas les avoir oubliées. En écrivant et en réalisant Interceptor, sorti en 2022, il montre en tout cas qu’il en a assimilé l’essence jusqu’au ridicule. Faire un DTV d’action des années 1990 en 2022 est-il pertinent ? Pas vraiment. Faut-il pour autant faire l’impasse sur Interceptor ? Certainement pas.
L’ouverture où se mêlent reliquats de guerre froide et fantasme de terrorisme intéressé met dans le bain. C’est couillon, mal filmé et malgré tout réjouissant. On nous rappelle que le territoire nord-américain est quand-même sacrément à portée des missiles nucléaires russes... et que deux bases anti-missiles sont les remparts du monde libre. Mais que ce passerait-il si les Russes se faisaient voler leur arsenal comme des brêles par des terroristes qui prendraient du même coup les commandes des sites antimissiles ? Que se passerait-il si les terroristes tombaient sur le gars qu’il faut pas ? Et que se passerait-il si ce gars était une meuf (en l’occurrence Elsa Pataky dans le rôle de Cap’n J. J. Collins) ? Parce que ouais 2022 toussa toussa.
Et c’est parti pour 90 minutes de Piège en haute-mer complètement raté mais ô combien réjouissant. Réjouissant parce que c’est vraiment bas du front et que malgré une réalisation parfois aux fraises, ça reste rythmé. Tous les ingrédients sont là, le côté seule (ou presque) contre tous, le méchant calme et séduisant qui dessine des smileys pas contents dans les traces de sang qui dégoulinent sur les vitres, les phrases choc, l’exaltation du soldat entre héroïsme et abnégation...
Réjouissant aussi parce que Interceptor met en scène une héroïne placardisée pour avoir balancé un supérieur aux mains baladeuses, et que du coup, ça dénonce, ça dénonce. Le point de départ est, à défaut d’être original, intéressant, sauf que ces éléments sont apportés avec l’intensité dramatique, là-encore, d’un téléfilm des années 1990. Ceux qui étaient diffusés en début d’aprem’ sur M6. Les flashes, les petits effets de distorsion, les ralentis, une tentative de suicide symbolisée à coups de tubes de médocs posés élégamment sur le côté de la baignoire... toute la panoplie est là et histoire de piétiner les morceaux de retenue, de subtilité et de crédibilité qui auraient pu subsister, Elsa Pataky donne tout ce qu’elle a, y compris lorsqu’il s’agit simplement de regarder avec tendresse le petit mot réconfortant écrit par papa... duquel elle tient du reste sa force, répétant ses paroles comme un mantra « N’abandonne pas », « N’abandonne pas » « N’abandonne pas » qui reviennent comme un leitmotiv presque à chaque fois que J. J. a une épreuve à surmonter.
La rencontre entre l’action qui tabasse et le féminisme de comptoir en guise de background est cristallisée dans une scène où, ligotée face à un ancien collègue nécessairement misogyne (Aaron Glenane), J. J. Collins se fend de cette magnifique tirade : « Hey. Another thing. Never call a woman by anything other than her name. Not honey, or honey pie, or sugar, or sugar pie, or sweetie, or sweetie pie. Not baby, sweetheart, ho, bitch, and above all, most of all, beyond all else, don’t ever, ever, call her darlin’ » avant de lui envoyer un coup de boule. Y a pas : les phrases burnées et les répliques choc, même au féminin, ça reste con.
Et entre une tentative de meurtre à la colle à prise instantanée et une décapitation, Matthew Reilly donne dans l’habillage classique des séquences émotions débiles où on suit les réactions des populations à l’ultimatum lancé en ligne par Alexander (Luke Bracey) dont un plan particulièrement tarte qui montre en gros plan deux mains tenir côte à côte chacune un téléphone diffusant le même message, aux échanges avec les huiles gouvernementales de rigueur et un analyste qui sort des pourcentages de réussite de plan à la manière d’un C3PO sous tranxène.
Bon, dans le genre on préférera quand-même les poids lourds que sont Air force one et Piège en haute mer qui ont nécessairement servi de modèle à Matthew Reilly, ils ont plus de maîtrise, plus de moyens, plus de rythme, plus de tout, mais malgré tout Interceptor est un petit plaisir premier degré très rigolo qui glisse tout seul.
À noter que le mari de Elsa Pataky, Chris Hemsworth, producteur du film, y joue également. Clin d’œil qui tache oblige, il incarne un habitant d’une des villes menacées de destruction qui a refusé de céder à la panique pour mieux suivre les aventures de J. J. diffusées à l’écran, encouragements trumanshowesques en prime. Si les protagonistes y voient certainement une preuve d’amour et de soutien mutuel... de l’extérieur, c’est toujours une mécanique un peu désagréable.
Et pour le féminisme on repassera.



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Choississez 36 ingrédients parmi les 100 que comptent cette liste et placez-les judicieusement dans votre grille.
Attention, parmi ces 100 ingrédients, seuls 50 figurent dans la recette de ce film (sur les 54repérés par l'équipe d'Incredulos Vultus) ; ce qui veut dire que 50 ingrédients de cette liste ne se trouvent pas dans ce film.

Personnage > Agissement

    — Automédication | Arrête une hémorragie avec du Chatterton
    — Bagarre | Valdingue à travers une vitre, une palissade, une porte...
    — Bagarre | Coup dans les couilles (ouch !)

    L’arme des faibles qui fait toujours mouche.

    — Chute dans le vide en criant « Aaaaaah ! »

    À noter dès qu’un personnage tombe de haut en criant.

    — Coolitude | Est frappée par une révélation subite

    Le héros a trouvé un truc mais ne le dit à personne et quitte le groupe précipitamment

    — Passion | Fait preuve de jalousie ou de rivalité féminine

    Bonus de 5 pts si une des femmes au cœur de cette rivalité croise les bras de frustration/colère/mécontentement.

    — Se racle la gorge pour attirer l’attention
    — Se regarde dans un miroir | Introspection, reprise en main (films à corriger)
    — Soupir exagéré de soulagement
    — Stylé | Balance une petite phrase avant de tuer une personne (ou après)

    Parce que tuer une personne ou lui foutre une raclée n’est pas suffisant, il faut aussi se faire plaisir en lâchant une répartie cinglante, spirituelle ou humiliante.

    — Stylé | Se gare pile devant la porte du bâtiment à visiter

    Pour les héros et héroïnes, il y a systématiquement et miraculeusement une place de libre juste en face de toutes les portes d’entrée du monde.

    — Stylé | S’exclament la même chose et en même temps

    & variantes.
    Procédé théâtral très très inhabituel ailleurs que dans des films.


Personnage > Caractéristique

    — Ouh ! | Réactionnaire
    — Tension | Hantée par des souvenirs traumatisants
    — Traîtresse (coup de théâtre)

    & autres taupes : meilleur pote, responsable dévouée à la solde des méchantes (depuis le début ou pas)


Personnage > Citation

    — Commente | « Ça, c’était pour XXXX ! »

    En frappant.

    — Commente | « J’aime les hommes drôles et sensibles, comme toi, gros beta. »

    & Variantes : Je t’aime comme tu es, imbécile...

    — Déclare | « Je veux un avocat ! »
    — Demande | « Dis à [...] que je l’aime »
    — Exprime du soulagement | « Bingo ! »
    — Exprime du soulagement | « Hourra ! » de quartier général

    & variantes : « Hourra ! » de foule, etc.

    — Insulte | « Vous me faites vomir ! »

    & variantes : faites gerber, dégouttez...

    — Menace | « T’es morte... ! »
    — Rassure | « Fais-moi confiance »
    — Récrimine | « Rhaaa... ! Je suis entourré d’imbéciles/d’incapables ! »
    — Réfrène | « Wo-wo-wo-wo-wo ! »

    Ou « A-a-a-a-a-a ! », ce qui signifie au choix « Mais qu’est-ce que tu me racontes là, mec ? », « Attends un peu, toi ! », « Tu penses aller où là ? », « Tu te crois chez Mamie ? », etc.


Personnage > Héros ou héroïne

    — Droiture | Refuse la proposition d’une méchante
    — Fibre héroïque | Discours qui redonne le courage dans un moment désespéré
    — Tension | Donne une leçon de courage face à son bourreau

    & variantes : est insolente face à son bourreau

    — Tension | Son fils, sa fille, sa femme, une proche est en danger, entre les mains des méchantes

Personnage > Interprétation

    — En fait des caisses
    — Interprétation | Rit de manière forcée

    Comment montrer que les personnages vivent un moment de complicité ou de soulagement ? Facile ! on les fait rigoler et le tour est joué ; pas grave si ça sonne faux et artificiel.

    — Se lancent des regards entendus, accompagnés de têtes inclinées

    & variante : tournent leur vers l’autre en même temps avec une mimique étonnée.


Personnage > Méchante

    — Mégalo | Badguysplaining

    Avant de tuer une gentille, le méchant explique son plan


Personnage secondaire

    — Meute compacte de journalistes

    ... qui encombre un couloir, ou le parvis d’une mairie, d’un tribunal...


Réalisation

    — Course-poursuite | Sème la panique en roulant sur le trottoir

    Passants : « Eh mais il est fou », « Attention !  », « Yaaaaaah ! ».
    & variantes de zones piétones : centres commerciaux, galeries marchandes, etc.

    — Émotion | Suspendues à la télé/radio dans l’attente de nouvelles

    L’heure est grave quoi.

    — Fin | Le mot FIN apparaît en toutes lettres à l’écran

    Des fois qu’on aurait pas compris avec le petit mot d’esprit, le baiser langoureux, le plan grue et le thème principal joué crescendo.

    — Fin | Plan grue/hélico qui s’éloigne en montant

    Voire zoom arrière qui emmène le spectateur jusque dans l’espace.

    — Fin | Rond qui se resserre sur le visage d’un personnage
    — Grammaire | Ralenti lors d’une chute ou d’un saut dans le vide
    — Grammaire | Visions : flashs répétés

    + inserts de très gros plans sur les paupières fermées très très fort

    — Gros plan | Pieds d’un personnage battant dans le vide

    Précision : pour les cas de strangulation ou de tirage de col.
    Les personnages suspendus dans le vide ne sont pas concernés.

    — Habillage | Incrustation de texte sur l’écran : lieu, date, heure, etc.

    Ou « X mois/années plus tard/plus tôt » (inclut à ce titre les cartons au même titre que les incrustations à proprement parler)

    — Ouverture ou fin | Voix off d’introduction ou de conclusion

    À l’adresse du spectateur. Direct. Sans vaseline ni repas aux chandelles.

    — Ouverture | Présentation écrite de l’univers, de la situation, du personnage, du contexte voire définition

    Le plus souvent dans une jolie police : lettres gothiques pour la fantasy, typo sobre et anguleuse pour la SF, etc.

    — Ralenti | Personnage qui saute une longue distance, un précipice, entre 2 immeubles, etc..
    — Souvenirs | Introduits avec un flash (et un effet sonore)

    Le plus souvent avec un Wooosh et un fondu au blanc.

    — Tension | Cachée

    La porte ouverte à toutes sortes de faux suspense.

    — Vue subjective | d’une personne droguée, sonnée ou victime de malaise

    Voit de manière floue et penchée.

    — Vue subjective | Animal de compagnie
    — Vue subjective | de menace

    Agresseur, tueur, créature, monstre... Respiration rauque en option.


Réalisation > Accessoire et compagnie

    — Arme | Clic au lieu du Bang

    Plus de cartouche dans le flingue, pile au moment où il en faudrait.

    — Bidons/bombonnes qui explosent quand on leur tire dessus

    Comme dans les jeux vidéos

    — Fusée de détresse
    — Intelligence artificielle de vaisseau/interface/voix de haut-parleur : commente tout/repète les consignes/diffuse un message informatif

    Et tout ce qu’elle fait. D’une voix électronique, monocorde et souvent féminisée naturellement.

    — Mort hors-champ | Gerbe de sang qui éclabousse un mur, une vitre...

    Ça c’est de la suggestion vieux...

    — Pouet-pouet | Effet pyrotechnique hasardeux

    Souvent à base d’étincelles disgracieuses, sans aucun rapport avec la réalité.

    — Tension | Compte à rebours
    — Tension | Jet de vapeur projetée par un tuyau qui fuit

    Le compagnon indispensable de toute usine désaffectée, sous-sol, base militaire, laboratoire, etc.


Réalisation > Audio

    — Ambiance sonore | Alarme stridente de vaisseau spatial/laboratoire/base secrète

    Parce qu’un vaisseau spatial sans alarme c’est une France sans fromages.

    — Bruit exagéré | Baisers passionnés
    — Bruit exagéré | Bruit métallique injustifié

    Comme une épée tirée d’un fourreau en cuir ; et par extension, tout bruit métallique absolument impossible.

    — Bruit exagéré | Coups donnés lors d’un combat au corps-à-corps
    — Bruit exagéré | Les épées, cannes, flèches, lances font woosh et cling !

    Woosh pour les coups donnés dans le vide (entraînements, démonstrations de rapidité) et cling dans les combats réels... Ah oui, et les armures font bong parfois.

    — Bruitage informatique qui pioupioute accompagnant l’incrustation d’un lieu ou d’une date
    — Effet | Lasers qui font « piou-piou », touches d’ordinateurs qui font « pi-pou-pou » etc.

Réalisation > Surprise !

    — Bagarre | Coup de feu qui fait craindre le pire pour l’héroïne ou le héros... jusqu’à ce que la/le méchante s’écroule !

    Concerne aussi le coup qui retentit lors d’une mêlée, ou la/le méchante survit et le héro ou l’héroïne s’écroule.

    — Faux suspense !

    Exemples :

    • une musique stridente accompagne l’arrivée dans le champ d’une main qui se pose sur l’épaule du personnage que l’on suit, mais ce n’était que la main d’un ami.
    • un discours d’un officiel mécontent laisse croire à une sanction terrible pour un personnage, jusqu’à l’annonce d’une remise de médaille annoncée avec un grand sourire.
    — Faux-suspense | Le personnage craint par l’assistance n’est pas le mastodonte qu’on voit entrer en scène mais le petit personnage qui se tient derrière
    — Tension | Menace qui apparaît dans le dos d’un personnage

    Lequel ne se fait pas nécessairement attaquer.


Scénario > Blague, gag et quiproquo

    — Accéléré (gag)

    Benny Hill, petit ange parti trop tôt...

    — Gag reposant sur un handicap physique | aveugle qui tripote les seins d’une femme

Scénario > Contexte spatio-temporel

    — Cliché touristique

Scénario > Dialogue

    — Philosophie ou psychologie de comptoir

    Quand on a la chance de recevoir une leçon de vie comme celle-là, on en profite, parce qu’elle va nous changer à tout jamais.

    — Phrase-choc

Scénario > Élément

    — Interruption pirate des programmes

    Bouh les vilains terroristes.

    — Tension | Porte qui se referme toute seule

    Ça t’apprendra à ne jamais fermer la porte derrière toi nounouille

    — Titre du film énoncé dans le film

Scénario > Ficelle scénaristique

    — Plus de réseau téléphonique
    — Retour d’un personnage qu’on croyait mort
    — Se défait de ses liens en se déboîtant le pouce ou la clavicule

Scénario > Situation

    — Bagarre | Seule une nana peut foutre une branlée à une nana

    Il faut systématiquement une femme dans l’équipe pour pouvoir foutre sur la tronche de la femme de l’autre camp.

    — Enjeu | Empêcher une tuerie de masse (plus ou moins)

    Avec ses petits bras et en n’étant pas cru par la police.

    — Tension | Réussit à franchir in extremis une porte qui l’aurait enfermée

    En glissant en-dessous ou en sautant au centre de ce qui reste d’ouverture.

    — Tension | Suspendue dans le vide
    — Tension | Torture

    Le hobby du/de la méchante.


Thème > GI Joe

    — Accessoire | Menaces qui bipent sur un écran radar
    — Accessoire | Panoplie Raid (points rouges, vision nuit, silencieux, visage peinturluré etc.)
    — Agissement | Salut militaire

    Chef, oui Chef !

    — Ordonne | « Go, go, go ! »

    & variantes


Thème > N’importe quoi

    — Accessoire | Coiffure impeccable, en toutes circonstances

Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes

    — Dépendante | Elles craquent toutes pour ce mâle alpha
    — Image dégradante | Femme casse-couilles

Thème > Testostérone

    — Bagarre | Un seul bras pour les assommer tous

    Mais qui va bien pouvoir gagner entre d’un côté ces cinq brutes rigolardes qui transpirent la confiance en soi et la testostérone et de l’autre ce héros/cette héroïne solitaire calme qui transpire aussi la confiance en soi et la testostérone ?

    — Référence à la taille d’une bite pour (s’auto)complimenter ou insulter

    Et variantes... Poids ou texture des couilles.


(Cette liste d'ingrédients est renouvelée automatiquement tous les 2 mois)



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Personnage > Agissement

Personnage > Caractéristique

Personnage > Citation

Personnage > Héros ou héroïne

Personnage > Interprétation

Réalisation

Réalisation > Accessoire et compagnie

Réalisation > Audio

Réalisation > Surprise !

Scénario > Contexte spatio-temporel

Scénario > Dialogue

Scénario > Élément

Scénario > Ficelle scénaristique

Scénario > Situation

Thème > GI Joe

Thème > Testostérone


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