Gentlemen Broncos
Ronald Chevalier’s DarkplaceCe film fait partie du pack de soirée suivant :
Des choses gentilles à dire sur ce film
Moins touchant, moins drôle, moins percutant et moins iconique que Napoléon Dynamite - la parenté esthétique des génériques appelle d’emblée à la comparaison -, ce troisième long de Jared Hess n’en est pas moins un petit bijou kitsch qui fait la part belle, sans arrière-fond moqueur ni amour de façade intéressé et condescendant, à des personnages d’ordinaire considérés comme étant à contre-courant. Le déroulement classique des choses conserve, de fait, une part d’inattendu, une petite fulgurance ici, un moment de tendresse moucheté de résidus de vomi là. Avec, comme il y a toujours chez Hess, la petite attention portée au détail, au petit rien qui en dit beaucoup, à l’image de la remontée de bus de Benjamin (Michael Angarano) et les coups discrets qu’il distribue avec son sac sans s’en rendre compte.
Plus largement, on trouve une parenté un peu étrange, un décalage harmonieux entre le fond et la forme. Le générique, qui voit défiler des bouquins de SF - leurs couvertures particulièrement travaillées servant d’écrin aux noms des membres de l’équipe du film -, est une splendeur. Mais, au-delà de son esthétique, il amorce, avec ses pastiches de couverture associées aux différentes chapelles et thématiques du genre, la question de l’enthousiasme créatif qu’on retrouvera, sous une forme différente, dans les parcours de Benjamin, Ronald Chevalier (Jemaine Clement), Lonnie Donaho (Héctor Jiménez) ou même Judith (Jennifer Coolidge). De la même manière, le récit enchâssé ultra cheap qu’on suit avec plaisir (dans lequel évoluent des cerfs de bataille équipés de fusées, Sam Rockwell, des buggies lunaires et des moumoutes...) traduit formellement la manière dont un récit est lu, influencé, réapproprié, créé, réécrit... en fonction des mains dans lesquelles il atterrit. Au-delà de la caricature affectueuse de l’écrivain en devenir et de l’écrivain à succès (qui a un jour été écrivain en devenir et qui dispense des cours sur l’importance des suffixe -anius, -anous, -onious), Gentlemen Broncos est une petite ode à la littérature, à la création (films fait à la maison et croquis naïfs tout particulièrement) et à l’imaginaire...
Arf... Ce film n'est pas assez riche en ingrédients pour jouer dans de bonnes conditions avec une grille de 36 cases...
Un message, un commentaire ?
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.