Génération Rebelle
Sexe, drogue et rock’n’rollTitre original (ou alternatif) : Dazed and Confused
Des choses gentilles à dire sur ce film
Situé à mi-chemin entre American Graffiti (1975) et Superbad (2007), Dazed and confused (1993) suit une poignée de jeunes lors de leur dernière soirée en tant que lycéennes et lycéens (en gros). Comme le premier qui, bien que réalisé en 1975, décrit une nuit de 1962, et le second réalisé en 2007, mais qui repose sur la propre jeunesse de Seth Rogen et Evan Goldberg dans les années 1990, Dazed and confused s’adresse aux jeunes de deux époques : les lycéens et lycéennes des années 1990 et les lycéens et lycéennes des années 1970 vivant encore dans le cœur des trentenaires de l’époque. Au programme, des petits riens qui ont des airs de grands drames et inversement, des amourettes, des poursuites, de la rivalité, du mal-être, de la fumette... et un bizutage douloureux qui conduit à une certaine forme d’émancipation et d’accomplissement. Rien de transcendant en soi, mais un grand tout dans lequel se laisser couler avec plaisir (d’autant que la bande son est particulièrement sympa).
Si chronologiquement, Dazed and confused se situe entre American Graffiti et Superbad, c’est aussi le cas dans le traitement du sujet. Il fait la transition entre un American Graffiti qui, assez cocasse dans les situations qu’il aligne, porte aussi quelque chose d’un peu triste, aussi bien dans le parcours des personnages que dans sa narration et son épilogue qui assimilent le film à un souvenir, à une histoire belle le temps qu’elle a duré mais destinée à se faner et à mourir irrémédiablement et Superbad qui joue la carte de l’insouciance la plus totale.
Beaucoup plus léger que American Graffiti moins délirant que Superbad, Dazed and confused apparaît davantage comme un instantané d’une époque. Fait avec mesure. On peut regretter son irrévérence un peu timorée, voire inexistante, et le merde qu’il semble dire à l’autorité semble chuchoté... Pourtant, on peut aussi voir dans le procédé qui met côte à côte des ados des années 90 et des années 70 dans la salle une manière de dire que les jeunes sont tous des vieux cons. En effet, contrairement à American Graffiti ou Superbad, Dazed and confused va, sans aller jusqu’à s’attarder, aborder la relation aux parents, aux professeurs et coaches, aux adultes, à l’autorité en général. Et cette relation si elle n’est pas toujours conflictuelle reste basée sur l’incompréhension. Sauf que les ados des années 70 qui se projettent dans le film sont devenus parents dans les années 90 (généralement parlant).
Il n’est pas dit que c’est ce qu’a voulu faire Richard Linklater qui a certainement plus eu la volonté (du moins c’est ce qui transparaît le plus lors du visionnage du film), comme Rogen et Goldberg de se faire plaisir, de parler de ce que le public qu’il vise et lui connaissent ou ont connu, mais le recul entre les deux époques donne forcément comme corollaire cette lecture à rebours : chaque génération croit détenir le monopole de la rébellion et de la grogne... en oubliant qu’il y en a eu d’autres avant, et qu’il y en aura d’autres après.
Un film plutôt chouette au final pour peu qu’on ne s’attende pas à une comédie pure et dure.
Arf... Ce film n'est pas assez riche en ingrédients pour jouer dans de bonnes conditions avec une grille de 36 cases...
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