Conquest
Écartelée, hey, hey, heeeeeeey !
- On trouve parfois des oiseaux qui font du sur-place comme dans Birdemic, shock and terror... mais en mieux. Eh ouais, le héros parle avec les animaux.
Des choses gentilles à dire sur ce film
Une intro vaporeuse prélude à une aventure initiatique, toute en écho et en surimpressions et hop ! envolée au synthé (très sympa au demeurant) titre en gros et générique. Le ton est donné.
Conquest s’intègre parfaitement dans le courant d’heroïc-fantasy fauché opportuniste post Conan : héros viril en slip de fourrure, en l’occurrence Mace (Jorge Rivero), un monolithe doté de la capacité de communiquer avec les animaux (au point d’être sauvé de la noyade par des dauphins...) et d’une perruque ridicule ; méchante au patronyme guttural qui transpire le mal en la présence de la vile sorcière Ocron (Sabrina Siani affublée d’un masque d’or et de pas grand-chose d’autre) ; un chouia de nichon, justement ; quelques uns de ces fameux raids sur des communautés paisibles ; des créatures improbables de bric et de broc ; une arme vaguement magique qui fait piou-piou ; sans oublier l’emploi d’au moins un mannequin en mousse.
De l’héroïc-fantasy nanardesque et néanmoins agréable en somme... à ceci près que Lucio Fulci est aux manettes. Et que, malgré ce déploiement d’éléments kitsches, de ficelles scénaristiques et d’idées con-con, on a aussi, d’un point de vue objectif, plein de bonnes choses dont une scène de zombies réussie, les visions répétées d’un héros sans visage menaçant dans les délires de Ocron et pas mal de violence graphique : écartèlement de bonne tenue, tête fracassée comme une noix de coco pour en boire le contenu et autres plaies purulentes. C’est chouette mais pas uniquement gratuit, ces séquences accentuent la sécheresse de ces âges farouches qui sentent bon la poussière, le sang et la sueur.
Et plus qu’une quête basique et chatoyante, Lucio Fulci propose un film halluciné, à la limite des explosions BD des années 1970, avec des jaunes, des ocres, des bruns, du rouge bien rouge, contre-jours étranges donnant lieu à des passages presque illisibles à la limite du spectacle en ombres chinoises. Accident plus ou moins heureux ? fausse bonne idée ? Le résultat est là. Conquest a en tout cas au final quelque chose à lui que les autres n’ont pas.