Cléopatre, La panthère du kung-fu
Rien de tel qu’une femme pour faire le ménage dans le milieu du crime organiséTitre original (ou alternatif) : Cleopatra Wong ; They call her Cleopatra Wong
Des choses gentilles à dire sur ce film
Considéré comme le premier gros succès philippin à l’international, They call her Cleopatra Wong est un film d’exploitation pur et dur a mi-chemin entre blacksploitation et univers bondien qui met en scène une agent d’Interpol (gros fantasme professionnel de l’époque) rompue aux arts martiaux qui enquête en tenue moulante sur un réseau de faux monnayeurs de Singapour à Hong Kong en passant par les Philippines.
Inutile de dire que le film repose avant tout sur la Cleopatra Jones philippine (Marrie Lee) dont on suit les aventures autour de la mer de Chine avec délice. Si Marrie Lee a suivi un entraînement particulier en vue du film où elle assure elle-même ses cascades, son visage angélique et ses mimiques malicieuses apportent ce qu’il faut de fraîcheur à une héroïne qui pour être sympathiquement badass n’en est pas moins archétypale.
Comme tout personnage badass des seventies qui se respecte, elle emballe comme elle veut, et, comme ses homologues masculins, elle est systématiquement dérangée par les coups de téléphone de son patron lorsqu’elle est au lit en charmante compagnie (mais toute habillée)... Mais surtout, Cleopatra Wong c’est l’alliance de l’intelligence et des muscles comme le montre l’une des meilleures scènes du film où Cleo achète cash un bijou dans un magasin de luxe en utilisant de la fausse monnaie afin de se faire repérer par le gang, ce qui curieusement arrive (oui, oui). Elle est ainsi conduite à la traditionnelle villa du méchant où elle tabasse trois lutteurs moustachus puis une armée de karatékas (ouep) avant de franchir d’un bond d’une hauteur hallucinante le mur d’enceinte.
C’est de cette manière totalement aléatoire et en suivant des pots de confiture de fraise (si, si), qu’elle remonte le trafic jusqu’à sa source : un monastère tombé aux mains des mafieux qu’on voit déambuler déguisés en nonnes, le AK K7 pendouillant à l’épaule (oui, oui). Il reste une bonne demi-heure de film, et ce sera une demi-heure de ratatatata, d’acteurs qui gambadent et de figurants qui se sentent pousser des ailes. Interpol, Cleo en tête armée d’un flingue aussi classe qu’improbable, fait un massacre avec la bénédiction des vraies nonnes retenues prisonnières (authentique). Tandis que les agents plastiquent le monastère (si, si), Cleo poursuit à moto (laquelle est équipée de mitrailleuses) l’arc muni de flèches explosives près à faire feu (si,si) le grand méchant qui tente une fuite en hélicoptère...
C’est paradoxalement là qu’on touche aux limites du film. Le ratatatata final, comme tout ce que le film peut contenir d’un peu over the top, s’avère, faute d’une réalisation efficace, un peu lassant. Les bonnes idées, du moins celles qui font lever un sourcil intrigué, ne sont finalement que peu exploitées. Cleopatra Wong n’utilise qu’assez peu son équipement : la petite moto sert à traquer mollement le big boss jusqu’à son hélico ; les mitrailleuses qui, en sortant automatiquement des sacoches le moteur mis en marche, promettent monts et merveilles de pyrotechnie ne crachent pas grand-chose ; quand à la session tir à l’arc, force est de constater qu’on bande plus devant Cüneyt Arkın dans Savulun Battal Gazi Geliyor.
Reste, malgré la frustration, la saveur un peu funky d’un film d’exploitation gentiment barré.
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Attention, parmi ces ingrédients, seuls 35 figurent dans la recette de ce film ; tous les autres ne s'y trouvent pas.
Bonus
Personnage > Agissement
Pleine en plus. Ces gens n’ont aucun savoir vivre.
Même dans les situations le plus dangereuses, la coolitude du personnage est telle qu’elle/il ne peut s’empêcher de faire une blagounette.
Souvent un repère géographique lors d’un périple à pied, ou un·e fugitif·ve, etc.
Personnage > Caractéristique
Personnage > Interprétation
Personnage > Méchant·e
Autrement dit, tant qu’un de ses sous-fifres reste en jeu, il pourrait survivre à une décapitation.
Personnage secondaire
Réalisation
Insert toujours utile.
Des fois qu’on aurait pas compris avec le petit mot d’esprit, le baiser langoureux, le plan grue et le thème principal joué crescendo.
Ralenti = oh là là, attention, il se passe quelque chose de dramatique !
Pour plus de style, on peut rajouter un ralenti, un fond sonore à la basse voire équiper le pied d’une santiag ou d’une bottine en croco.
Réalisation > Accessoire et compagnie
Et tout ce qu’elle fait. D’une voix électronique, monocorde et souvent féminisée naturellement.
Avec ou sans toboggan, et débouchant ou pas sur une piscine pleine de piranhas, de requins, de crocodiles, etc., et pouvant être commandée par un bouton ou un levier.
Souvent à base d’étincelles disgracieuses, sans aucun rapport avec la réalité.
& variantes : mannequin écrabouillé, mannequin projeté... mais mannequin libéré !
Réalisation > Audio
Scénario > Blague, gag et quiproquo
Scénario > Contexte spatio-temporel
Scénario > Ficelle scénaristique
Détail qui peut être : un cheveu qui tombe, une entaille sur un vêtement, la lame d’un poignard qui menace la couenne du maître, ou encore un orteil posé sur la zone que ce dernier avait à défendre.
Scénario > Situation
Thème > N’importe quoi
Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes
Thème > Testostérone
Mais qui va bien pouvoir gagner entre d’un côté ces cinq brutes rigolardes qui transpirent la confiance en soi et la testostérone et de l’autre ce héros/cette héroïne solitaire calme qui transpire aussi la confiance en soi et la testostérone ?
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35 ingrédients
de ce film
Bonus
Personnage > Agissement
- Bagarre | Atteint, blesse ou tue un·e allié·e lorsque l’adversaire esquive
-
Chute dans le vide en criant « Aaaaaah ! »
-
Montre un truc du doigt
-
Mort | Tombe d’une balustrade après s’être fait flinguer
-
N’importe quoi | Projeté exagérément loin sous l’effet d’un coup de feu... voire d’un simple choc
-
Stylé | Démontre son habileté avant un combat pour intimider son adversaire
Personnage > Caractéristique
Personnage > Interprétation
Personnage > Méchant·e
- À l’épreuve | Sous-fifre qui se fait berner comme un·e bleu·e
-
Ni vu·e ni connu·e | Passe inaperçu·e grâce à un uniforme de flic, d’ambulancier, de pompier, de prêtre
- Profil | Méchant pleutre
-
S’enfuit à bord | d’un hélicoptère
Personnage secondaire
Réalisation
-
Fin | Le mot FIN apparaît en toutes lettres à l’écran
-
Grammaire | Ralentis injustifiés et insupportables
- Séquence d’entraînement au tir au cours de laquelle le personnage met systématiquement dans le mille
-
Transition | Décollage/atterrissage d’un avion filmé de face/de dos
Réalisation > Accessoire et compagnie
Réalisation > Audio
-
Bruit exagéré | Accessoire
-
Bruit exagéré | Balles qui ricochent contre du métal
- Bruit exagéré | Coups donnés lors d’un combat au corps-à-corps
- Musique | « Exotique » qui accompagne un contexte vu comme « exotique »
Scénario > Contexte spatio-temporel
Scénario > Ficelle scénaristique
Scénario > Situation
Thème > N’importe quoi
-
Non-suspension d’incrédulité | Le/la méchant·e devrait en toute logique tuer la/le gentil·le immédiatement ; au lieu de quoi il l’abandonne en vie dans une situation jugée désespérée mais qui permettra au/à la gentil·le de s’en sortir
- Scientifiquement non prouvé | Physique des matériaux soumise à rude épreuve
Thème > Testostérone
-
Bagarre | Un seul bras pour les assommer tous
-
Truc de mecs | Retrouvailles tendues (entre 2 anciens amis) avant une franche accolade
Ce film ne contient aucune mort
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