Dogwood Tree
Y a un peu plus de guimauve, je vous la mets quand-même ?
Des choses à dire sur ce film
D’un point de vue technique, Hanamizuki, c’est plutôt réussi. Le parti pris de situer le village natal de Sae et Kouhei, les personnages principaux, à Hokkaido permet de jouer avec les éléments naturels, l’océan de verdure que fend un train de campagne, la mer omniprésente, la neige, la nuit derrière les fenêtres d’une salle de classe... et c’est plutôt bien exploité par Nobuhiro Doi. Cet ancrage permet aussi d’accentuer le contraste avec Tokyo, plus souvent porté à l’écran, et de marquer davantage ce qui va pouvoir influer sur le parcours des personnages, le poids de la tradition, les attentes de la société, le besoin de s’évader de ce qui semble être une prison, pour, au final, une autre...
Ce qui est moins réussi, c’est l’objet même du film, la relation entre Sae et Kouhei, qui s’aiment, se séparent, évoluent chacun d’un côté du globe, et tout, et tout... Beaucoup de pathos, beaucoup de coïncidences, et de coïncidences malheureuses, le tout servi entre un passage gnan-gnan au cours duquel l’un, sur son bateau, et l’autre, sur sa rive, se séparent en hurlant joyeusement des encouragements et des promesses, insupportable musique pop incluse, et un inévitable ralenti où l’un et l’autre se tombent dans les bras sur fond d’envolée orchestrale.
Malgré un début plutôt sympa, le film s’enfonce dans une surenchère artificielle autant sur la forme que sur le fond. Hanamizuki privilégie les codes et les artifices et oublie l’essentiel en chemin : l’émotion. L’amour entre les personnages, finalement, on ne le ressent pas. De fait, Hanamizuki est souvent assez pénible.
Petite gourmandise néanmoins, le casting US (a priori) joue très mal, si bien que les séquences au bureau new-yorkais de Sae ont des airs de mises en situation d’apprentissage des langues étrangères, voire des moments bureau de Birdemic, shock and terror.