Duncan Jax
Les babouins sont éternelsTitre original (ou alternatif) : Unmasking the Idol
Je le reverrais avec plaisir | |
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5
regards incrédules
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Des choses gentilles à dire sur ce film
Bon James Bond, il est cool, le charisme, les femmes, le vodka martini toussa, c’est bien, mais quand même il lui manque quelque chose. Phil Behrens et Robert P. Eaton se sont penchés sur la question et sont arrivés à la conclusion suivante, ce qu’il manque à James Bond, c’est une cagoule de mailles de ninja à mi-chemin entre la tradition médiévale et nippone et surtout ce qu’il lui manque à James Bond, c’est un babouin niché sur l’épaule. Ils donnent naissance au milieu des années 1980 à l’agent Jax, Duncan Jax... et surtout à son acolyte Boon the baboon présenté par son binôme comme « le primate le plus intelligent du monde ».
Duncan Jax, c’est exactement le film qu’un enfant de douze ans peut rédiger dans un cahier 96 pages à petits carreaux dédié à l’apprentissage de l’anglais en salle d’étude. Sauf que là, on lui a donné l’opportunité d’en faire un vrai film. Et c’est du délire complet avec des agents secrets équipés de montres hi-tech qui pioupioutent qui débriefent dans des bains à remous, un agent Q asiatique qui a « horreur des singes sauf dans [son] assiette » (la VF est irrésistible), des ninjas, un méchant ricanant masqué du nom de Scarlett, une base secrète avec un bassin où cohabitent piranhas et crocodiles pour faire disparaître les gêneurs, des plans d’action complètement incompréhensibles, des montgolfières, un assortiment de phrases-chocs qui n’ont absolument aucun sens et, du coup, un babouin qui latte du sbire par dizaines et passe son temps à faire des doigts d’honneur.
En fait ça commence dès la première scène avec une opération complètement improbable menée de main de maître par le héros avec tout ce qu’il y a de décalage entre les intentions de départ et le résultat final avec d’une part une magnifique scène de mannequin en chute libre et d’autre part un sbire admiratif de la technique de natation de Duncan Jax qui a atterri dans la piscine du complexe : « c’est un vrai poisson, j’ai jamais vu ça » accent rustaud en prime pour bien nous faire comprendre que Duncan Jax qui tient en apnée depuis 30 secondes, c’est pas un demi-sel.
Le truc c’est que plus on essaie de poser Duncan Jax sur un piédestal, moins on y croit. L’acteur qui l’incarne, Ian Hunter, se montre délicieusement plat et chaque tentative pour lui donner du crédit ne fait que l’enfoncer toujours plus : chanson à sa gloire d’un premier degré à l’épreuve des balles mais pas du ridicule, adversaires à l’admiration forcée, nénettes qui tombent comme des mouches (« c’est un revolver que vous avez dans votre poche ou vous êtes content de me voir »), utilisation d’une cabine téléphonique pour se transformer en ninja (oui, oui)... Mais de l’attirail de l’agent secret c’est encore la propension à la phrase-choc qui finit d’achever le personnage et son acteur. La tentative d’air énigmatique et assuré qu’essaie d’afficher Ian Hunter est invariablement plombée par des stupidités du genre « l’or ne sera que la fève du gâteau » ou « un module à multiple personnalité, plus connu sous le nom de bombe ».
Le seul à y croire curieusement, c’est Boon the Baboon, Typhoon the Baboon de son vrai nom, une petite terreur des plateaux qui partageait la même année quelques scènes avec Jeff Goldblum dans La Mouche. Son comportement étant basé sur une hiérarchie assez marquée, il se montrait sur ce film assez agressif envers toute autre personne que Jeff Goldblum et son 1m94. Et sur le plateau de Duncan Jax, Ian Hunter a réussi à amadouer Typhoon. De là à dire que Ian Hunter partage avec Jeff Goldblum un charisme et une autorité naturelle à même de calmer les babouins il n’y a qu’un pas... C’est surtout incroyable tant à l’écran Typhoon éclipse totalement son partenaire à chacune de ses apparitions.
En terme de dynamique générale Duncan Jax se suit sans problème, les moments calmes du récit bénéficiant systématiquement de la verve et de l’investissement des dialoguistes et des comédiens de doublage. Plus largement, il y aura toujours un détail saugrenu, une idée débile au dernier degré pour ne pas laisser le public livré à lui-même. Exemple : un topo pré-mission confus et risible qui peut être chiant sur la longueur ? Pas de problème Boon the baboon est là, assis au premier rang dans son pyjama ninja à monter les dents et faire des doigts...
L’assaut final de la base secrète du méchant ne laisse de toute façon pas de place aux ventre mous. Il y a des ninjas partout, des ninjas opérateurs radios, des ninjas en pyjama rouges planqués dans les arbres, des ninjas qui se font enterrer par leur potes pour accoster discretos des véhicules... Ça n’arrête jamais jusqu’à un lâcher de montgolfières final qui reste un moment particulièrement ahurissant.
Bref Duncan Jax est une pépite.
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Attention, parmi ces ingrédients, seuls 49 figurent dans la recette de ce film ; tous les autres ne s'y trouvent pas.
Personnage > Agissement
Même dans les situations le plus dangereuses, la coolitude du personnage est telle qu’elle/il ne peut s’empêcher de faire une blagounette.
Les personnages poursuivis par les méchant·es se trouvent stoppés dans leur fuite par un précipice, l’extrémité du toit, etc. Ils/elles se prennent la main et sautent bravement dans le vide pour atterrir dans la mer, une piscine, un camion poubelle, etc.
Personnage > Caractéristique
‒ « Votre femme ne vient pas avec vous. »
‒ « Non... Elle est morte il y a 3 ans. »
‒ « Oh, je suis désolé. »
Personnage > Citation
Personnage > Interprétation
Personnage > Méchant·e
Personnage secondaire
Réalisation
Passants : « Eh mais il est fou », « Attention ! », « Yaaaaaah ! ».
& variantes de zones piétones : centres commerciaux, galeries marchandes, etc.
La dernière image du film, souvent une image de joie ou de victoire, est gelée, soit pour quelques secondes, soit pour tout le générique de fin.
Ralenti = oh là là, attention, il se passe quelque chose de dramatique !
Réalisation > Accessoire et compagnie
Parle de manière saccadée ou sur un ton monocorde. Mais en tout cas parle beaucoup.
Et tout ce qu’elle fait. D’une voix électronique, monocorde et souvent féminisée naturellement.
Un truc beau, moche, petit, gros, ancien, dont on ne sait exactement d’où il vient mais qui pourrit la vie de celui où celle qui le récupère.
Exemple type : comment ces types font pour ne pas remarquer que la femme tip top canon qu’ils sifflent est en fait Gégé du balto avec une perruque grossière et une tartine de rouge à lèvres.
Souvent à base d’étincelles disgracieuses, sans aucun rapport avec la réalité.
& variantes : mannequin écrabouillé, mannequin projeté... mais mannequin libéré !
Réalisation > Audio
Réalisation > Surprise !
Scénario > Blague, gag et quiproquo
Scénario > Contexte spatio-temporel
Scénario > Dialogue
Scénario > Élément
Scénario > Ficelle scénaristique
Scénario > Situation
Thème > GI Joe
Thème > N’importe quoi
Coup de poing qui passe à l’aise à 40 cm de la cible, mais qui touche quand même ; la magie du cinéma.
Thème > Rejets, moqueries ou discriminations
Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes
Thème > Testostérone
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49 ingrédients
de ce film
Personnage > Agissement
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Bagarre | Valdingue à travers une vitre, une palissade, une porte...
-
Bagarre | Brise nuque
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Contre-intuitif | Lance une répartie comique incongrue dans un moment dramatique
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Fuite | Acculé·es au bord du vide, sautent
- Méchant·e grand format qui reste stoïque après avoir reçu un coup de poing
-
Mort | Mort·e, roule dans les escaliers
-
Tension | Échappe in extremis à un danger
Personnage > Caractéristique
- Loose | Le/la seul·e a pouvoir résoudre le problème est en prison, a complètement raccroché ou est retiré·e loin du monde
- Stylé | Nom de héros trop badass pour être vrai
Personnage > Citation
- Déplore | « Je suis trop vieux/vieille pour... »
- Récrimine | « Rhaaa... ! Je suis entourré d’imbéciles/d’incapables ! »
Personnage > Méchant·e
- À l’épreuve | Sous-fifre qui se fait berner comme un·e bleu·e
- Mégalo | Mwahahahaha ! (rire théâtral)
Personnage secondaire
Réalisation
- Fin | Éclat de rire
-
Fin | Image figée
-
Grammaire | Ralentis injustifiés et insupportables
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Vue subjective | Jumelles... avec deux ronds bien dessinés
Réalisation > Accessoire et compagnie
- Ambiance | Le crâne, élément d’architecture ou de décoration d’intérieur
- Bassin avec des requins/piranhas/murènes/croco dans le repaire du méchant
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Intelligence artificielle (de vaisseau)/interface | a une voix robotique/monocorde
- Piège | Murs qui se rapprochent
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Pouet-pouet | Effet pyrotechnique hasardeux
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Pouet-pouet | Mannequin en chute libre
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Stylé | Coffre-fort caché derrière un tableau
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Tension | Jet de vapeur projetée par un tuyau qui fuit
Réalisation > Audio
-
Bruit exagéré | Balles qui ricochent contre du métal
- Bruit exagéré | Coups donnés lors d’un combat au corps-à-corps
-
Bruit générique | Chat
- Effet | Lasers qui font « piou-piou », touches d’ordinateurs qui font « pi-pou-pou » etc.
Réalisation > Surprise !
Scénario > Blague, gag et quiproquo
Scénario > Contexte spatio-temporel
Scénario > Dialogue
Scénario > Élément
- Merci, Captain Obvious !
- Muscle | Entraînement aux arts martiaux en pleine nature
- Référence (grossière) à la culture populaire
-
Tension | Porte qui se referme toute seule
Scénario > Ficelle scénaristique
Scénario > Situation
Thème > GI Joe
Thème > N’importe quoi
- Accessoire | Coiffure impeccable, en toutes circonstances
-
Carton-pâte | Coup de poing pouet-pouet
-
Carton-pâte | Impacts de balles dans les pieds des personnes ciblées
Thème > Rejets, moqueries ou discriminations
Thème > Testostérone
Ce film ne contient aucune mort
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