7 Guardians of the Tomb
La platitude à huit pattesDes choses gentilles à dire sur ce film
Après avoir inondé un supermarché et peuplé ses allées de requins affamés et de consommateurs appétissants dans Bait, Kimble Rendall coince, dans 7 Guardians of the Tomb, une équipe de recherche et leur petite Newt, une gamine que des bestioles ont rendue orpheline, dans un antique palais chinois enseveli infesté d’araignées particulièrement nombreuses, particulièrement agressives... et particulièrement bruyantes (oui les araignées ont toujours dans ce type de production tendance à grogner ou à couiner). Autant dire qu’il est en terrain connu et que les spectateurs et spectatrices le sont aussi.
Passé un générique étonnamment sympa en animation style marionnettes de papier découpé avec des jonques, des explosions de rouge et tout ce qui peut mettre dans l’ambiance d’une Chine légendaire, on se retrouve devant un film de bestioles tout ce qu’il y a de plus lambda. Les personnages sont des archétypes : l’héroïne (Li Bingbing), marquée par un drame familial, est à la recherche de son frère disparu lors d’une première exploration, le héros (Kellan Lutz) est un alpha mâle sans peur et sans reproches qui ressemble à un Sean William Scott du pauvre mais qui en a dans le ciboulot, la preuve, il remet à sa place l’héroïne dans sa propre langue (le mandarin) et oui, c’est un connard, la petite Newt, donc, dont les parents ont été tués par les araignées et qui survit tant bien que mal depuis, le capitaliste à la trahison dans le sang et pour finir toute la galerie de chair à crochets de rigueur. Oui, le film lorgne beaucoup du côté d’Aliens.
Le déroulé est tout aussi balisé : une rapide première partie consacrée aux éléments de contexte que sont l’entreprise de pharmacologie, les enjeux scientifiques, sociaux et financiers de la découverte du tombeau, la disparition de la mini équipe de recherche, la présentation des personnages ; et puis une seconde qui voit la nouvelle équipe dépêchée sur place contrainte de s’enfoncer toujours plus loin dans un réseau de galeries souterraines des régiments d’araignées sur les talons. Voilà, c’est profilé pour être efficace.
Mais, à la différence de Bait qui offrait un spectacle très honnête pour un film de requins tueurs, 7 Guardians of the Tomb ne l’est pas. Si le film est relativement généreux en araignées pas trop mal incrustées (c’est un bon point), l’enchaînement des péripéties se montre vite assez ronronnant et ce n’est pas la découverte progressive du passé du lieu qui atténue ce sentiment. Et pour une bonne raison : en plus d’être au final dispensables tant elles ressemblent à des mauvaises reconstitutions de faits divers, à savoir une succession wooshante d’images ouatées, les séquences qui illustrent la légende de l’empereur et de son médecin sont réutilisées très régulièrement (il en va de même pour les images totalement inutiles qui constituent le traumatisme familial de l’héroïne). Ces éléments faits pour épaissir le récit (et accessoirement allonger la durée du métrage) soulignent surtout la faiblesse du reste.
Bref, 7 Guardians of the Tomb, c’est vite répétitif : fuite dans un couloir, exploration d’une grande salle, moment pseudo révélations, arrivée des araignées, fuite dans un couloir et cætera et cætera jusqu’à lever les yeux au ciel en pestant mais c’est pas vrai, mais butez-les. Sans empathie pour les personnages, sans souffle, sans poussées un peu graphiques même ponctuelles, l’ambition initiale de simplement proposer un divertissement efficace est difficile à concrétiser. Pas assez honteux pour être vraiment rigolo malgré quelques passages un peu ridicules, pas assez solide pour être prenant, 7 Guardians of the Tomb s’inscrit dans l’entre-deux assez triste des films qu’on met en bruit de fond le dimanche après-midi pour se préparer une tarte aux pommes.
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Attention, parmi ces ingrédients, seuls 42 figurent dans la recette de ce film ; tous les autres ne s'y trouvent pas.
Personnage > Agissement
On lui avait dit, pourtant ! Mais cette fichue tête de mule n’écoute jamais... et tant mieux pour les spectateurs et spectatrices.
« Avait pourtant été prévenu » touche autant à la narration qu’à la caractérisation du personnage.
Dans le premier cas, il permet de développer le récit sur le principe action/réaction, cause/conséquence. On se rapproche de l’ingrédient Introduction forcée d’un élément dont on sait d’avance qu’il servira plus tard (fusil de Tchekhov)/fusil de Tchekhov : en tant que spectateur, on aurait été déçu·e que le personnage ne se soit pas aventuré, par exemple, là où il ne devait pas aller.
Dans le second, ça assied ou renforce le caractère du personnage : détermination, inconscience, couilles au menton...
L’entrée peut avoir aussi une connotation morale proche du conte, avertissements de mères-grands et j’en passe.
À ne pas confondre avec une menace du type « si tu t’approche je fais ça, je te préviens ! » mise à exécution.
Même dans les situations le plus dangereuses, la coolitude du personnage est telle qu’elle/il ne peut s’empêcher de faire une blagounette.
ou une clôture, une grille, une grange, etc.
Personnage > Caractéristique
& variantes : son mari, son fils, sa mère, etc.
Personnage > Citation
Personnage > Héros ou héroïne
Personnage > Interprétation
Clin d’œil plutôt destiné au spectateur ou à la spectatrice...
Réalisation
Insert toujours utile.
La dernière image du film, souvent une image de joie ou de victoire, est gelée, soit pour quelques secondes, soit pour tout le générique de fin.
Autrement dit jumpscares et screamers : des effets aujourd’hui un peu trop faciles du cinéma de frissons.
Ou « X mois/années plus tard/plus tôt » (inclut à ce titre les cartons au même titre que les incrustations à proprement parler)
bruit métallique, coup de tampon & autres variantes.
Réalisation > Accessoire et compagnie
Réalisation > Audio
Réalisation > Surprise !
Scénario > Blague, gag et quiproquo
Scénario > Contexte spatio-temporel
Scénario > Dialogue
Scénario > Élément
Scénario > Ficelle scénaristique
Scénario > Situation
Là, c’est le moment émouvant où on est censé·e comprendre pas mal de trucs sur la psychologie des personnages.
Thème > N’importe quoi
C’est toujours plus pratique qu’une capote (et ça coûte moins cher).
Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes
Thème > Testostérone
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42 ingrédients
de ce film
Personnage > Agissement
-
Avait pourtant été prévenu·e de ne pas faire ça
-
Chute dans le vide en criant « Aaaaaah ! »
-
Contre-intuitif | Lance une répartie comique incongrue dans un moment dramatique
- Met la main devant les yeux d’un enfant pour l’empêcher d’assister à une scène horrible
- Souvenirs | Regarde un objet appartenant à son passé (rangé dans une boîte)
-
Tension | Échappe in extremis à un danger
Personnage > Caractéristique
-
Blues | Sa femme, sa fille sa mère ou sa sœur est morte
- Stylé | Nom de héros trop badass pour être vrai
- Tension | Hanté·e par des souvenirs traumatisants
Personnage > Citation
- Implore | « Allez démarre »
-
Prévient | « Faut pas rester ici ! » / "Faut y aller !" / "Tirons-nous d’là !" / « On n’a plus le temps, viens ! »
-
Questionne | « Y’a quelqu’un ? »
-
S’inquiète | « Oh mon dieu ! »
Personnage > Héros ou héroïne
- Drame | Son/sa coéquipier·e s’est fait buter (il y a déjà quelques temps)
-
Fibre héroïque | Se sacrifie avec panache
- Super pouvoir | Pas seulement tout en muscles, il/elle en a aussi dans le crâne (et inversement)
-
Super pouvoir | Simple blessure au front, au bras...
Réalisation
- Bestiole qu’on devine galoper sous les vêtements/les draps/la peau
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Course-poursuite | Gros plan du pied sur la pédale d’accélération ou de freins
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Grammaire | Sauts de peur et hurleurs
-
Habillage | Incrustation de texte sur l’écran : lieu, date, heure, etc.
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Habillage | Titre qui apparaît en gros à l’écran, accompagné d’un effet sonore
- Média | Point de situation par un reportage télé, radio ou presse écrite
- Ralenti | Personnage qui saute une longue distance, un précipice, entre 2 immeubles, etc..
- Ralenti | Souvenirs/moments heureux
- Reconstitution de souvenirs, récit, accompagnés d’une voix-off
- Technique | Plans utilisés plusieurs fois
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Vue subjective | de menace
-
Woosh | Mise en scène
Réalisation > Accessoire et compagnie
Réalisation > Audio
-
Bruit exagéré | Accessoire
- Bruit exagéré | Insecte(s) ou autre(s) bestiole(s) qui galope(nt), s’agite(nt)
- Bruit incongru | Insecte qui couine
- Effet | Lasers qui font « piou-piou », touches d’ordinateurs qui font « pi-pou-pou » etc.
Réalisation > Surprise !
Scénario > Dialogue
Scénario > Élément
Scénario > Ficelle scénaristique
-
Le moteur redémarre juste avant que la menace atteigne sa cible
- Plus de réseau téléphonique
-
Vieille légende, racontar, fait divers transmise à un moment ou à un autre...
Thème > N’importe quoi
Thème > Testostérone
Ce film ne contient aucune mort
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