Samedi, 12 h : le compte à rebours est commencé pour quatre mâles à la chasses aux femmes. Studio de massage, shopping de dernière minute, musculation, nos hommes se jettent chacun avec ardeur dans le rituel de l'apparence. Impossible de résister au caractère férocement burlesque et comportement remarquablement typique de ces personnages. Nous ferons la connaissance de Gérard dit Le Taureau, de Patrice dit Le Lion, de Jean-Jacques dit Le Paon et de Serge dit Le Ver de terre.
D’une idée sommaire, la chasse aux femmes du samedi soir, Michel Côté, Robert Ménard et Claire Wojas, les trois scénaristes (Ménard étant aussi réalisateur, Côté, l’acteur jouant les quatre personnages principaux) tirent un film plutôt sympa, un peu tendre même. Cruising Bar est maîtrisé en termes de rythme et de réalisation, on passe d’une vie à l’autre et le film avance comme ça, comme une séance d’escalade ou de parkour un peu dingue. Et surtout Cruising Bar est drôle : pas de pantalonnade, pas (trop) de stéréotypes grossiers, tout repose sur les dialogues, les attitudes, les non-dits, par petits bouts. Tout n’est pas drôle, pertinent, ou même prenant en soi-même mais tout fait corps... À titre d’exemple, la scène au début du film, au cours de laquelle Jean-Jacques disperse des accessoires sportifs dans son appart pour pouvoir se faire passer ultérieurement pour ce qu’il n’est pas est particulièrement réjouissante. Elle l’est d’autant plus que le gag arrive à rebours, on ne sait pas encore (sauf à avoir vu le résumé du film), on le comprend petit à petit, qu’il se prépare à sortir et qu’il espère bien pécho.
« It’s free, it’s a calamar free. »
Arf... Ce film n'est pas assez riche en ingrédients pour jouer dans de bonnes conditions avec une grille de 36 cases...