Comme un lundi
Regarde ta montre il est toujours huit heuresTitre original (ou alternatif) : MONDAYS/このタイムループ、上司に気づかせないと終わらない ; Mondays : See You ’This’ Week !
Des choses gentilles à dire sur ce film
Mondays, c’est, pour faire simple, une histoire de personnages piégés dans une boucle temporelle... Dès lors, ça peut aussi bien être fun comme plusieurs tours de grand huit que finalement répétitif comme une valse. Répétitif pas tant en terme de construction qu’en terme de surproduction... Un jour sans fin fait de plus en plus de petits, ce qui sépare donc le tourbillon créatif du ron-ron de la chaîne de montage devient de plus en plus fin.
Sans que Ryo Takebayashi ne limite son scénario aux facilités d’usage, force est de constater qu’il souffre du travail de ceux qui l’ont précédé : c’est forcément moins novateur (et maîtrisé narrativement parlant) que Un jour sans fin, c’est moins stimulant que 12 h 01, prisonnier du temps, il n’y a pas les petites traces désabusées et nihilistes de Palm Springs... l’environnement de travail s’y prêtait bien mais ce n’était pas forcément la vision de Ryo Takebayashi, qui a privilégié une approche feel-good. Intéressant, mais, le truc, c’est que là aussi, il arrive après. Mondays se rapproche de Summertime machine blues et de Deux minutes plus tard qui n’abordent pas les boucles temporelles mais jouent plutôt avec les paradoxes et les articulations cause-conséquence. Malheureusement, il n’a ni la fraîcheur du premier ni le charme et la maîtrise du second dont la sortie un an auparavant appelle nécessairement la comparaison. L’impact de Mondays est, de ce point de vue, assez dérisoire. Ça n’en fait pas un mauvais film pour autant, loin de là...
Takebayashi propose un film plutôt fun qui, malgré un côté déjà-vu (forcément) contient son lot d’idées assez sympas (le générique et son côté disque rayé, le pigeon qui permet aux personnages de sortir de leur stase, l’exploitation du système pyramidal pour remonter jusqu’au patron...). Sur le plan narratif, c’est quand-même soigné, le réalisateur jongle plutôt bien avec les redites, les variantes et les attentes pour proposer quelque chose qui ne soit pas monotone. Autre bon point, l’évolution et la résolution de l’intrigue reste relativement imprévisible, l’ensemble de l’équipe reconvertie en studio de dessinateurs est plutôt sympa (les pages de manga sur lesquelles s’attarde la caméra qui condensent style rétro, innocence, vrais faux défauts d’encrage, traces de crayonné sont éloquentes et sublimes). La vision douce et légère qu’applique le réalisateur rend l’ensemble assez touchant ; il est bien appuyé dans ce sens par le casting (Makita Sports est parfait en patron humain).
Seule petite ombre au tableau, un aspect sens moral qui peut gratter un peu... sans doute lié aussi à l’héritage de Un jour sans fin dans lequel Phil réussit à sortir de sa boucle en devenant un homme moralement meilleur. Ici, le don de soi au collectif aux dépens de la visée individualiste permet de lever tous les obstacles... le collectif étant le patron, l’équipe, la boîte, le tout étant posé comme une grande famille. La culture d’entreprise vaincra !
Arf... Ce film n'est pas assez riche en ingrédients pour jouer dans de bonnes conditions avec une grille de 36 cases...
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