Garfield champion du rire
:/Titre original (ou alternatif) : Garfield’s Fun Fest
Des choses pas très gentilles à dire sur ce film
Transformer un comic strip en film, en histoire longue, c’est toujours un peu casse-gueule. Le format, la temporalité en termes de parution et de lecture (même si c’est quelque chose qui a moins d’impact de nos jours) ou encore la mécanique du gag font qu’un gros travail d’adaptation est nécessaire. C’est pas insurmontable, Isao Takahata l’a très bien fait avec Mes voisins les Yamada, mais ça demande un minimum d’investissement professionnel et financier. Tout ce sur quoi on peut s’asseoir gentiment quand on a sous la main un comic strip qui a 1, un statut de mastodonte mettant en scène un personnage mondialement connu, dont, 2, le cœur de cible reste la jeunesse. Là, on peut très facilement se retrouver avec des productions innommables... parmi lesquelles Garfield champion du rire, un film de 80 longues minutes produit et écrit par Jim Davis lui-même. Et, mon Guieu, que ce truc est horrible.
Deuxième film d’une sorte de trilogie et accolé à une série télé franco-étasunienne, Garfield champion du rire fait partie d’un cycle d’adaptations qu’on a eu la riche idée de faire en animation 3D avec un résultat qui va de moche à très moche. C’est visuellement chargé, criard, bruyant... tout ce que n’est pas, par essence, un comic strip. Un comic strip, narrativement et visuellement, c’est sobre et, quand c’est bien fait, redoutable : tout est dit en trois ou quatre cases. Un strip c’est d’abord une manière de poser un gag. Les personnages, l’histoire et l’univers, eux se construisent progressivement, un gag après l’autre. Un film ou un épisode d’une série, c’est déjà autre chose. Passer donc à un autre format, un autre support, développer une histoire, implique dès lors une réflexion d’ensemble... et, déjà, de se poser les questions est-ce que c’est faisable ? ou encore, dans le cas de Garfield version fin des années 2000, est-ce que Garfield est toujours Garfield quand il est porté à l’écran ?
Autant dire que le pitch de Garfield champion du rire apporte un début de réponse, si des gens se sont interrogés, le fruit de leurs réflexions, ils n’en ont clairement rien eu à foutre : Garfield, qui a perdu son sens de l’humour à l’approche du Rigolo show (une sorte de concours de talents à la renommée inversement proportionnelle au nombre de participants), va devoir partir en expédition à la recherche d’une fontaine qui a le pouvoir de rendre les gens drôles. Il suffit de remplacer le nom Garfield par n’importe quel nom et on voit déjà une faille : c’est un Garfield comme ça aurait pu être un Mickey, un Tom et Jerry, un Gad Elmaleh, un Jean-Pierre Raffarin... À croire qu’un scenario trainait dans un tiroir avec des espaces vides à remplir au niveau des personnages.
Et cette quête initiatique d’épisode de sitcom à la fin de laquelle il reconquerra son Arlène et son public et découvrira que sa richesse ne vient pas d’une eau magique mais est bien le reflet de ce qu’il y a au fond de son cœur, bin elle dure 80 putain de minutes... remplies d’éléments qui ne font que souligner le vide qui s’est infiltré un peu partout en étendant l’univers de Garfield jusqu’à la rupture à savoir des ersatz de Superman qui se mangent distraitement des poteaux en volant au ras du sol ou un numéro dans lequel Garfield rejoue différentes scènes marquantes de l’histoire du cinéma.
Bref Garfield champion du rire c’est moche, c’est vide, c’est bruyant, c’est chargé, c’est agressif, c’est pas drôle... et c’est Jim Davis lui-même qui l’a écrit.
Arf... Ce film n'est pas assez riche en ingrédients pour jouer dans de bonnes conditions avec une grille de 36 cases...
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