Adrenaline Drive
De l’exercice périlleux de faire du théTitre original (ou alternatif) : アドレナリンドライブ
Des choses gentilles à dire sur ce film
Deux ans après Himitsu no hanazono, Shinobu Yaguchi signe Adrenaline drive dans lequel il est à nouveau question de magot. Mais là où le premier film avait des allures de chasse au trésor pétillante, ici, il est question de chasse tout court. En effet, un couple de fortune composé de Satoru (Masanobu Ando), un modeste employé de compagnie de location de voitures et de Shizuko (Hikari Ishida), une infirmière timide, qui après avoir récupéré l’argent sale d’un clan de yakuzas décimé par l’explosion accidentelle d’une gazinière, se trouvent traqués par les survivants.
La dynamique est la même que dans le film précédent, le récit est fluide, les évènements s’enchaînent parfaitement, avec délicatesse, sans ventre mous. Ce qui n’empêche pas Yaguchi de ponctuer son récit de surprises -l’explosion de la gazinière est un grand moment- mais la dynamique du récit est tellement peaufinée qu’elles sortent jamais totalement de nulle part -un premier passage mettait à rebours la puce à l’oreille mais, pris lui-même dans une autre mécanique, il n’avait pas la teneur d’un fusil de Tchekhov braqué à même les naseaux-.
L’humour fonctionne avec la même subtilité. Distribué par petites touches, il peut prendre la forme de flics qui reviennent à la table de la cantine où ils les ont interrogés, demande à Shizuko et Satoru une suggestion de repas, ou de glissades à la limite du cartoonesque tempérées par la situation, en l’occurrence dissimuler une flaque de sang en formation.
Comme dans l’ensemble des films de Yaguchi, les personnages constituent déjà un élément savoureux, attachants tantôt de par leur neutralité quasi parfaite rendue touchante par un petit trait de caractère, un petit grain de sable, qui dénote, leur ingénuité ou encore, même si c’est un peu plus rare, leur parfaite stupidité. L’équipe B du gang de yakuzas, pour être
dangereuse et garante d’une certaine tension dans le récit, reste constituée de gamins un peu couillons qui au fur et à mesure que le récit avance, peinent à garder intacte leur image de gros bras : l’un d’eux se balade tout le long du film avec une chemise au dos de laquelle ont été notées les instructions du lieutenant encore en vie, le leader du petit groupe va oublier rapidement l’idée de racketter une petite gargote quand il va voir le cuistot sortir de son antre, et tous, sur les traces de Shizuko et Satoru, de pousser la chansonnette dans un véhicule beaucoup trop petit pour les loger tous...
Adrenaline drive partage avec Himitsu no hanazono une identité visuelle plus rêche qui s’atténuera dès le film suivant, Waterboys, qui marque un petit tournant dans la carrière de Yaguchi ainsi qu’un léger changement de style. En effet, sans être en rupture totale avec ses précédents films, il développe à partir des années 2000 cette patte assez reconnaissable, un peu sucrée, douce et colorée. Moins célèbres à l’international que ses films suivants Adrenaline drive et Himitsu no hanazono n’en sont pas moins des petits bijoux de folie tendre.
Arf... Ce film n'est pas assez riche en ingrédients pour jouer dans de bonnes conditions avec une grille de 36 cases...
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