Gretel & Hansel
De quoi rester sur sa faim
Des choses gentilles à dire sur ce film
Ce film est magnifique, la photo, certaines profondeurs de champ, les décors, on y sent l’odeur des arbres et de la résine, de la brume et du feu de cheminée. Certaines séquences, l’émergence d’une depuis une flaque d’obscurité et la confection des repas, notamment, tout comme la musique de ROB restent durablement en mémoire. Mais une atmosphère seule ne fait pas un film à part entière.
Quelque part Gretel & Hansel est trop beau... Et c’est bien là le problème : cette beauté dévore tout le reste. Il n’y a rien de réellement viscéral, comme peuvent l’être les contes à la base. Pire, elle renforce surtout l’aspect parfois intellectualisant, et très sentencieux pour ne pas dire bavard (les réflexions de Gretel (Sophia Lillis) en voix-off, pas toujours très pertinentes, sont assez agaçantes, en particulier lors du final) de la relecture du conte de Grimm par Oz Perkins qui, quand il n’ouvre pas des portes déjà ouvertes, perd ses spectateurs purement et simplement. Cette esthétique terriblement réussie transforme un film qui se voulait intelligent et aurait pu l’être en film qui se donne seulement l’air intelligent.
Frustrant.